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 gilíes.  Nous  verrons  pins bas  que  les  quatre  sortes  de 
 repioduct ion  se réduisent  à deux modes principaux. 
 Lorscpie  nous  nous  fûmes  procuré  un  très-grand  
 nombre  de  propagules  libres,  nous dûmes ,   ainsi  que  
 M. Graut l’a  déjà  fait  à  l’égard  de  ceux  des  épong e s ( i ) ,   
 les  étudier  pendant  qu’ ils  errent  ou  vaguent  dans  
 l’eau,  et  surtout  au  moment  où  ils  vont   se  fixer  sur  
 divers  corps.  Ces  piopngiiles  libres  (Bory-Saint-Vincent), 
   placés  dans  un  ve ire  de  montre,  se  sont  fixés  
 au  fond  de  ce  verre  au  bout   de  trois,  quatre,  cinq  
 ou  six  jour s ,   et  en  les  observant  avec  persévérance  
 plusieurs  jours  de  suite  pendant  plusieui-s  heures  ,  
 nous  avons  vu  ces  individus s étaler au  fond du  v e r r e ,  
 envoyer  eu  divers  sens  des  prolongements  protéifor-  
 mes  que  nous décrirons  plus  bas  (Pl.  i ,  fig.  3 - 3 ). 
 Parmi  les  individus  qui  se  sont  ainsi  étalés  en  prolongements  
 de  forme  irrégulière  et  changeante,  nous  
 en  avons  observé  quelques-uns  cbez  lesquels  des  portions  
 plus  ou  moins  grandes  de  ces  prolongements  se  
 séparaient  complètement  du  corps  de  l’individu  étalé,  
 et  nous  avions  alors  sous  les  yeux  des  fragments pro-  
 téiformes à mouvements très-lents(pl.  i , fig. 5 ), puisque  
 ceux  dont   les  mouvements  nous  paraissaient  les  plus  
 vifs ne  jiarconrurent   q u’un  millimètre  en  cinquante-  
 ([uatre  minutes.  Cés  fragments,  placés  dans  des  c irconstances  
 favorables,  deviennent   des  Spongilles. 
 Les  Spongilles  très-jeunes,  provenant   des  proga-  
 gules l ib re s , se reproduisent   donc naturel lement , mais 
 ( i)   New Edimb. philasophknl jo u r n a l,  i S a S -   189.7. 
 NOUVEI.LKS  RECHERCHE.S  SLR   LA  SPONGILLE.  119  
 èventiiellement  par  scissipar ité;  mais  ce  mode  de  r-e-  
 produclion  scissipar iqne  par  fragments  protéifornres  
 n’est  ]>r opre  (jit’aux Spongilles  très-jeunes. 
 Noirs  avons  en  aussi  quelquefois  l ’occasion  d’observer  
 des  individus  qui ,   après  s’èlre  fixés  au  fond  des  
 vases  où  nous  les conservions,  se  sont  aussi  naturellement  
 et  éventuellement  divisés  eu  deux  ou  trois  
 fragments  ipii  sont  devenus  de  véritables  Spongilles  
 plus  petites,  et  susceptibles  de  grandir ,  lorsqu’elles  
 sont  placées  dans  des  conditions  propices. 
 Ces  observations  sur  la  scissiparité  naturelle  el  
 évenluelle  des  individus  spongillaires  très-jeunes,  ou  
 des  adultes,  nous  ont   suggéré  l’ idée  d’expér-imenter-  
 la repr'oduction par scissiparité artificielle.  Nous  avons  
 à  cet  effet  divisé un gr and nombre d ’individus adultes  
 en  deux,  ti’ois,  quati-e,  e tc . ,   fragments, et cbacuu  de  
 ces  fragments  est  devenu  un  individu  qui  a  continué  
 de  v iv re ,   et  quelques-uns  même  se  sont  reproduits  
 jrar  des  oeufs  ou  corps  ovifor mes  dans  les  vases  où  
 nous  les  conservions. 
 De  ces  observalions  et  de  ces  expériences  il  résulterait  
 donc  qu’en  outre  des  quatre  sortes  de  reproduction  
 que  nous  avons  indiquées  ci-dessus,  on  
 devrait  admettre  une  cinquième  sor te,  c’est-à-dire,  la  
 lepi ’oducl iou  par  scissiparité,  soit  naturelle  el  éventuelle  
 dans  le  ti’ès-jeune  âge  et  dans  l’âge  adul te,   soit  
 artificielle,  que  l ’on  exécute  ordinairement  sur  les  
 individus  adultes,  et  qui  réussirait  également  sur-  les  
 très-jeunes  individus. 
 Mais nous  avons  déjà  dil  que  les  f|iialie  sor tes  de