
deffus. L’une 8c 1 autre font terminées par des
lèvres minces 8c d’une fubftance cutanée. Leurs
bords font offeux & hériffés de petites dents un
peu courbes 8c un peu obtufes , inégales , difpofées
fans ordre, & doubles en plufieurs enrdoits.
Les yeux font fitués au haut des côtés de la
tête, 8c enfonces dans leurs orbites. Les iris ont
un éclat argentin, offufqué par des taches livides.
Les narines font femblables à de petits tubes , 8c
• ont une double ouverture de chaque côté.
Le corps eft dénué d’écailles , 8c enduit, comme
nous l’avons dit, d’une liqueur vifqueufe. Le dos
eft un peu applati. La queue s’amincit brufque-
•nent derrière l’ouverture de l’anus.
Les nageoires de la poitrine' font larges, comme
dans toutes les efpèces de Boucliers, & s’étendent
vers la gueule. Elles ont chacune dix- huit
ou vingt rayons.
Les nageoires du ventre , fituées entre celles
de la poitrine , formént par leur réunion, une
efpèce de nacelle, d’une figure qui approche de
l ’ovale. Leur difque eft charnu, d’une couleur
jaune, 5c chargé de rides légères , qui le font pa-
roître tuberculeux ; il eft de plus garni de fix
©ffeiets qui traverfent ces rides, 8c qui s’insèrent
fur un autre offelet fitué longitudinalement au
milieu du difque : fes bords font membraneux,
flexibles, fufceptibles de contraction& faillants
au-delà des rayons de la nageoire, qui font au
nombre de fix de part 8c d’autre.
La nageoire du dos eft fituée près de la queue ,
8c a dix rayons, dont le fixième eft le plus long.
Ils font tous d’une couleur noire, & la membrane
qui les lie eft d’un jaune pâle. La nageoire de
l’anus eft oppofée à la précédente, 8c a huit ou
neuf rayons légèrement fourchus , dont le cinquième
eft plus long que les autres. La nageoire •
de la queue n’eft que très-peu échancrée à fon
extrémité, & a dix rayons, tous rameux, excepté
le premier 8c le dernier.
VENTURON. Voyez Calen. '
VERDET. (le) Efpèce d’Efox.
JE fo x viridis.
Acus maxima fquamofa viridis. C atesb Y. Car. 2.
t. 30.
La phrafe de Catesby, que l’on vient de lire , a
été rapportée, par Linnæus, à la fynonymie du
Cayman, dans laquelle nous l’avons nous-mêmes”
citée, mais comme douteufe. {Voyez C a ym an ).
En effet, le poiffon que cette phrafe défigne,
diffère du Cayman par plufieurs caractères, que
nous avons trouvés fuffifants pour en former une.
efpèce à part, fous le nom de Verdet 3 parce que
ce poiffon eft d’une couleur verte.
Les principales différences qui diftinguent le
Verdet du Cayman, confident, i°. dans les proportions
de fes mâchoires, dont l’inférieure eft
plus alongée que celle d’en-haut, au lieu que le
Cayman l’a plus*courte; 20. dans la fituation ref-
peCtive des nageoires du dos 8t de l’anus, qui
font exactement oppofées fur le Verdet, au lien
que fur l’autre poiffon, la nageoire du dos eft
plus; voifine de la queue que celle de l’anus ;
30. dans l’arrangement des écailles, qui font dif-
tinCtes fur lé Verdet 3 8c fituées en recouvrement
fur le Cayman.
Plufieurs des nageoires du Verdet diffèrent d’ailleurs
par le nombre de leurs rayons , des nageoires
correlpondantes du Cayman. En comparant les
deux poiffons fous ce rapport, 8c en commençant
par le Verdet 3 on trouve , pour la nageoire dû
dos , onze rayons d’une part y 8c fix ou fept de
l’autre j pour les nageoires de la poitrine , onze
rayons des deux côtés , 8c fix pour celles du
ventre ; dix-fept rayons d’une part, 8c feulement
fix ou fept de l’autre, pour la nageoire de l’anus ;
8c enfin feize rayons d’une part , 8c douze de
l’autre , pour la nageoire de la queue. On pêche
le Verdet dans les fleuves de la Caroline.
VERGADELL E. On a donné ce nom, en
quelques endroits, à ce qu’on appelle ailleurs Merluche.
Voyez ce mot*
VERGNEUL ou VERGNEUX. C’eft ainfi
que les Pêcheurs de Picardie appellent le filet
connu plus communément fous le nom de Verveux
VERON, (le) Efpèce de Cyprin.
Cyprinus Phoxinus. L i n . Syjl. nat. Pifces abdo-,
minales. Cyprinus 3 n°. 10.
Cyprinus pinnâ ani radiis oSlo, macula fufcd ad
caudam 3 corpore pellucido. Ibid.
Cyprinus tridaêlylus varius ohlongus teretiufeulas
3pinnâ ani ojjiculorum oêlo. Artedi. ^ / z. 12.
A n à?o£n'Q$-. Arist. L. 6. c. 13. 6* 14.
Phoxinus. ~Wq t t o î 1. L . 8. c. 190. f . 169. bn
G a z .
Be l lo n .
Aldrov. Z. 5, c. 10,p. 582.
Phoxinus qui vulgo Veronus (quajî varius) diciturJ,
Bellon. Gesner. p. 715.
Phoxinus,lavis feu varius. Charlet. p. 160.
A n Phoxinus lavis. Schonev . p 57.
Varius feu Phoxinus lavis. ALDROV. L. 5. c. 10«
58*:.:,-; , ' ,, : v ' .
JONSTON. L . 3. tit. 2. c. 8.r. 28./.1.3.
WiLLUGH. p. 268. tab. Q. n°. 8. fig.J»
Rai.^.125.
Pifciculus varius. R on del. part 2.flu v . c. 29.'
p. 203*
Gesn. p. 715. & 843. ( Germ.) p. 158. b.
The Minow. Pen n a n t . British. Zool. tom. 3.
P- 3*8. . , ;
Le, Veron ou Vairon. Du H. Traité de Pêches, 2e
part. feêl. 3. p. 515. pl. 26. fig. 7.
En Allemagne , È lv itz y Eldevkze ,* en Italie
Sanguinerola ; à Rome' Morelle ; en Angleterre ,
P in k . minim ou Minow.
Il femble que la Nature fe foit jouée doublement
dans cette efpèce de poiffon, 8c par la
variété des couleurs qu’offre le même individu ,
6c par les dfffirçnces de celles qu’on obferve fuç.
divers individus comparés entr’eux. En général, I
le dos du Veron a une teinte d’olivâtre. Une j
bande étroite 8c dorée s’étend fur chacun des
côtés , depuis la tête juiqu’à la queue , 8c fe'
trouve, plus près du dos que du ventre. Quelques
individus ont la mâchoire inférieure 8c tout
le deffous du corps d’un beau rouge d’écarlate ;
d’autres ont le ventre blanc ; plufieurs ; ont les
côtés d’une couleur azurée brillante. Sur d’autres
enfin les mêmes parties font marquées de trois
lignes longitudinales 1 dont la plus élevée eft d’un
jaune doré, celle du milieu d’un bleu fombre,
6c la plus baffe du même jaune que la- première.
Le Veron a les yeux d’une grandeur médiocre ,
les iris d’un jaune clair ; l’ouverture de la gueule
affez ample ; les mâchoires dépourvues de dents,
6c fans aucun barbillon fur leur contour. Le corps
eft couvert d’écailles fi déliées, qu’elles échappent
prefquè à la vue, ce qui a fait croire à M. Duhamel,
8c à plufieurs Ichthyologiftes , que le ’
Veron n’avoit point d’écailles. Cependant M. Duhamel
remarque , que la peau n’eft pas liffe,
comme celle des poiffons nus, mais pointillée,
6c comme fablée.
La nageoire du dos eft fituée au-delà du milieu
de la longueur du poiffon , 8c a huit rayons.
Les nageoires de la poitrine en ont chacune
quatorze ou quinze ; celles du ventre huit la
nageoire de l’anüs en a le même nombre. La
queue eft fourchue. (W il l u g h b y ).
Suivant M. Duhamel, il eft rare que le Veron
Rit plus de deux pouces 8c demi de longueur. On
prend de ces poiffons en quantité dans les rivières.
On les prépare, comme les Goujons , pour l’ufage
de la table. 1
î VERROTIS. Voyez V ers rou g es.
VERROTIER. On nomme ainfi les Pêcheurs
-qui fouillent le fable avec des pioches, louchets ,
rateaux , 8c autres inftruments femblables ,. pour
en tirer des Vers deftinés à faire des appâts.
2 VERS. Les Vers de toute efpèce font un des
meilleurs appâts que l’on puiffe employer pour
attirer les poiffons. C’eft une précaution utile que
de leur biffer le temps de fe vuider , avant d'en
faire ufage. Dans le cas oh l’on ne les aura pas
füffifamment gardés , on peut accélérer leur évacuation
, en les mettant dans l’eau pendant une '
femaines, en hiver, ou du moins les bien laver,
8c les preffer jufqu’à ce qu’ils ayent rendu leur
eau, avant de les remettre fur les Vers.
Lorfque le noeud ou l’anneau qui fe trouve environ
nuit, fi ce font des vers de pré ou de jardin,
6c en les enfermant enfuite avec du fenouil , dans '
le fac qui fert à les tranfporter au lieu de la pêche. '
Quant aux Vers , foit de terre, foit de fumier , il
ne faut les laiffer qu’une heure dans l’eau ; puis
on les met dans le fac avec du fenouil, pour les ■
employer fur-le-champ.
Si l’on fe propofe de garder plus long-temps les
Vers, le meilleur moyen eft de les mettre dans un
pot de terre garni dé rr.ouffe ou de lichen y'fur-
tout del’efpèce qui repréfente une corne de Daim.
Il faut renduveller la moufle ou le lichen tous'
les trois ou quatre jo u r s e n été , ôc toutes les
à la moitié du Ver de tanée commence à
s’enfler, c’eft l’indice d’une maladie qui ne tardera
pas à le faire mourir, fi on ne le lecoure, ce
que l’on peut faire en verfant, goutte à goutte ,
une cuillerée de lait ou de crème fur la moufle
dont les Vers font enveloppés. Si l’on ajoute à la
crème un oeuf battu que l’on fera bouillir avec
elle , on réuflira à engraiffer les Vers , 8c à les con-
ferver long-temps.
Un-autre moyen très-bon pour garder les Vers,
confifte à bien laver un morceau de groffe toilé à
fac , & après l'avoir* laiffé fécher, le tremper dans
du bouillon où l’on a fait cuire du boeuf frais ;
[ le boeuf falé ferait .mourir les Vers. On tord en-
fuite cette toile, de manière qu’elle refte encore
humide, puis on y enferme les Vers y 8c l’on dépofe
le tout dans un pot de terre. Au bout de douze
heures on retire la toile', pour lui donner de nouveau
la même préparation. On peut ainfi confer-»
ver des Vers en bon état pendant environ un
mois.
Quelques perfonnes affurent que du camphre,
mis dans le lac où font renfermés les Vers avec
lèur moufle, leur donne une odeur fi attrayante
pour les poiffons, que ces animaux deviennent
alors avides des plus mauvais Vers.
V ers b â t a r d s . ' Voyez V ers rouges.
V ers b l a n c s . Ce font.des Vers marins, ainfi
nommés à caufe de leur couleur. Les Pêcheurs^
les eftimençmoins que lés autres.
V ers de fum ie r . Ce font ceux qui fe trouvent
fous' les tas de fumier. ’
V ers de tanée. On appelle ainfi ceux qui
naiffent dans le tan.
V ers de terre. On donne ce nom à tous
les Vers qui fe trouvent dans le fein de la terre.
On va les chercher dans les jardins, fous les pots
de fleurs , où il y a de l’humidité, ou bien l’on fe
rend dans un pré un peu frais, 8c après avoir enfoncé
un piquet dans la terre , on fait décrire une
circonférence de cercle à l’extrémité fupérieure
que l’on tient dans la main. La preflion qu’occa-
fionne ce mouvement fait fortir les Vers de la
terre. Ils fortent encore, pour la même raifon,
lorfque l’on foule la terre avec les pieds, ou
qu’on la frappe avec une batte. On réuflit aufîi à
faire fortir les Vers affez promptement, en verfant
fur la terre, foit de l’eau falée , foit une forte*dé-
co&ion de feuilles de noyer , fur-tout aux endroits
où de petits trous indiquent que les Vers ont coutume
de fe mettre à l’air pendant la nuit.
V ers de VIANDE. Pour fe procurer de ces
Vers, on prend du foie de quelque quadrupède,
8c on le fufpend avec un bâton en croix , au-
deffus d’un pot ou d’un barril à demi-plein d’argile
sèche. A mefure que les Fe^^rofliffent dans