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©n pêche ce poiflon. On aflùre que la Tenche
fraye au mois d’Avril , parmi les herbes des
endroits marécageux. Elle a la vie fi dure, au
rapport de Lemery , qu’on en voit quelquefois,
des tronçons fauter hors de la poêle où on les a
mis pour les faire frire. On lit, dans la Nouvelle
Maifon Rujlique , que ce poiflon eft celui qui loti- ,
tient le mieux le iranlport. Cependant M. Duhamel
, dont on connoît l’exaétitude , dit que la
Tenche fe transporte à la vérité facilement, mais
moins que la Carpe* -
M. Geoffroy le jeune a fait voir à» l’Académie
des Sciences , en 1710 , un Ténia trouve dans une
Tenche tort faine &. tort graffe ; il n’étoit pas divile
en anneaux j il avoit feulement des plis parallèles a
fa longueur, & un entr’autres qui s’étendoit fur le
milieu du corps, depuis la tête julqu’a la queue.
11 étoit entier & avoit deux pieds & demi de long.
( Voye£ les Mémoires de 1‘ Académie des Sciences ,
année 1 7 1 0 ). ,
On croit que le nom latin ( Tinca ) donné à la
Tenche , eft dérivé du mot tinéla , & tait allufion a
la teinte noirâtre de ce poiflon, qui paroît lui
être particulière & le diftinguer de tous les autres.
T enche de mer. (le ) Elpèce de Labre.
Labrus Tinca. L in . Syft. nat. Pifces thoracici.
Labrus, n*. 21.
Labrus roftro furfum refiexo , caudd in extremo
circulari. A rt. G en. 33. fyn. 56«
Turdus duodecirnus} vielle. R.ONDEL. L. 6. c. 6.
p . 179.
Turdus duodecimus in Provinciâ vulgo V ie lle .
G e sn e r . p. 1019.
Turdus duodecimus. ld. ( Germ. ) fo l. 12. a.
A ld r o v . L . 1. c . 3. p . 25.
AnTurdus. Jonston.L. i . t i t . 2. c. 1. a. i . t . 13.
Jig. infimce.
Turdus vulgatijjimus ; Tinca marina Venetis.
WlLLUGH. p. 319.
The Wrajfe. Pennant. British Zool. tom. 3.
p . 203. . '
En Angleterre, IVraffe, Old-Wife & Gwrach,
La Tenche de mer a été ainfi nommee , parce
qu’elle a de la reffemblance avec celle de rivière
par la forme de fon corps. Elle fe tient ordinairement
au fond de l’eau entre les rochers, fuivant
M. Pennant, & fe nourrit de coquillages & de
cruftacées. Mais quoiqu’elle foit du nombre des
poiffons Sexatiles, qui, en général, font recherchés
, fa chair, au rapport de 'V/illughby, n’eft
ni délicate ni faine.
Ce poiflon, félon le même Auteur , a environ
neuf pouces de longueur. Son mufeau eft alongé
& recourbé en-deffus. Les lèvres font épàiffes',
charnues & pillantes au-delà des mâchoires. L’ouverture
de la gueule eft étroite. Les dents font
peu aiguës, & imitent, par leur difpofition , les
afpérités d’iine lame de fcie. On voit aufli au
fond de la gueule deux tubercules hériffés de dents.,
& de plus, deux os pareillement dentelés, comme
à la Carpe. Les iris font tantôt Bleus & tantôt
d’un jaune doré.
Le corps eft couvert d’écailles affez grandes.
Les lignes latérales ont une inflexion fous l’extrémité
de la nageoire du dos.
Cette nageoire a Yingt-fix rayons , dont lès
quinze premiers, qui font épineux, ont chacun
un rayon mou qui leur eft adoffé, & dont l’extrémité
, qui eft plus alongée que celle du rayon adjacent
, s’incline de manière à imiter la toile d’une
banderolle. Les nageoires de la poitrine ont chacune
quatorze rayons. Celles du ventre, fituées
un peu plus en-arrière , en ont fix, dont le premier
eft épineux. La nageoire de l’anus en a
treize, dont les trois antérieurs font pareillement
épineux. La nageoire de la queue-, lorfqu’elle fe
déployé , eft arrondie en arc circulaire par fon
extrémité.
M. Pennant obferve que ce poiflon varie infiniment
par les teintes & la difpofition de fes
couleurs. Quelques individus font d’un rouge fale
& obfcur. D’autres font ornés, principalement
vers la tête, de plufieurs bandes des plus belles
couleurs , telles que le bleu', le rouge & le
jaune. Willughby parle aufli de ces bandes colorées
; mais il dit qu’elles ïonr alternativement
d’un rouge femblable à celui dés feuilles de vigne
defféchées, & d’un verd olivâtre. Il ajoute que
la nageoire du dos eft marquée de diverfes raies
[ jaunes, rouges & bleues, & que les nageoires de
la poitrine font d’un jaune tirant fur celui de
l’or. On trouve ce poiflon dans la mer voifine
de l’Angleterre.
TÉNIA, ( le ) Efpèce de Cépole.
Cepola Taenia. L in . Syji. nat. Pifces thoracicu
Cepola , n°. 1.
Cepola pinnâ caudce attenuatâ 9 capite obtufijjimo^
Ibid.
Taenia auélorum. A rt. Gen. S^.fyn , 114.
Hc Tctmct. A rist. Z,. 2. c. 13.
O p p ia n . L. 1. p. 5.
A then. L . 7. p. 325.
Vitta. G a z . A r i s t . L . c.
Tcenia. R o n d e l . L. 11. c. 17. p. 326.
Q esn./>. 938. & (Germ. ) fo l. 56. a.
Taenia Rondeletii. A ld r o v . L . 3. c. 30. p. 369.’
C h arlet. Onom.p. 126.
Tcenia prima Rondeletii. R A I .
Les anciens ont donné à ce poiflon le nom
de Taenias c’eft-à-dire ruban ou bandelette , parce
qu’il eft très-mince. 11 a le corps très-alongé , &
de plus en plus effilé jufqu’à fon extrémité. Il
eft d’une couleur incarnate, avec des teintes
bleuâtres. La couleur principale , qui tire fur celle
du feu, & peut - être aufli la grande mobilité de
ce poiflon , lorfqu’il nage, l’ont fait comparer à
une petite flamme , & de-là lui eft venu le nom
de Flambo. Sa chair eft par tout tranfparente , en
I forte que l’on apperçoit aifément les vertèbres a
I travers. On voit affez près de la tête, fur le milieu
T E N
<le chacun des côtés, des taches argentées, difpo-
fées fur une même ligne.
Le Ténia a la gueule très-fendue , les mâchoires
garnies d’un feul rang de dents aiguës, les yeux
d’une grandeur médiocre, les prunelles petites,
les iris argentées. Les trous de fes ouies font très-
grands. Il n’a qu’une feule paire <ie nageoires, qui
lont celles de la poitrine ; les rayons de ces nageoires
fontffi petits, qu’il eft très - difficile de les
compter. Suivant Linnæus , ces nageoires ont chacune
dix-huit rayons. Le même Auteur indique
dans cette efpèce des nageoires ventrales qui ont
chacune fix rayons, dont le premier eft épineux.
La nageoire du dos commence à une petite distance
de la tête, &. fe-prolonge jufqu’à l’extrémité
de la queue, où elle forme continuité avec la
nageoire inférieure qui commence à l’anus. La
première de ces nageoires , félon Linnæus , a
ïoixante rayons , & la fécondé cinquante-huit, &
de plus, cet Auteur diftingue de l’une & de
l’autre la nageoire de la queue , qui a neuf rayons.
Un autre caraélèr'e du Ténia, indiqué par Willughby,
confifte en ce qu’il a la nageoire de l’anus
au moins deux fois plus haute que celle du dos,
& placée fi près du mufeau , qu’entre l’endroit où
elle prend fon origine & la tête du poiflon, il ne
refte d’efpace qu’autant qu’il en faut pour l’ouverture
de l’anus, qui par-là fe trouve prefque contiguë
à l’angle de la mâchoire inférieure.
Il paroît certain que ce poiflon eft le Taenia de
la première efpèce cité par Rondelet, quoique la
defcription' & la figure qu’en donne cet Auteur
foient également défeéhieufes. La chair de ce poif-
fon, félon le même Naturalifte, eft dure & gluante.
L’individu obfervé par Willughby avoit plus d’un
pied de long. Sa largeur étoit à peine d’un travers
de doigt. On trouve ce poiflon dans la Méditerranée.
TENTE. Voyeç Ét e n t e .
T en t e s u r p â l o t s ou s u r p iq u e t . Lorf-
que les Pêcheurs veulent prendre, avec des lignes,
des poiffons qui nagent entre deux eaux, alors, au
lieu d’affqjettir les haims au fond de la mer,
comme pour la pêche des poiffons plats, ils tendent
la corde qui porte les lignes , lur des piquets
qu’f s enfoncent dans le fable à coups de maillet.
Par ce moyen les haims fe trouvent eux-mêmes
entre deux eaux , & correfpondent à la hauteur où
fe tiennent les poiffons , qui y font pris au paffage.
TÊTARD, (le) Efpèce de Perfegne.
Perça cottoides. Lin. Syft. nat. Pifces thoracici.
Pérca , ri\ 13.
Perça pinnis dorfalibus unitis, caudâ indivisâ3 '
pinnis omnibus lineis duabus punftatis. Ibid.
Muf. Ad. Fr. 1 . p. 84. *.
Cette efpèce de Perfegue a , comme plufieurs
autres de fon genre , les deux nageoires du dos
réunies en une feule qui a vingt rayons', dont
les quatorze premiers font épineux. On voit fur
cette nageoire , ainfi que'fur toutes les autres du
T Ê T 3 9 t
même poiflon , une multitude de points rangés
fur deux lignes parallèles. Les nageoires de la
poitrine ont chacune quatorze rayons : celles du
ventre en ont cinq, dont un épineux. La nageoire
de l’anus en a dix, dont les trois premiers font
pareillement épineux. La nageoire de la, queue
eft fans aucune échancrure, & a douze rayons.
On trouve ce poiflon dans l’Inde. ( L in n æ u s ).
T ê t a r d . O n a au fli d onn é c e n om à la C h e -
v a n n e . Voyer C h e v a n n e .
TÊTE DE LIÈVRE (la ) Efpèce de Gobie.
Gobius Lagocephalus.Va l la s . Spicileg. fafcic. 8,
p. 14. tab. 2. fig. 6 6* 7.
Nov. Comment. Petrop. tom. 9. p . 428. tab, 9.
f i 3. 4 * Ce poiflon,fuivant M. Pallas, diffère de plufieurs
autres efpèces de Gobies, tels que le Koelr'euter,
'leBoddart, le Schloffer, principalement par la forme
fingulière de fa tête, par la pofition moins élevée
de fes yeux, & par la figure des nageoires du
ventre , qui s’arrondiffent plus fenfiblement en
forme de conque. Sa longueur eft d’environ quatre
pouces. Il a la tête courte &. groffe, la mâchoire
fupérieure demi-circulaire & très-épaiffe. Le nom
de Lagocephalus , donné à ce poiflon par l’Auteur
cité ,* indique une reffemblance avec la tête du
Lièvre. La gueule eft fituée tranfverfalement ; le
même Naturalifte la compare à celle du Crapaud.
La lèvre fupérieure eft charnue, très-groffe & très-
faillante au-delà du bord de la mâchoire ; fa partie
extérieure eft marquée d’une ride légère. La lèvre
inférieure eft plane & plus fenfiblement ridée , ce
qui la fait paroître double. Elle fe termine par un
petit lobe aux angles de la gueule. L’une & l’autre
l'ont échancrées à leur milieu. Le palais forme
plufieurs faillies courbées en arc ; fon bord eft
mince & hériffé de très-petites dents ferrées entre
elles. On en voit aufli quelques unes fur le bord de
la mâchoire inférieure , mais un peu plus grandes,
terminées en crochet, &. placées à des diftances à-
peu-près égales.
Les yeux font fitués fur la têté , mais écartés
l’un de l’autre, du refte peu ouverts, & revêtus
de la peau commune de la tête. Les narines,
placées avant ces organes, reffemblent à deux
pores. Entre ces ouvertures & les lèvres, on
voit deux autres pores. Les opercules des ouies
font dénués d’écailles, ainfi que la tête. Ils s’ouvrent
de côté vers les nageoires de la poitrine.
La membrane des memes parties eft garnie de
trois rayons.
La première nageoire du dos a fix rayons Amples^
dont le dernier eft plus long que les autres. La
fécondé a onze rayons rameux. Les nageoires de la
poitrine font d’une forme ovale terminée en pointe,
à peine charnues à leur bafe ; elles ont chacune
quinze rayons. Les nageoires du ventre fe réunifient
en s’arrondiffant, de manière qu’elles imitent
une conque , ainfi que nous l’avons dit.
Elles on t chacuné quatre rayons très - rameux &