
à ce poiffon, par les Anglois, le nom de TVhite
horfe (Cheval blanc.). La gueule eft garnie de
dents femblables à celles de la Raie liffe.
Willughby foupçonne que cette Raie , dont
la defcription eft de Lifter, pourroit bien être
la même que celle à laquelle Rondelet a donné
le nom de Raja fullonica , parce qu’elle a fur
toute la furface des ailes, du corps, de la tête
& de la queue une multitude d’aiguillons très-rudes,
& femblables aux dents de fer qui garniffent
rinftrument dont on fe fert pour fouler le drap.
Ses autres caraélères confiftent en ce qu’elle a le
mufeau allez long & aigu , & les aiguillons de
la queue, recourbés &. fitués fur trois rangées.
Cette Raie eft rare , ôc fe défend vivement contre
ceux qui veulent la prendre.
L’efpèce que Rondelet appelle Raja afperrima
{Raie très-piquante), & dont parlé Gefner(p. 938.),
eft tout-à-fait femblable à la précédente, excepté
que celle-ci n’eft hériffée d’aiguillons que fur la
furface fupérieure, au lieu que la Raie très-pi-
quante en a également fur les deux furfaces; en
forte qu’on ne peut la faifir impunément avec
les mains que par les nageoires de la queue. Elle
a de plus les mâchoires dépourvues de dents ,
comme la plupart des autres Raies , & feulement
chargées d’afpérités & formées d’une fubftance
prefqu’offeufe.
Enfin Artedi défigne comme une variété de la
Raie appellée Chardon, celle que "Willugliby a
décrite , p. 78 , fous le nom de Raja afpera Ron-
deletii. Elle eft diftinguée des autres, fuivant cet
Auteur, en ce qu’elle a les côtés hérifles de petits
aiguillons , fans qu’on en voye aucuns fur la partie"
qu’on appelle le tronc. Il y en a de très-longs
& degrés-forts fur la queue , où ils font difpofes
fur trois rangées qui fe prolongent jufqu’à fon
extrémité. Cette Raie a aufli le mufeau terminé
en pointe aiguë.
CHARRUE. Filet'en forme de poche , dont
on fe fert en baffe Bretagne, & qui eft femblable
£U Chalus. ( Voye% ce mot, ).
CHASSE. Voye[ C a c h e .
C h a s s e - c o u v e r t e . On appelle ainfi un Ver-
veux , auquel on ajoute un filet horifontal tendu
d’une aile à l’autre, pour empêcher les poiffons
d'échapper , en fautant par-deffus les ailes. Le filet,
dans ce cas , porte aum le nom de Verveux avec
jambe.
C h a s s e - m a r é e , Nom qu’on donne au Marchand
ou au Commiffionnaire qui tranfporte
promptement la marée ou les poiffons de mer,
fur un cheval ou dans des fourgons, aux endroits
où s’en fait le débit.
CHAT, (le) Efpèce de Silure.
Silurus F élis. L tn. Syfl. ; nat. Pifces abdorn.
Silurus , n°. 10.
Silurus s pinnâ dorf ali poflic â adiposâ3 aniradiis
5,3 , cirris 6 , cajadâ bifidâ. Ibid.
C e tte efpè çe de Silure fe rapproche beaucoup
par fon port, fuivant Linnæus, du Silurus Catus
{Voye£ M a t o u ) . Cê rapprochement eft indiqué
par les dénominations mêmes de ces poiffons ,
qui font des mots fynonymes, comme on le voit.
Le Chat a fix barbillons, comme plufieurs autres
efpèces de fon genre ; favoir , un de chaque côté,
au-deffus de l’angle de la gueule, & quatre fous
la lèvre inférieure,
La première nageoire du dos a huit rayons,
dont le premier eft épineux ; la fécondé eft d’une
fubftance charnue, fans aucune divifton. Les nageoires
de la poitrine ont chacune onze rayons,
dont un épineux ; celles du ventre en ont fix. La
nageoire de l’anus en a vingt-trois ; la nageoire
de la queue eft partagée en deux lobes ; elle a
trente & un rayons.
La couleur du dos eft bleuâtre ; celle des na-*
geoires, du ventre & de l’anus eft rougeâtre. |
On trouve ce poiffon dans la mer, près de I4
Caroline ( L i n n æ u s ) .
CHAT. Efpèce de grappin dont les Pêcheurs
fe fervent pour retirer leur teffure du.' fond de
l’eau, lorfqu’elle leur a échappé.
C h a t - R o c h i e r . (le) Efpèce deChien-de-mer.’
Squalus Stellaris. Lin. S y fl. nat. amphib. nantcs.
Squalus, n°. 9.
Squalus varius inermis, pinnis ventralïbus difl*.
cretis, dorfalibus caudsz proximis. Ibid.
Squalus cinereus , pinnis ventralïbus difcretis*
A r t e d . Gen. 69. Syn. 97.
Catulus maximus. W i l l . p. 63.
G e s n . p. 169. 199. & (Germ. ) fo l. 80. b.
R ai. pag. 22."
A n canicula faxatilis. R o n d e l e t i i ?
A n Muflelus ftellaris primas ? B e l l o n .
G esn. pag. 723.
The greater cat-fish. E d w . Glean.p. 169. t. 289;
Figure affez bonne.
Tlje greaterfpotted Dog-fish. P e n n . B rit an. Zool,
t. 3. p. 99» tab. 13. n. 4.
La petiteRouffette ou Chat-Rochier. D u h a m e l ,
Hift. des Pêches, part. 2 , feft. 9 , p. 304, pl. 22.
Fig. incorrecte.
Ce poiffon a beaucoup de rapport avec la
Rouffette (Voyet^ ce mot*) Par Ie nombre & la
fituation refpeélive de fes nageoires ; mais il en
diffère , i°. en ce qu’il eft d’une couleur cendrée,
au lieu que l’autre eft roux;,2°. en ce que les
taches dont il eft moucheté, font beaucoup plus
grandes &. en moindre nombre ; 39. en ce qu’il
a le mufeau plus alongé, plus épais, & percé
d’une multitude de petits trous ; 40. en ce que fes
narines font plus éloignées du mufeau ; 50. en ce
que les nageoires dù ventre font bien diftin&es, au
•lieu que celles qui leur correspondent dans la Rouffette
, font.réunies ; 6°. enfin en ce que la nageoire
du ventre eft plus voifine de la queue dans le poiffon
dont il s’agit ici que dans le précédent.
Le Chat-Rochier, fuivant Willughhy, reffemble^
par la forme ôt la difpofition de fes taches, au
Canicula,
Canicula faxa tilis de Rondelet ; mais il paroît etl
différer à d’autrès égards. Voici la defcription que
Rondelet a donnée du Canicula : « Ce poiffon,
dit-il, a une entière conformité avec la Rouffette
par fes nageoires, par (es ouies, par fa conformation
intérieure, & par la manière dont il produit
fes petits ; mais il en eft diftingué par fa façon de
vivre, par fa grandeur, par la-dureté & l’âpreté
de fa peau. La Rouffette vit dans la fange & le
long des rivages. Le Canicula fe plaît davantage
dans la haute mer & auprès des rochers; d’où
il arrive que l’on prend plus fréquemment la Rouffette
: d’ailleurs celle-ci n’a tout au plus qu’une
coudée de longueur dans nos mers, au lieu que
l’autre a quelquefois plus de - deux coudées ; &
fa peau eft fi dure &. fi âpre au toucher, qu’elle
peut fervir à polir le bois & l’ivoire, ainfi que
celle de l’Ange, & qu’on en garnit les poignées
d’épées. De plus, fa chair eft meilleure, quoiqu’elle
ait un goût fauvage. Au refte, il a les mamelles
blanches comme la Rouffette, & fes oeufs font
couverts d’une coque , & entièrement femblables
à ceux du même poiffon , excepté qu’ils font plus
gros ».
M. Brouffonet , dans un excellent mémoire
qu’il a donné fur les différentes efpèces de Chiens-
de-mer, & qui fe trouve dans le volume de
l’Académie des Sciences , pour l’année 1780 ,
p. 041, affigne à-peu-près les mêmes différences
entre le Chat-Rochier & la Rouffette , que celles
qui ont été citées plus haut ; mais il y ajoute un
caractère diftinétif, dont Willughby n*a point
parlé, & qui confifte en ce que le Chat-Rochier
a fes narines fermées en partie par deux lobules
placés l’un au-deffus de l’autre ; ce qui n’eft pas
dans la Rouffette. ^
M. Brouffonet dit aufli qu’on, ne trouve pas
le Chat-Rochier 3 comme la Rouffette, fur les fonds-
vafeux & parmi les plantes marines, mais qu’il
vit au contraire fur les rochers, & fe nourrit de
cruftacées, de molaffes & de petits poiffons.
« Le Chat-Rochier , ajoute le même Auteur,
porte dix-neuf ou vingt petits à la fois. On le
prend avec des haims &. des filets fédentaires ,
qu’on nomme Rouffetières ou Bretelières. Dans
quelques provinces, on le pêche fouvent avec
les Thons. Sa chair , quoique meilleure que celle
de la Rouffette , n’a pourtant rien moins qu’un
goût agréable. Sa peau e ft, dans le commerce,
mêlée avec celle de la Rouffette ».
M. Brouffonet joint ici la defcription de l’individu
qu’il a obfervé : « fon mufeau étoit, dit-il,
un peu plus alongé que celui de la Rouffette. Le
trou des tempes, placé derrière les yeux, étoit
plus petit que les orbites : on y obfervoit au»
dedans deux ouvertures particulières, dont l’antérieure
étoit la plus grande ; elle aboutiffoit par
un canal aux parties latérales du palais. Son ufage,
à ce que nous croyons, eft de faire paffer de
l ’çau dans -la gueule. L’ouverture poftérieure étoit
Jdiflo\re Naturelle, Tome NI*
très-petite , & formoit probablement la partie
externe de l’organe de l’ouie. Les dents étoient
triangulaires , alongées , aiguës & dilatées à leur
bafe ; les narines étoient grandes & recouvertes
par deux lobules, dont l’extérieur étoit le plus grand
& chagriné.
La première nageoire dorfale étoit plus près
de la queue que du bout du mufeau; la-feconde,
prefqu’auffi grande que la première , étoit phis
éloignée de celle-ci que de la bafe de la queue.
La nageoire de derrière l’anus étoit placée au-
deffous de la fécondé dorfale, & un peu en avant;
la queue étoit un peu plus courte que celle de
la Rouffette. Ce poiffon étoit de couleur rouf-
sâtre, avec des taches noirâtres , rondes , affez
grandes & inégales, difperfées fur tout le corps;
le dëffous étoit d’un gris fale. L’individu dont il
s’agit, étoit long de deux pieds & demi. Nous
l’avons obfervé à Montpellier, au mois de Mai ».
Nota. Nous n’avons point cité la phrafe de
Gronovius dans la fynonymie qui fe trouve à la
tête de cet article, parce que ce Naturalifte regarde
le Chat-Rochier comme étant le même poiffort
que la Rouffette. [Voye^ G r o n o v , Zooph. 145 ,
& Muf. 2. n. 200. ).
CHATILLON. Voyeç B r a n c h i a l e .
CHATOUILLE. Efpèce de petite Lamproie
P qu’on emploie pour faire des appâts.
CHAUDIÈRE. Voye^ C a u d r e t t e .
CHAUDRETTE. Voye^ C a u d r e t t e .
CHAUSSE. Filet en forme de poche ou de
manche, que l’on traîne à pied , ou par le moyeiï
^CHAUVE-SOURIS, (la ) Efpèce de B a i r-
D R O I E .
Lophius vefpertilio.L.iïJ. Amphib. Nantes Lophiusl
TL . 2.
Lophius deprejfus, capite roflrato. Ibid.
.Lophius fronte unicorni. A r t e d 1 . Syn. 8 8 ?
M u f Ad. Fr. 1. p. 55.
E dw. A v . 2. /. 283. f . 1.
G r o n o v . Muf. 1 . n°. 1 2 9 .
Rana pifcatrix Americana. S E B A. M u f 1. pi
118. t. y 4. f . 2.
Guacu-cuja. M a r c G R . Bras. 1 4 3 .
R a i . P ifc. 30.
W i l l u g h . Icht. p. 8 9 .
Batrachus capite vomeris inflar cornuto. K l e IK Î
Mijf. y. p. 1 6 . n°. 8 .
Ce poiffon , fuivant Willughby, a de la reffem-
blance avec la grande Baudroie , par fes nageoires
inférieures & par la figure de fon corps ; mais il
en diffère fenfiblement par plufieurs autres caractères
qui lui font particuliers ; fa partie antérieure
imite un foc de charrue ; celle de derrfère eft ar-»
rondie & diminue en forme de cône vers la nageoire
de la queue ; la tête n’a prefque point de
I faillie ; elle porte, au-deffus de la gueule & entre
les yeux , une corne d’une fubftance dure , d’une
forjxie conique, & longue d’environ deux pouces 5