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11 y aura lieu de rechercher également, à l’égard des espèces
sociales, si ces associations d’individualités spécifiques
plus ou moins distinctes offrent une taille limitée ou illimitée.
Nous devons nous borner à en faire la remarque, parce que
la taille de ces associations ou socialités doit être subordonnée
à la forme et au degré d’organisation, de reproduction
gemmipare et de viabilité des individus qui les constituent.
La question des limites assignées à la taille et aux formes
des individualités spécifiques et aux socialités des espèces
animales étant posée et jugée susceptible de solutions, les
unes en partie faites, les autres non encore obtenues, il
semble tout naturel de s’enquérir de la question de la taille
des parties qui entrent dans la constitution des individus.
Nous croyons devoir nous abstenir de parler ici directement
des individualités végétales et de leurs parties constitutives,
à cause du dissentiment à cet égard des botanistes les plus
recommandables de notre époque. Et si nous ne nous faisons
point illusion dans nos recherches sur l’individualité, sur la
dividualité ou divisibilité en parties d’organismes animaux,
il se pourrait que les solutions que nous cherchons en ce
moment aidassent les phytologistes à s’entendre sur les
questions importantes qui les divisent encore.
Revenons maintenant à la taille, ou à la grandeur absolue
ou relative des parties ou des organes des animaux. Il est
d’abord évident qu elle est en général proportionnelle à la
taille des individus, et souvent au degré de la fonction que
ces parties doivent remplir dans des circonstances déterminées.
Il est encore certain qu’on ne trouve pins que des
vestiges de certains organes, lorsque l’organisation, se simplifiant
de plus en plus, se dégrade réellement, mais relativement.
Il est de lait encore, et les zootomistes l'ont déjà bien
coiislale, que cette dégradation progressive de rorgaiiisalioii
animale produit graduellement la disparition complète des
organes des sens, de ceux de la voix, de ceux de l’innervation
et des appareils de la nutrition et de la reproduction, en
sorte qu’avant d’être arrivé aux organismes animaux les plus
infimes de tout le règne animal, on trouve des espèces qui,
n’ayant plus de sens spéciaux, se nourrissent et se reproduisent
même avec plus de force nutritive et générative, sans offrir
cependant des organes spéciaux de digestion, de respiration,
ni même de génération. Ce fait est assez généralement
connu, et c’est déjà dans les derniers groupes génériques de
la classe des vers parenchymateux, et par conséquent du
grand type des animaux articulés extérieurement, qu’on le voit
s’effectuer et s’accomplir de la manière la plus évidente. Pourtant,
les dernières espèces de ce grand type de l'animalité se
nourrissent et se reproduisent par des oeufs, quelques-unes
par des gemmes , et peut-être par scissiparité. Ces dernieres
espèces sont bien loin d’être toutes microscopiques, et on
serait bien embarrassé cependant de découvrir, dans leur tissu
parenchymateux et homogène, les moindres vestiges d organes
digestifs, reproducteurs et de système nerveux. Nous ne
croyons pas du moins qu’aucun zootomiste soit parvenu à
démontrer l’existence de ces organes spéciaux dans tous les
entozoaires, considérés comme dépourvus d intestin, de système
nerveux et de sexes, et sans cesser pourtant d’être de
véritables animaux qui sentent, se meuvent, se nourrissent par
imbibition et se reproduisent par de véritables oeufs. Pourquoi
donc n’en serait-il pas de même dans tous les infusoires
ou microzoaires homogènes, chez lesquels un seul tissu animal
semble suffire à toutes les manifestations de ce degré
très-inférieur de l’animalité ?
D’ailleurs, dans le groupe des vers parenchymateux sans
sexes, et dans tous les infusoires homogènes et asymétriques,