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CONS IDÉRATIONS
qui préside à la création ou production , et à la reproduction
des formes naturelles.
II. La forme frappe immédiatement et directement les
regards de l’observateur, et elle se subordonne les notions
de taille, de lieu, des effets de lumière (couleurs, opacité,
translucidité, transparence) et de mouvement. En voyant la
forme, on voit en niênie temps les principales propriétés
physico-cliiiiiiques et dynamiques qu’elle domine en quelque
sorte, en les renfermant toutes eu elle-même.
III. La forme extérieure des individualités doit être considérée
comme pouvant révéler à la fois les conditions extérieures
de leur existence, et tout le fond de leur organisation
pourvue ou dépourvue d’un système nerveux, reconnu nécessaire
pour les manifestations les plus élevées de l’animatioii,
mais devenant inutile bien avant qu’il ne s’agisse plus de
simples Indices de l’animalité de plus en plus inilme. La
forme et une animalité non douteuse persistent donc encore
alors môme que le système nerveux semble avoir disparu
complètement, et n’a pu être démontré par les dissections les
plus habiles.
l ’V. L’appréciation pratique des formes exige qu’on soit
bien exercé à ne point confondre les parties d’individus avec
les diverses individualités plus ou moins distinctes, ni les
individus avec les socialités qui ont pu être prises pour des
individus composés. Cette même appréciation ne saurait être
complète, si on n’est préalablement familiarisé avec la connaissance
pratique des aspects sous lesquels se présentent
les corps dans tous leurs états successifs, constitutifs et alternatifs.
V. L’expérience prouve constamment qu’à la notion de la
forme convenablement interprétée, s’associent naturellement
dans notre esprit un grand nombre d’autres notions qu’elle
PRÉLIMINAIRES xxxvii
implique. Ces notions sont, celle en première ligne de l’ex pression
de la finalité des individus, de celle de leurs parties,
de leur socialité et des espèces ; ensuite les notions de ta ille ,
de lie u , de couleur et de mouvement; celle de la révélation
par elles des conditions extérieures de l ’existence et du fond
de l’organisation, qui sont nécessaires pour l ’accomplissement
de toutes les finalités inhérentes à la notion des êtres
créés. On ne peut donc s’empêcher de constater l’énorme
importance pratique et philosophique de la forme reconnue
depuis la plus haute antiquité, mais seulement mise en relief
dans ces derniers temps par Linné et ses successeurs, et
enfin élevée au rang de principe régulateur par M. de Blainville,
dans sa Doctrine anatomique et zoologique , fondée
sur la considération de l ’enveloppe générale envisagée comme
donnant la forme et comme traduisant le système nerveux.
Lorsqu’on voudra bien prendre la peine de rélleclnr sur
la série de travaux importants que prescrit la vérification
de cette formule, on reconnaîtra les services qu’elle a rendus
et qu’elle doit rendre encore aux sciences zoologiques.
Du moment où nous avons pu établir coiiinie un principe
culminant la finalité des corps naturels créés suivant un
ordre harmonique et hiérarcliiqiie, on doit bien penser que
leurliarinoiiisation et surtout la liiérarcliie exigent une très-
grande diversité de formes qui, dans l ’état actuel, ne peut
être ramenée qu’à trois principales unités de plan onde constitution,
savoir : la forme sidérale, la forme végétale, et la
forme animale. Il y a donc harmonie triiiitaire, et non unité
absolue, dans l’ensemble des trois principales unités de
formes.
Il est important de faire remarquer ici qu’ou ne peut admettre
les trois principales nnilés de lormes, ou les trois
formes naturelles principales, qu’en imagnianl des types