. Le corps eft allez femblable à celui d’ufte Carpe \
& garni, ainfi que la tête, dé grandes écaillés-,
difpofées en recouvrement. Les lignes latérales font
prefque parallèles à- la courbure du dos , jufqn’à :
l’extrémité de-la nageoire de cette même partie ;
enfuite elles. s’étendent, en fuivant une même
direélion , i’ur le milieu des côtés. Les opercules
des ouïes font écailleux leurs membranes ont
chacune cinq rayons.
La nageoire du dos a neuf rayons épineux , dont
les premiers font les plus; courts , r& autant de
rayons mous, qui:vont en s’élevant infenfiblemènt
vers l’extrémité de cette nageoire. Celle de l’anus
eft femblable à la précédente ; elle a onze rayons,
dont les trois antérieurs font épineux. On v o it,
de part -& d’autre de ces deux nageoires , une
écaille:folitaire, d’une forme arrondie , & terminée
en pointe aiguë.
Les nageoires de la poitrine ont chacune onze
rayons; celles du ventre, placées -fous les précédentes,
ont chacune fix rayons -, dont le fécond
6c le troifième font très-alongés. La nageoire de
la queue n’eft que très-peu échancrée à fon extrémité
; elle a onze rayons écartés les uns des
autres.
La couleur du dos. eft rouge ; les côtés font
jaunâtres ; les bords des écailles font d’un verd
noirâtre. Les, nageoires du-dos 6c de l’anus font
marquées de raies vertes ; les autres nageoires font
jaunes.
L’individu décrit par M. Pallas avoit dix pouces
de longueur , en y comprenant le mufeau , fur
deux pouces huit lignes à l’endroit de- la plus
grande largeur. _ Ce poiffon abonde dans la mer
de l’Inde, auprès de rifle de Sumatra. Les habitants
du pays1 le.préparent de différentes manières
pour s’en nourrir.
TRONCHON. Voyeç E s p a d o n .
TROUBLE & TROUBLEAU. Voy. T r u b l e .
TROU1LLOTTE. Voye^ C a u d r e t t e .
TROUPILLE. Voyeç T o r p i l l e .
TROUTE. Voyeç T r u i t e .
TRUBLE. C’eft un filet en forme de poche,
dont les bords font attachés à la circonférence
d’un cercle de bois ou de fer, auquel on ajufté
un manche plus ou moins long. Lorfque les Pêcheurs
apperçoivent- des poiflons à une petite
profondeur , ils paffent le Truble par-deffoûs , à
l’aide du manche auquel il eft attaché , & le
relèvent à l’inftant, de manière que le poiffon fe
trouve pris dans la poche. On fe fert aufli du
Truble , foit pour enlever les gros poiflons qui
ont mordu à 1 hameçon, & qui, par leur poids,
pourroient rompre leurs lignes, fl l’on employoit
celles ci pour les retirer de l’eau, foit pour s’emparer
des poiflons enfermés dans les bourdigtes.
Il y a aufli des Trahies quarrés , qui font plus
commodes pour prendre le poiffon qu’on a renfermé
dans les huches & autres réfervoirs fem-
blables, parce qu’ils s’appliquent plus exactement
fur le fond de ces réfervoirs, par leur bafe infê-’
rieure qui eft plate.
Le , Truble ou Trouble , . qu’on appelle , en
quelques endroits , étiquette 3 pêche', eft un petit
filet de Pêcheur, qui a à-peu-près la figure d’un
grand capuchon à pointe'ronde , dont l’ouverture
eft attachée à un cerceau , ou à quatre bâtons
fulpendus au bout d’une perche ; on s’en fert pour
pêcher les écreviffes, & aufli pour.plufieurs poif-
fons. On amorce, le Truble avec une poignée de
vers de terré , qu’on enfile par le-milieu du corps,
6c qu’on lie pour pendre au haut de ce filet, de
forte qu’ils foient à demi - pied du fond du filet,
quand on le plonge dans l’eau. ( Voyeç le Di&ion\
nuire raifonnc des Sciences 3 Arts & Métiers. )
TRUBLEAU. C’eft un diminutif de Truble.
TRUIE, (la ) Efpèce de Scorpene.
Scorpcena Scrofa. Lin. Syfi.nat. P i f ces thoraçici,
Scorpcena 3 n°. 2.
Scorpcena cirris duobus ad labium inferius. Ibid.1
Scorpcena tota rubens » cirris plurimis ad os
Artedi. Gen. 47. fyn. 76.
A n Scorpeena capite çavernofo3 cirris geminis in
maxilla inferiore ? Gronov. Muf. 1. n°. 103.
Scorpius. Salvian. fol.. 197. a. ad Icône,m.
Scorpius Jîmpliciter vel major. Gesner. p. 8664
1017.
Scorpius major. Gesn. (Germ. ) fo l. 44. b.
Willugh'. p. 131. tab. X . n°. 12.
Rai. p. 142.
Scorpio marinus. Salvian. fo l. 199* 200.
Seorpio. Charlet. p. 142.
A Rome, Scro'fano 3 à Marleille, Scorpena'.
La Truie, félon Willughby, a beaucoup de
reffemblance avec la Rafcaffe. ( Voye^ ce mot. )
Elle en diffère principalement, i°- en ce qu’elle
prend trois où quatre fois plus d’àccroiffefnent ;
20. en ce qu’elle a tout le corps d’une couleur
rouge, quelquefois cependant marquée de taches
un peu obfcures ; 3®. en ce que fes mâchoires,
für-tout .celle d’en bas, font garnies de plufieurs
barbillons, tandis que la Rafcaffe en eft dépourvue;
4°. en ce que les nageoires de la poitrine ont dix-
neuf rayons, dont les neuf premiers font fourchus*
au lieu que la Rafcaffe n’en a que feizê à chacune
| des mêmes nageoires ; 50. en ce que les opercules
des ouies font hériffés d’épines autour de leurs
angles. Les piqüures de ces épines font regardées
comme venimeufes , ce qui a fait donner à ce
poiffon, par plufieurs Auteurs, le nom de Scorpion,
Gefner dit que ce poiffon l’emporte de beaucoup
fur la Rafcaffe, par le goût & les autres qualités
de fa chair. On le trouvé dans la Méditerranée.
TRUITE, (la) Efpèce de Salmone. .
Salmo Trutta. Lin. Syfl. nat. Pifces abdominales;
Salmo , ri°.. 3.
Salmo | ocellis nigris , iridibus bruneis 3 pinna
peEtoràli punéîis fe x . Faun. Suec. 347. *
Salmo latus , maculis rubris nigrifque 3 caudâ
tequali, A r t e d i . Gen* 12, fyn, 24.
- Salmo latus , caudd fubreflci 3 maxïllis cequalibus,
maculis nigris annula albïdo., Gronov. MuJ. 2.
n. 1Â4.
Trutta Taurina. C h a r l e t . p. 15 5.
' Trutta Salrnonata. Willugh. p. 193.
R a i . p . 63.
En Suède , Laxoring 6c Borting; en Angleterre,
S cu r f ou BuLl Trout.
Nota. Le poiflon appelle.ffmite par M. Duhamel
eft le-Fario de notre Dictionnaire.
• La Truite, a tant de relïemblance avec le Saumon,
qu’il faut avoir l’oeil exercé pour J’en diftinguér.
Ceft à-peu-près le même port, la même conformation
, le même nombre de rayons aux différentes
nageoires. Les principales différences indiquées par
les Naturaiiftes , pour la diftinguér du Saumon ,
confiftent en ce qu’elle a le corps plus large;,, la
tête plus volumineufe à proportion du corps, la
»àgeoire dé la queue entière , au lieu que celle
du Saumon eft échancrée, & des taches différentes
de celles dont le corps du Saumon eft marqué. 1
Ces taches font grandes, ovales, éparfes en deflus
& au-deffous dès lignes latérales ; leur difque eft
noir & bordé d’un anneau blanchâtre, félon Gronovius.
La phrafe d’Artedi indique de plus des
tachés rouges fur ce poiffon, ( maculis rubris ni-
•grifque. ) Gronovius ajoute que le deffus du dos,
les opercules des ouies & la nageoire du dos ont
aufli leur furfaee mouchetée de taches noires, mais
à peine fenfibles.
La Truite eft en général plus petite que le
Saumon. Selon Willughby , il eft très-rare qu’elle
excède la longueur de vingt pouces ; elle le plaît,
comme le Saumon , dans les' eaux claires, vives
&. qui coulent avec rapidité ; elle a aufli un
penchant très-marqué pour remonter le cours des
rivières, & on l’y trouve très-fréquemment pêle-
mêle avec les Saumons. Voye^ ce que nous avons
dit à l’article de ce dernier poiffon , fur les divers
movens qu’on employé pour le pêcher ; ces
moyens fervant en même temps a prendre Les
Truites 3 qui accompagnent prefque toujours les
Saumons.
Suivant Willughby, la chair de la Truite n’eft
pas rouge, comme celle du Saumon , & elle a
une odeur plus forte & moins agréable que celle
de l’Eriox , autre efpèce de Salmone, dont nous
avons parlé à fon article. Cependant la Truite eft
généralement eftimée. On la trouve dans plufieurs
fleuves de l’Europe, &.en particulier dans le Rhin,
auprès de Bafle , félon Gronovius.
T ruite saumonée. ( la) Efpèce de Salmone.
Salmo lacufiris. Lin. S y fi.n a t . Pifces abdominales.
Salmo, a®. 6., , . ;
Salmo caudâ bifurcâ, maculis folum nigris 3 fulco
lon&ïtudinali ventris. Art. Gen. 12. fyn. 2.*>.
v/- . . Salmo caudâ fubbifurcâ, maxillis cequalibus , la-
teribus & capite maculis. minutis , nigris ciebris.
GR'Onoy. Zooph. n°. 368.
A n T rut tu Salrnonata, Rondel. part* 2. p, 161.
An Trutta Lemani lacus vel Salmo lacufiris ejufd.
part. 2. p. 161.
Trutta magna vel lacufiris 3 quant aliquiSalmona-
tam cognominant. G esner. p. 1003 & 1210.
Trutta magna vel. lacufiris. Trutta Salrnonata.
G esner. (Germ. ) f i 189.
Trutta lacufiris vel Trutta lacus Benaci. A ldr.OV.
/.. 5. C. 49. />. 653. ,
Trutta lacufiris. Jo.NSTON. L . 3. tu. 4. c. 2.
p. 170. .
W il lugh. p . 198.
R ai .p. 64. n. 4. '
Trutta falmonata. Parvus Salmo. C h a r l e t ,
?• 155• ’ I ' ... i
Trout. B o r la c e . Cornwall. tab. 26 .f i 1.
Trutta dent ci ta 3 dorfo & capite dilute ex viridi
ccerulefcentibus ; maculis nigris undique 6* in pinna
adipofa adfperfa. K l e in . P ifc.'M ïff. 5. p. 19.
n. 8.
En Angleterre, Salmon-Tout 6c Swin 3 en Alle-
f magne, Torel,
| Cette Truite a la chair -rouge comme celle du
| Saumon, ce qui lui a fait donner le nom de Truite
faumonie. Elle eft femblable au Fario , par fa forme
i extérieure ; fuivant Willughby 3 elle a le ventre
' plat, & excavé au milieu par un fillon longitudinal.
Le dos & la, tête font d’une belle couleur
verdâtre, mélangée de bleu. Tout le corps eft
parfemé , ainfi-que la première nageoire du dos ,
' d’une multitude de petites taches noires, particulièrement
au-deffus des lignes latérales. On voit aufli
quelques taches femblables fur la fécondé nageoire
du dos.
Ce poiffon »pèfe affez communément vingt à
trente livres. On prétend qu’on en a trouvé
dans le lac de Genève, qui étoient du poids de
quarante-huit 6c cinquante livres. 11 eft commun
dans ce lac , ainfi. que dans plufieurs autres lacs
de la Suiffe. On le trouve aufli, fuivant Linnæus,
dans les eaux douces de’ la Norvège. Sa chair
eft ferme & d’un goût très-agréable il y en a
même , qui la préfèrent à celle du Saumon. Mais
Paul Jove obferve qu’elle perd fenfiblement de fa
qualité , dans l’efpace de quelques heures , & fe
| corrompt très-promptement. Selon M. Duhamel ,
I pour prendre les Truites qui paffent du lac de
Genève dans le Rhône, ou de ce fleuve dans le
lac , on ferme l’embouchure du Rhône dans toute
fa longueur, par une efpèce de clayonnage ou
de grillage, dans lequel on ménage quelques
portes"que l’on ouvre de temps en temps. On
ajufte à différents endroits de ce clayonnage, de
grandes naffes de fil de fer : il y en a ordinairement
huit, tournées en fens contraire , & dont cinq
fervent pour prendre les poiflons qui tlefcendent,
6c les trois autres ceux qui remontent. On ouvre
Mes clayes vers le printemps , qui eft la lai Ion oh
! les Truites commencent à paffer du lac . dans le
] Rhône. Vers la fin d’O&obre, on ferme les portes,
I laiffant feulement un paflàge libre vers le Rhône*