
a 4 '4 M A L
. I^a couleur du corps eft d’un rouge clair. Selon
M. Duhamel, le ventre eft prefque blanc, & 1$
•couleur rouge des autres parties s’efface peu de
temps après que ce poiilbn a été tiré de l’eau.
D'après la description que nous avons donnée
de ce paillon, on ne voit pas trop pourquoi on
lui a donné le nom de Malarmat (Mal-armé),
à moins que ce ne Soit parce qu’il eft fujet, ;à
caufe de (a grande vivacité, à endommager fbn
enveloppe écailleufe, & les aiguillons dont foji
mufeau eft armé.
Le Malarmat eft fort rare fur les côtes de l’Océan
&. dans le canal de la Manche ; mais on le trouve
communément aux côtes d’Efpagne & de Provence,
oh l’on en prend dans les grands fonds,
■particulièrement avec le filet de la Tartane.
■ VQy'e\ ce mot. La faifon la plus favorable pour
«cette pêche eft pendant le Carême. Ce poiffon
-fournit peu à manger quand il eft petit, & on
n’en fait cas que lerfqu’iï eft d’un volume un peu
confidérable.
MALCÔT. Voyeç T acaud.
MAMMELLONNÉ. (le ) Efpèce de Balifte..
Balifles papiUofus. Lin. Syfl. nat. amphib. nantis.
B alijles § ri9. 4.'
Balijles pinnâ dorfali anteriore biradiatd , corpore
papillefo. Muf. Ad Fr. a. 54. *
Cette elpece de Balifte a le corps couvert de
petits mamelons, dans lefquels conflit e fon principal
caraétèrè diftméfif. Sa nageoire dorfale antérieure
eft garnie de deux rayons, dont le premier;
eft épineux; la Seconde en a vingt-neuf, tous
mous & flexibles ; chacune des nageoires de la
poitrine en a treize ; celles du ventre font nulles :
la nageoire de l’anus a vingt-un rayons, & celle
dô la queue en a douze.
On ne connaît point encore le lieu natal de
ce poiffon.
MANCHE. Filet en forme de cône ou d’entonnoir,
& qui fe ferme dé différentes maniérés.
Le terme de Manche eft générique, & convient à
diverfes efpècés de filets , tels? que les verveux,
les trubles, &c.
MANCHOT, (le ) Efpèce de Pleurone&e.
Pleurone&es trichoda&yîus. Lin. Syfl. nat.pifces
thoracici. Pleuroneâes , n°. r.
Plcuroneftes eculis dextris, corpore afpero, pinnis
pe&oralibus flliformibus. Ibid.
Pleurpneftes oeulis à dextrd , covpore afpero canef-
centé9 pinnis laterdlibus v ïx cûnfpicuis. Art. Syn.
p. 33. n9. 10.
PleuroneEles canefcens , pinnis lateralibus v ix conf-
picuïs. Id. fpec. p. 60.
Ce poiffon, fuivant Artedi, reffemble à la Sole,
par la forme de fon corps, par les petites écailles
hériffées d’afpérités dorrt il eft garni fur les côtés,
par I4 direction de fes lignes latérales, qui font
droites , & par plusieurs autres- cars Stères moins
• effentiels; Il a la mâchoire fupériçure un peu plus
alongée que c$]le de deffous, lorfque la gueule
M A N
eft fermée. Les yeux font affez rapprochés l’un de
l’autre, & fitués fur le côté droit de la tête. On
voit entre ces organes plufieurs petites afpérités.
La couleur du corps, fur le côté 011 font les
yeux, eft d’un gris lombre, avec quelques taches
d’une teinte encore plus foncée ; la partie oppofée
eft blanchâtre.
La nageoire du dos s’étend depuis le fommet de
la tête jufqu’à la queue, & a environ cinquante-
trois rayons, dont ceux du milieu font les plus
longs & légèrement fendus à leur extrémité.
Les nageoires de la poitrine font à peine fen-
fibles ; celle qui eft à droite a quatre rayons d’une
finefle extrême, & la fécondé n’en a qu’un feul,
qu’on ne peut découvrir qu’avec beaucoup d’attention
; en forte qu’à proprement parler, ce n’eft
que le rudiment très - imparfait d’une nageoire.
De-là le nom de Manchot que nous avons adopté
pour ce poiffon.
Les nageoires du ventre ont chacune cinq
rayons ; la nageoire de l’anus en a quarante-trois,
qui ont les mêmes dimenfions refpe&ives que ceux
de la nageoire du dos ; celle de la queue a fon
extrémité en pointe obtufe, & eft garnie de feize
rayons, dont ceux du milieu font ramenx.
L’individu décrit par Artedi avoit deux pouce*
& demi de longueur , fur un pouce à l’endroit
de fa plus grande largeur. On trouve ce poiffon
auprès de Tille d’Amboine , l’une des Moluques ,
dans la mer des Indes.
MANET. C’eft un filet en nappe fimpîe, dont
les mailles font proportionnées à la groffeur des
poiffons qu’on fe propofe de prendre ; car il faut
que la tête du poiffon s’y engage , &. qu’il foit
retenu par les ouies. On tend les Manets de différentes
manières. Voyez fur cet objet l’article Pêche
dans rintroduéiion.
MANGO. (le ) Efpèce de Polynème.
Polynemus Virginicus. Lin. Syfl. nat. Pifces abdominales
, Polynemus , n°. 2.
Polynemus digitis feptem, caudâ integra. Ibid.
Le Mango eft diftingué du Pentadaéfyle , qui eft
la première efpèce du genre des Polynèmes, e»
ce qu’il a fept rayons diftin&s près des nageoires de
la poitrine , au lieu que le Pentadaâyle n’en a que
cinq. 11 diffère du poiffon de Paradis , qui a aufli
fept rayons diftin&s , en ce qu’il n’a point la
nageoire de la queue échancrée comme celle de
ce poiffon, mais entière, large , & terminée en
pointe aiguë.
Suivant Linnæus, le Mango a les opercules des
ouies dentelés comme uqe lame de fcie. Sa première
nageoire du dos eft garnie de fept rayons ,
dont l’antérieur eft très^court. Là fécondé en a
treize, dont le premier eft épineux. Les nageoires
de la poitrine en ont chacune quinze , celles du
•ventre fix, dont un épineux. La nageoire de
l’anus en a feize , dont les deux premiers font
pareillement épineux. La nageoire de la queue en
a quinze.
M A N
On trouve ce poiffon dans les mers voifines de
’Amérique.
MANIGUYERE. Efpèce de pêcherie formée de
filets que Ton tend fur des pieux, qui aboutiffent
à des manches , où l’on prend des Anguilles.
MANIOLLE. Grand truble dont on fe fert
fur TAdour, près de Bayonne , pour prendre de
petits poiffons, & près de Breft, pour pêcher des
Maquereaux bâtards. On attache ordinairement la
poche du filet à l’extrémité d’une perche ; quelquefois
aufli on la fufpend à une corde.
MAQUEREAU, (le) Efpèce de Scombre.
Scomber. Scomber. L in . Pifces thorac. Scomber, (
«°. 1.
Scomber pinnulis quinque. Ibid.
Faun. Suec. 339.
Scomber pinnulis quinque in extremo dorfo ; fpind
brevi ad anum. A r t e d i . Gen.,yo fyn. 48. fpec. 68.
Gronov. Muf. i. n°. 81.
Oc 'S,Ko(xtçoc. A r is t . L. 6. C. 17. L. 8. c. 12. 13. 6*
L . 9. c . 2.
Ælian. L. 14. c. 1 .p. 798.
A then. L. 3. p. 121. L. y.p. 321.
O p p ia n . L. 1. A l ie u t .fol 108.109 6* Z. 3.
Scomber. OviD. H al. v. 94.
COLUMELL. L. 8. C. 17.
Plin. L. 9. c. 15.L. 32. c. 11. L. 31. c. 8«
Martial. L. 13. c. 102*.
B e l l o n .
R ondelet. L . S . c . 7. p . 234.
G esner. 841. {pro 861. ) 1012.
Schonev. p . 66.
A ldrov. L. 2. c. 53.p. 270.-
Jonston. L. 1. tit. 3. c. 3.a. 1 .punit. 6. p. 92.
t. 2 1 . f . 9 . 11.
WlLLUG. p. r&I.
R a i . p . 58.
D ale. Hifl. of. Hanv.p. 429. n°. 1.
Merret. Pin. 187.
D ale. Pharm. p. 407. n°. 20. §. 2.
Scombervel Scombrus. G e sn e r . (Germ, )ƒ! 57*
Scomber, Scombrus. C h a r l e t .» , 147.
Scombrus. P. Jov. c. 19. p. 86.07.
W o t t o n . Z. 8. c. 188.p. 166. b.
S a l v ia n .f . 239. b. 241.242.
Le Maquereau. Duh. Traité des Pêches, 2*. partie
, felîion 7. c. 1. pi. 1 .f. 1.
En Suède & en Danemarck, Makrill; en Allemagne
, Makr'el ; en Angleterre, Macarel; à Rome,
Macarello ; à Venife, Scombro ; à Naples, Lacerto ;
à Marfeille, Auriol; en Efpagne, Carâllo.
Le Maquereau eft un poiffon de mer dont la longueur
varie depuis un pied jufqu’k un pied & demi.
11 a le corps arrondi, épais & charnu, excepté vers
la queue, où il eft mince & étroit. Sa peau eft
couverte d’écailles, fi fines & fi peu fenfibles ,
que Rondelet & d’autres Auteurs ont cru qu’il
n’en avoit point. La partie inférieure aux lignes
latérales eft d’une couleur argentée; au-deffüs de
ces mêmes lignes la peau a des teintes de bleu &
M A Q 245
de verdâtre, avec des lignes noirâtres, les unes
droites , les autres courbes & tortueufes. La nageoire
de la queue eft profondément échancrée,
& vers fa natffance la peau du poiffon forme fur le
milieu des côtés une efpèce de faillie femblable à
une nageoire. Les mâchoires font d’égale longueur
& garnies de petites dents aiguës. On voit au haut
du palais des offelets rudes, Ôf. entre les ouies, des
tubercules pareillement chargés d’afpérités. Ce
poiffon a les narines petites, arrondies, avec une
leule ouverture pour chacune , les yeux trè§-.
ouverts, & la langue pointue.
. Les nageoires de la poitrine ont chacune vingt
rayons ; celles du ventre en ont fix. La première nageoire
du aos a fon origine allez près de la tête ; elle
eft garnie de dix à douze rayons épineux, mais lans
être roides ; la leconde en a douze qui font flexibles.
Prefque à Toppo.fé de celle-ci fe trouve fituée la
nageoire de Tanus , qui a douze ou treize rayons,
dont le premier eft court, roide & épineux. A la
fuite des nageoires dont nous venons de parler, il y
a de part & d’autre cinq petites nageoires difpofées
par intervalles égaux, ôl femblables à celles que
l’on voit fur le Thon aux mêmes endroits. Wil-
lughby n’a point vu de veflie • aerienne dans le
corps de ce poiffon. En l’ouvrant, on a trouvé
Teftomac rempli de petits poiffons : car il eft très-
vorace , & avale indiftin&ement tout ce qui fe
préfente à fa rencontre.
Il eft peu d’aliment mieux affortis à la diverfité
des goûts, & plus généralement accueilli fur nos
tables que le Maquereau. On le fert parmi les
viandes graffes les plus délicates. Cependant, à
juger du cas que Ton en doit faire, plutôt par
des principes de fanté que par la fenfation du
moment, il eft bon de n’ufer de ce mets qu’avec
réferve, puifqu’on prétend qu’il fe digère difficilement
, Ôl peut occafionner des pefanteurs &. des
infomnies.
Lemery dit que la chair du Maquereau eft compare
& un peu vifqueufe, & qu’elle a une vertu
apéritive & réfolutive.
Ce poiffon eft un de ceux qui ont à un degré
plus marqué la propriété de répandre une lumière
phofphorique au milieu de Tobfcurîté. On fit dans
les aâes Philofophiques dé Londres, an. 1666,
p. 116 , qu’un Cuifinier , en remuant de l’eau dans
laquelle il avoit fait cuire des Maquereaux avec du
fel & des herbes ? remarqua que ^tdès' la première
agitation , cette eau devenoit très - lumineufe , &
que les poiffons qui paroiffoient au-travers , jet—
toient eux-mêmes un vif éclat.
Par - tout où il tomboit des gouttes de cette
eau , après qu’elle avoit été remuée, on voyoit
une lueur phofphorique , & les enfants s’amufoient
à prendre dans leurs mains & à porter par toute la
maifon de ces gouttes, qui, de loin aufli bien que
de près , paroiffoient comme des difques lumineux
, dont le diamètre étoit beaucoup plus coji-
fidérable que celui des gouttes.