
Squalus Squatina. Lin. Amphib. Nantes. Squalus.
4*
Squalus pinnd anali nullâ , caudce duabus , ore terminait
y naribus cirrofis. i bid.
Squalus pinnâ ani car eu s , ore in apice capitis.
Artedi. Ge». 67. ». 6. 5y». 95,
Muf. A d . Fr. 2. p. 49.
Squalus capite plagioplateo lato, ore in apice ca-
pitis , naribus cirrojis. G r o n . Zooph. 151.
H p/y». Arist. L . 2. c. 15. 6*/. 5. c. 5.10. 11.
& l. 6. c. 10. 11. 6* /. 9. c. 37. 6* /. 4. c. 12.
Athen. Z. 7. p . 319.
Appian. Z. 1. /?. 15.
Rhina , quet Squotus. Plin. L . 32,. c. i l .
Squatus. Isidor. Z. 12.-c. 6.
Squatina. PLIN.Z.9.C. 12. 24.42. 51. & l . 32. c. 9.
Auftor.
Cub. L . jr c. 83./Ô/.89.
Gaz. Arist. Z. e.
P. Jov. c. 29. p . 101.
B e l l o n . 78.
Rondel. Z. 12. c. 21. p • 367,
Salvian. Zo/. 151. a. 152.
Gesner. p , 899.
Aldrov. Z. 3. c. 66. p. 472.
Jonst. Z. i.rir. 1. c. 3. a. ^.punot. to .t . 1 1 . f r .7.
Charlet. 131.
Squatina , Greecis P'/Vjj. WI L L U G H . i i . 7.
2b£. Z>. 3.
Roy. />. 26.
Squatina feu angélus marinas. Gesn. ( Germ, )
fo l. 65. b.
Squamis Albert ?
Cub. L . 3. c. 86. fo l. 90. £.
A Gênes, Pe/ce angelo ; en Angleterre , The
monh ou Angel-Fifck.
Ce poiffon a le corps très-comprimé. Sa forme
femble tenir le milieu entre celle des Chiens de
mer & celle des Raies. Il prend un accroiffement
confidérable. Willughby cite un individu qui pe-
foit foixante livres, & Rondelet allure qu’il s’en
trouve qui font de la grandeur d’un homme, &
qu’il en a vu un qui peloit cent foixante livres.
La tête eft applatie, & fon bord antérieur arrondi.
La gueule eft large & fituée à l’extrémité de la tête,
& non pas au-deflous du muleau, comme dans les
autres poiffons cartilagineux. Les dents font difpo-
fées fur trois rangs , & laiffent dans l’angle des
mâchoires un efpace libre pour le jeu de la langue
qui eft large & terminée en pointe aigue. Les
narines font fpacieufes & placées à l’extrémité de
la lèvre fupérieure. Les yeux font d’une grandeur
médiocre , 6c fitués fur la partie fupérieure de la
tête & affez près de la gueule. Leur regard eft tourné
de côté. Autour des yeux & des narines , on
voit quelques tubercules épineux ; derrière les yeux
font deux ouvertures arrondies qui communiquent
jufques dans la gueule. Les ouies font difpofées
comme dans les autres Chiens de mer, & garnies intérieurement
de prolongemens charnus, d’un beau
rouge, & imitant, par leur difpofition, les dents d’un
peigne. Ce poiffon a deux de fes nageoires, qui, par
leur forme & leur difpofition, reffemblent à des ailes,
ce qui lui a fait donner le nom d'Ange. Les bords
extérieurs de ces nageoires font garnis, vers leurs
angles les plus éloignés du corps, de phifieurs
épines courtes , aigues & recourbées. Il y a deux
autres nageoire^ fituées vers l’anus , & qui ont de
femblables épines vers leur bord , fupérieur. La
ligne du milieu du dos eft toute hériffée d’afpé-
rités. Sur cette ligne s’élèvent deux nageoires,
au-delà de l’endroit qui répond à l’anus ; la nageoire
antérieure eft aufli éloignée de l’autre, que
celle-ci l’eft de l’extrémité de la queue. Cette
derniere partie imite à peu près la forme d une
pince.
Le dos & les côtés de ce poiffon ont une couleur
cendrée obfcure. Celle du ventre eft blanchâtre.
La peau eft -toute enduite d’une liqueur
vifqueufe ; elle eft très-rude , 6t l’on s’en fert
pour polir le bois & l’ivoire. On en garnit aufli les
poignées des épées. Les Turcs & les barbares qui
habitent le long des côtes , font, avec cette peau ,
de très-belles guaines de couteaux & de cimeterres.
La chair de ce poiffon eft dure & d’un goût défa-
gréable. On le trouve dans le golphe de Venife ,
dans la mer de Tofcane, & dans celle qui baigne
le comté de Cornouaille en Angleterre.
A n g e . On a donné aufli ce nom au Zèbre.
Voyez ce mot.
ANGUILLARD. ( 1’ ) Efpece de Gobie.
Gobius Anguillaris. L i n . P i f es thoracici. Go-
bius. n°. 8.
Gobius pinnâ dorfali unicâ. ibid.
UAnguillard eft une efpèce de Goujon qui a
quelques rapports avec l’Anguille par fa forme
épaiffe & arondie, & par l’on&uofité qui rend
fa furface gliffante. Sa peau eft un peu diaphane
, en forte que l’on apperçoit les veines à
travers. Sa gueule eft comme émouffée , & laiffe
voir les dents à découvert. 11 n’a qu’une feule
nageoire fur le dos, ce qui eft , félon Linnæus,
fon principal cara&ère diftin&if. Cette nageoire ,
ainfi que la nageoire anale, fe prolongent fur la
quëüe. Les nageoires peélorales font très-petites
& d’une forme arrondie. Toutes les nageoires font
d’une couleur rouge. On trouve ce poiffon dans la
Chine. ( L i n . ibid. )
ANGUILLE. ( 1. ) Efpèce de Murène.
Murcena Anguilla. L i n . Pifces Apodes. Muroena.
. n° • 4*
Murotna marillâ inferiore longiore, corpore umco-
lore. ibid. Fn. Suec. 301.
Mumna unicolor , maxillâ inferiore longiore.
A r t e d . gen. 24. Spec. 66. Syn. 39.
H'E-^sAy . Ho ME R . lliad. L . 21.
A r i s t . Z. 5. c. 5. & Z. 2. c. 1 3 . 1 5 . 17* & 4*
c. 811. & L . 6. c. 13. 16. & Z. 8. c. 2. Part. L . 4.
f# c* 12.
j A t h e n . Z. 7 . p. 2 9 7 . 2 9 8 . 2 9 9 .
Æ l i a n . Z. 1.4. c. 8 . p . 8 0 9 .
O p p i a n . Hal. Lib. 1. p. 6. 19*
Anguilla. PlaüT. Pfeud.
V a r r o . Z. 4. Ling. lat.
J ü V EN A L IS .
Pli n u . Z. 9. c. 20. 21. 22. 51. 6* Z. 32. c. 2.
S . Ambros. Hexaem. L .^ . c . 2 .p. 52.«
Macrob. Satur. L . 3. c. 15.
I s i d .
AuBor.
H i l d e g a r d . Z. 4 . p. 1 . c. 2 4 . p. 9 2 .
C u b a . Z. 3. c. 2. f . 71. a.
P. Jov. C. 33. p. 106.
C. Figul. Fol. 6. a.
W o t t o n . Z. 8 . c. 166. f . 1 4 . 8 . a*
B e l l o n .
R o n d e l . Part. z .p . 1 9 8 .
S a l v i a n . Fol. 64. a. 66. &c.
G e s n e r . P . 40. 6* (Germ.) fo l. 177.| |
ScHONEV» p- 14*
A l d r o v . Z. 4 . c 14. p. $ 44*
Jonston. Z. 2. tit. 2. c. 4. p. 114* pf 24* f 7*
Thaum. p. 409.
C h a r l e t . p. 1 5 3 .
W i l l u g h . p. 1 0 9 . Tab. G. 5 .
Rai. p. 37.
R o b e r g . Pifc. p. 4.
En Suédois, A l ; en Allemand, A h l . En An-
glois , Eel.
U Anguille eft d’une forme alongée , à peu près
cylindrique, excepté vers la queue, ou elle eft
plus mince, & fenfiblement comprimée par les
côtés. Tout fon corps eft enduit d’une liqueur vifqueufe
qui le rendgliffant ; elle a des écaillés vifibles,
même lorfque la peau eft fraîche , quoiqu Artedi ait
prétendu qu’elles ne paroiffoient que fur des peaux
defféchées. La peau de ce poiffon le détaché facilement
de la chair. Elle eft marquée de deux lignes qui
s’étendent fur le milieu des côtés. Le dos^eft brun ,
les parties latérales font d’un blanc bleuâtre , & le
ventre d’un blanc plus décidé. Salviani obferve que
les Anguilles qui habitent une eau pure 6c courante
ont le ventre plus blanc 6c plus argente que les
autres. Les Anglois les appellent Anguilles argentées
3 6c les regardent comme celles qui fourniffent
l’aliment le plus fain.
fentes fituées auprès des deux nageoires peSorales.
Ce poiffon a une troifième nageoire, dune lub-
ftance membraneufe , qui commence à l’anus , fait
le tour de la queue , & fe termine au-delà du mi-
lieu de la longueur du dos. La facilite qu a 1 A n —
mille de frapper l’eau en repliant fon corps par
des mouvemens tortueux , fupplée au défaut des
autres nageoires. L’anus eft fitue un peu plus près
de la tête que du bout de la queue.
Aldrovande diftingue deux efpéces d Angu.üles,
une grande & une petite. La première, qui eft la
plus eftimée , a , félon cet Auteur , la tete plus
courte , plus épaiffe & plus large que 1 autre. Sa
! couleur eft rouffe ; elle fe tient au fond de leau ;
& quand cet élément lui manque, elle fe cache
dans le limon. L’autre efpèce a la tête plus longue
& plus pointue. Gefner dit, en parlant de cette
dernière , qu’elle eft fort avide des cadavres que
l’on a jettés dans l’eau , & qu’elle a le deffous de
la poitrine d’une couleur qui tire un peu fur le jaune.
En Languedoc on donne le nom de Margaignons
aux Anguilles dont Aldrovande a fait fa première
efpèce, & on les y regarde comme les males.
Celles de la fécondé efpèce, que l’on croit être
les femelles, font appellées Anguilles fines. Wil-
lughby penfe, avec raifon, que les différences
dont nous venons de parler font produites uniquement
U Anguille a la gueule médiocrement fendue, hériffée
intérieurement de très-petites dents, le palais
garni de trois offelets dentés, la langue recouverte
d’une peau molle, compofée à l’intérieur d’une fubt-
tance dure 6c offeufe, Ù chargée fupérieurement de
deux petites glandes rouges , qui ont la figure d’un
rein. La mâchoire fupérieure eft un peu plus alongée
que l’inférieure , 6c porte à fon extrémité deux bar-
■ billons courts , que Willughby paroît avoir obfer-
vés le premier. Les narines font rondes 8c fituées
auprès des yeux. La couleur des iris eft blanche.
Les ouies, au nombre de quatre de part 6c d’autre ,
font petites , recouvertes d’une peau , fans autre
ouverture pour recevoir l’eau , que deux petites
par la diverfité des lieux , de la nourriture
& des autres accidens femblables. _
On a cru que l’A nguille ne vivoit que d eau ;
la vérité eft qu’elle fe nourrit d’herbes, de racines,
& fur-tout de vers de terre , de petits poiffons, de
limaces, &c. Selon Rondelet, toute Anguille naît
dans l’eau douce, & c’eft le feul des poiffons de
ce genre qui entre dans la mer, ou dans les étangs
qui tirent leur origine de la mer. Elle vit d ailleurs
dans les rivières St dans les étangs d’eau douce.
Au refte , quoique les Anguilles aient toujours
l’eau douce pour élément natal, elles ne laiffent
pas de pa&r dans les lacs amers ou fales , dans
des marais fulphpreux,_& qui Tentent l’alun ; quelquefois
même elles fe gliffent dans les fontaines,
les puits, les citernes St les étangs d’eau falee ; elles
y vivent long-temps, y croiffent St s’y engraiffent.
Au contraire, elles entrent rarement dans la mer
qui a donné naiffance à ces étangs ; St quand une
fois elles y font entrées , elles maigriffent St penf-
fent bientôt, iuivant le témoignage des Pêcheurs.
Le même Rondelet fait mention de 1 étang de
Lates , en Languedoc, dans lequel les Anguilles
oarviennent à la longueur de trois nu quatre cou-
' dées. Aldrovande dit, qu’en Italie , on en prend
quelquefois qui pèfent jufqu’à vingt livres, 6t on
prétend qu’il y en a dans le Gange qui ont trente
pieds de longueur. ,
Comme les Anguilles ont les ouïes étroites SC
recouvertes d’une peau, elles font aifement fuffo-
quées dans les eaux troubles ou agitées par les
vents , Sc dans celles qui fe débordent ; mais elles
peuvent vivre affez long-temps hors de 1 eau,
C q