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auprès de la nuque, s’alonge en forme d’aiguillon, j
Les membranes des ouies ont chacune quatre
rayons.
Les nageoires de la poitrine font garnies chacune
d’environ feize rayons , dont les derniers ,
qui avoifinent la gueule, vont en décroiffant infen-
fiblement.
Les nageoires du ventre*, fituées entre celles
de la poitrine, font réunies, & s’arrondiflent en
forme de cône tronqué, dont le bord eft divifé
de part & d’autre en fept lobes ; l’efpace qu’elles
renferment dans leur contour eft garni d’offelets.
La nageoire du dos commence Ji l’endroit qui
correfpond à l’anus , & a huit rayons ; elle eft
précédée d’une efpèce de faufle nageoire, d’une
fubftance cutanée, qui s’alonge fous la forme d’un
aiguillon courbe & incliné vers la queue.
La nageoire de l’anus eft éloignée de cette
ouverture, & garnie de fept ou huit rayons. La
nageoire de la qtreue eft fans échancrure à fon
extrémité ; elle a dix rayons, fans compter ceux
qui font fur les çôtés.
Le corps eft comprimé latéralement, fur-tout
vers la queue. On voit fur chacun des côtés , près j
de l’angle des ouvertures des ouies, deux tuber- !
cules ofleux & blancs, dont l’antérieur porte deux
épines, & l’autre eft moins faillant & tout hérifle
d’afpérités.
La couleur de l’individu qui vient d’être décrit,
& qui étoit à demi-defféché, avoit une teinte de
jaunâtre , & paroifloit avoir été blanchâtre fur le
poiflon encore frais.
MENUE- Voye{ Menuise.
MENUE BOITE. Voye{ F r e t in .
MENUISE. Quand on traîne des faines, ou
quand on tend , au milieu des courants, des filets
à manche dont les mailles font étroites , il s’y
raffemble beaucoup de différentes efpèces de petits
poifTons , qu’on appelle Menuife ou Menife , parce
que la plupart font fort menus ; ailleurs on les nomme
QZiftets , parce que les Pêcheurs , qui s’en fervent
pour amorcer ieurs haims , les broquent par les
yeux ; on les appelle en quelques endroits Mejlis ,
parce qu’il s’y trouve un mélange d’un grand
nombre d’efpèces de poifTons.
Ceux de ces poifTons qui font encore dans le
premier âge portent le nom de Nonnat , ( non
natus) comme qui diroit poiffon qui eft à peine né.
MÈRE DES HARENGS. C ’eft un des noms
que Ton a donnés à l’Alofe. Voyejp ce mot.
MERLAN, ( l e ) Efpèce de Gade.
Gains Merlangus. L in. Syfi. nat. Pifces jugul.
Gadus y n*. 8.
Gadus tripterygius imberbis albus , maxilld fupe-
riore longiore. Ibid.
Faun. Suce.
Gadus dorfo tripterygio, ore imberbi > corport
aîbo 3 maxilld fuperiore longiore. A rxed» Gen. 19.
jfyn. 34. fpec.. 62.
G r q n o v * M u f 1 . n®.
M E R
Gadus dorfo tripterygio , ore acutiffmis dentibus
in utrâque maxilld munito. Id. A B . Upf. 1741 >
I l 35.
A n fecunda afellorum fpecies , R o n d e l ? L . 9.
c. 10. p. 276.
Secunda afellorum fpecies Merlanus. G e sn e r .
p . 85. 99.
Afellorum fecunda fpecies , Merlangus. GESNER.
( Gèrm. ) f . 40. a.
Afellu s car Aldus primus. ScHONEV. p. 17»
Afellu s minor alter. A LD R O V. Z. 3 • 3* P ' ^ 7*
Afellus minor & mollis. Charlet. p. 121.
Afellus mollis. J o n s to n . t. 2. ƒ 3.
Afellus mollis major feu albus. WlL,LUGHBY.
p. 170.
R a i . p . 55.'
A n Merlangus. B e l l o N ?
Afellu s mollis major, feu afellus albus. D a l E.
m o f Harw. p. 428.
Gadus Hvitling. h . Scan. 3 26. t . 2. f . 2.
l t . W g o t h . 176.
En Suède, Hwitling ; en Angleterre, WJûting;
dans les Pays-Bas, Molenaar.
Le Merlan , félon Artedi, a la tête & le corps
applatis par les côtés ; le devant de la tête plus
furbaiffé , lorfque la gueule eft fermée ; le dos
convexe ; l’anus très-éloigné de là nageoire de la
queue. Tout fon corps eft peint d’une couleur
argentée , qui prend fur le dos une teinte plus
foncée ou grifâtre* La peau eft couverte de petites
écailles arrondies & blanches. La mâchoire de
deflus eft plus avancée que l’inférieure, en forte
que les dents dont elle eft garnie defeendent au-
delà de l’autre mâchoire , lorfque l’animal tient
fa gueule fermée. Les narines font apparente» ,
percées de chaque côté de deux ouvertures, &
fituées un peu plus près des yeux que de l’extrémité
du mufeau. Les yeux font grands, placés^aux
côtés de la tête, couverts d’une membrane lâche
& tranfparente ; les iris font de couleur argentée ;
les prunelles grandes & bleuâtres. La membrane
des ouies a fept rayons.
La mâchoire fupérieure eft garnie de plufieurs
rangées de dents , dont les plus grandes font celles
qui forment là rangée extérieure.; la mâchoire inférieure
n’en a qu’un feul rang : toutes ces dents
font très-aiguës, fuivant Gronovius.
On voit à la partie antérieure du palais un
offelet triangulaire & chargé de dents ; vers le
haut du gofier, deux autres ofTelets ronds , &
dans le bas, deux autres encore, oblongs & dentelés.
La langue eft lifte, ainfi que le milieu du
palais. La mâchoire inférieure eft marquée de
part & d’autre de neuf pores ou même davantage;
mais elle ne porte aucun barbillon. Deux lignes
courbes , noirâtres ou obfcures, s’étendent le long
des côtés, en s’approchant beaucoup plus du dos.
que du ventre. On obferve aufti de part & d’autre
une tache noirâtre à la naiflance des nageoires de
la poitrine ; ces nageoires font grifâtrçs, garnies
M E R
chacune de vingt-un rayons, dont ceux qui occupent
le milieu font les plus longs, & ont leurs
extrémités fourchues. Les nageoires du ventre,
fituées plus en avant que celles de la poitrine,
font blanches ; elles ont fix rayons, dont le fécond
eft le plus long ; ceux du milieu font fourchus.
Il y a trois nageoires fur le dos ; la première
eft d’une forme triangulaire ; elle a vingt & un
rayons, dont les premiers lont les plus longs, &
ceux du milieu un peu fourchus à leur extrémité ;
la fécondé & la troifième ont chacune environ
vingt rayons. Derrière l’anus font deux autres
nageoires blanchâtres , dont l’antérieure eft longue ;
elle a trente-trois rayons , qui diminuent fenfible-
ment de grandeur vers les extrémités de la nageoire
; la deuxième nageoire de l’anus eft plus
petite, & garnie de vingt-trois rayons; ceux du
milieu, dans Tune & l’autre nageoire, font aulîi
terminés en fourche. La nageoire de la queue eft
fans échancrure ; elle a environ trente - un rayons,
dont le premier ÔL le dernier ont beaucoup moins
de longueur que les intermédiaires, qui, de plus,
ont leur fotnmet divifé en deux.
Selon Willughby, le Merlan eft l’un des plus
petits poifTons de fon genre ; il n’a guère plus d’un
pied de longueur, &. à raifon de Ion volume, il
eft mince , fur - tout vers la quelle ; car il eft aftez
épais vers la tête. Il paroît, ajoute cet Auteur, que
le Merlan de Rondelet eft le même que celui dont
il s’agit dans cet article, mais mal gravé, avec une
feule nageoire derrière l’anus.
Bellon femble avoir confondu le poiflon que
l’on appelle à Venife Pefce molle ( PoiJJon mou) ,
avec notre Merlan, puifque celui-ci eft un poiflon
de l’Océan & non pas de la Méditerranée.
Le préjugé, qui nous fait quelquefois apprécier
les chofes par leur rareté, n’a point de part à l’ef-
time que nous fâifons du Merlan. Il n’y a guère
de poiflon plus commun dans nos poiuonneries ;
il abonde dans la Manche & dans toute la mer
Baltique ; pourfuivi par les Morues & par d’autres
ennemis redoutables , qui en font extrêmement
avides, il va chercher vers les côtes un afyle , où
les Pêcheurs, attentifs aux époques de fes retours,
ne le laiflent pas long temps en paix. Si on lui
ouvre Teftomac, on reconnoît qu’il fe nourrit
d’Anchois , de Goujons de mer , & d’autres petits
poifTons qu’il avale tout entiers ; car fes dents ne
lui fervent point à mâcher les aliments, mais à
retenir fa proie ; &. fi les petits poifTons fe trouvent
hachés par morceaux dans fon eftomac, c’eft, dit
Rondelet, parce que les nourrituresà mefure
qu’elles fe digèrent, font atténuées & mifes en
pièces par un effet de la chaleur naturelle.
Le Merlan eft généralement reconnu pour un
des aliments les plus fains &. les plus convenables à
toutes fortes de tempéraments. Sa chair molle,
tendre & légère, ne laifle, il eft vrai, prefque point
le temps à la nature d’en difpofer pour le foutien
du corps ; mais par-là même il devient une nour-
M E R a j 1
rîture plus aflortie aux difpofitions de ceux pour
qui l’ulage, en ce genre, eft fi voifin de l ’excès.
De-là vient que fouvent, après une maladie , oa
le préfère aux autres aliments, comme le remède
le plus innocent à ce befoin importun, qui eft le
'plus dangereux ennemi de la convaleftrence.
Tancrède Robinfon dit avoir remarqué qu’en
quelques lieux de l’Angleterre & de la Flandre,
onfaifoit fécher ce poiflon, après l’avoir vuidé »
& qu’on le faloit ; il ajoute qu’étant ainfi préparé ,
il devient un mets très-délicat.
On a dit qu’il y avoit des Merlans qui étoient
réellement hermaphrodites. J’ai vu de cesMerlans,
dont l’intérieur préfentoit effectivement les oeufs
d’une part, & de l’autre un corps tout-à-fait fem-
blable à une laite. M. Duhamel dit que plufieurs
Naturaliftes Tont alTuré que cette prétendue laite
n’étoit qu’une mafle confidérable de foye , attendu
qu’on pouvoit en exprimer de l’huile, au
lieu que la laite ne fournit aucune fubftance onc-
tueufe. On a remarqué d’ailleurs que quand les
Merlans étoient gras, on trouvoit, en les ouvrant,
que le foye avoit auffi pris un accroiffement confidérable.
On pêche beaucoup de Merlans à l’aide des
haims. On obferve qiie quand il fait un peu de
gelée blanche, ces poifTons mordent plus volontiers
à l’hameçon qu’on a amorcé avec,des vers.
On prend auffi des Merlans avec des filets , & en
particulier avec celui qui porte le nom de Dreïge.
On trouve ce poiflon dans prefque toutes les
mers de l’Europe.
MERLE. ( le ) Efpèce de Labre.
Labrus Merula. L in . Syfi. nat. Pifces thoracicU
Labrus , n°. 40. '
Labrus cceruleo nigricans. A RT. Syn. 55.
0 e Kottu<{>o?. A r is t . L. 8. c. 15. 6* 30.
O p p ia n . L. î.p . 19. 6*L. 4.
A then. L . j . f 152. 35.
Konoqoç ScthATTiof Æ lian . L. 1. c. 14.
Merula. C o lum e l l . L. 8. c. 16.
O v id . v. 114.
P l in . L. 9. c. 15. & L. 32. c. ir-,
5. A m b r o s .Z . 5.C. 2.p. 52.
G a z . A r is t . Z., c.
J o v . c. 20.p. 87. 88.
Be l lo n .
R o n d e l . X. 6. c. 5 .p. 172.
Sa l v ia n .f . 220. b. ad lconem. 87.6* 223. b.
G esner./?. 543. & (G e rm .) f . 8. b.
Jonston. L. 1. Ht. 2. c. 1. a. 4 . 1 . 14. n°. 2.
C h a r le t . p. 133.
Merula Aldrovandi & Ovidis. A l d r o v . Z. i .
6. p. 35. t ■ ■
Merulus. IsiDOR. Z. 12. c. 6.
Turdûs niger. Merula Salviani & Rondel. W i l -
LUGrfBY./J. 320.
R a i ; p . 137.
La couleur de ce poiflon eft par - tout d’un noir
bleuâtre, ce qui Ta fait comparer à l’oifeau conmt-
1 i ij