
diftance en diftarifce, fur les deux bords de
la peau & des nageoires, pour contenir le
tout.
Si vous commencez par affujettir le côté
de la queue, ce qui eft le plus aifé, introduirez
, à mefure que vous avancez, & où
il eft befoin, de la fourrure entre la table
& la peau ; laiffez fécher la peau ; enfuite
retirez les pointes qui la contenoient, ôtez
la fourrure, verniffez la peau en dedans &
en dehors, placez - la fur le fond d’une
armoire ou d’un cadre, & vous aurez la
repréfentation d’un Poiffon, qui tiendra le
moins de place qu’il eft poflîble, & dont
la peau, étant vernie des deux côtés, fera
moins expofée que de toute autre manière
aux ravages des infcftes.
La manipulation , pour eonferver les
Poiffons plats par moitié , eft la même
que pour eonferver les Poiffons de forme
cylindrique. Mais fi l’on veut voir les deux
faces d’un Poiffqn plat, parce qu’elles ont
deux couleurs différentes, il faut préparer
deux Poiffons de la même efpèce & de
même grandeur, afin d’avoir chaque moitié
de ce Poiffon avec fes nageoires. Cependant
comme l’une desfàces de la plupart de ces
Poiffons eft blanche, on pourroit fe contenter
d’avoir feulement l’autre face.
Cet article, fur la manière de préparer tes
peaux des Poiffons, eft de M. Ma u d ü YT,
Auteur du Dictionnaire des Oifeaux.
Voyez la manière de eonferver les Quadrupèdes
ovipares aprèsJeur mort, Introd.
a VHift. Nat. des Quadrupèdes ovipares &
des Serpens, tome I I de cette Encyclopédie ,
partie I I , page 664. & fuivantes. On peut
fuivrë les mêmes procédés pour eonferver
les Poiffons dans'des liqueurs fpiritueufes.
P o is so n s .
I N T R O D U C T I O N . xl)
P o i s s o n s p é t r i f i é s .
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L E s os des Poiffons, leurs arêtes, leurs
écailles & les rayons de leurs nageoires
font en partie calcaires & en partie cartilagineux
, lorfqu’un Poiflon - eft mort, &
qu’il fe trouve enfoui dans une terre grade ;
cette terre reçoit l’empreinte de fon corps ;
enfuite le Poiflon fe corrompt & fe détruit
en entier , à l’exception de fa fubftance
calcaire, qui fubfifte fous les mêmes formes
qu’elle avoit avant la mort du Poiffon. S’il
furvient un fuc lapidifique, c’eft-à-dirè, de
l’eau chargée de molécules pierreufes, ces
molécules rempliffent tous les petits èfpaces
que la deftruftion de la partie cartilagineufe
a laiffés vides dans les o s , les arêtes, les
rayons & les écailles, qui deviennent alors
entièrement pierreux. Les molécules, que
le fuc lapidifique charrie, rempliffent aufli
tout l’efpgçe qu’occupoit le rëfte du corps
du Poiffon, & y forment une pierre qui
repréfente le Poiflon ; en effet, on y re-
connoît les os de la tête, les écailles & les
rayons des nageoires. Voilà ce que l’on
appelle un Poiffon pétrifié, & il me femble
que cette pétrification fe fait de la manière
que je viens d’expofer.
Les os de Poiffons , de Cétacées , ou
d’animaux qui perdent leurs parties carti-
lagineufes par un long féjour à l’air ou
dans la terre , deviennent très - légers ;
dans cet état, on les nomme os fofliles.
S’il fe trouve un fuc lapidifique qui les
pénètre , & qui rempliffe les vides que
la deftruftion des parties cartilagineufes
a laiffés au,- dedans de ces o s , ils font
pétrifiés.
Lorfqu’un Poiffon mort refte fur la vafe
ou fur Un fite mou , il y marque fon empreinte
; s’il eft recouvert par une terre
dans le même état, il lui donne aufli fon
empreinte, Lorfque ces teîres fe font durcies,
elles gardent les empreintes du Poiffon;
c’eft ce qu’on appelle des impreflions de
Poiffons.
ffiftoire Naturelle. Tome III.