XX C O N S i n E I ' . A T I O N S
niaiiiteiiant d'exposer les diverses sortes d’individualités plus
ou moins connues des zoologistes et des phytologistes.
Les individualités du règne animal sont-elles toutes spéci-
fu[ues? et suivant l'aphorisme de llarvey, en tant (pi’ètres
vivants, proviennent-elles toujours d’un oeuf, et sont-elles
susceptibles de se reproduire, en outre des oeufs, par des
gemines ou par des boutures?
Pour répondre d ’une manière satisfaisante à cette première
question, il faut commencer par éliminer dn nombre des espèces
animales un certain noinlire de parties détachées de
l’organisme animal, et ([ni, nageant dans des fluides, s y
meuvent pendant un certain temps et ont pu être prises pour
des animaux ou des animalcules : tels sont en première ligne
les fragments d’un organe ou d’un tissu animal pourvu de cils
vibrátiles et peut-être aussi les filaments dits zoospermes. On
rejettera de même les molécules organiques on inorganiques
agitées par le mouvement Brownien. Les zoospermes, les
fraiïments de branchies ou d’autres tissus animaux, et les mo-
lécules organiques en état de titubation n’étant point susceptibles
de reproduire en aucune nianit're un nouvel individu,
ne sont donc réellement pas des individualités animales spécifiques,
c ’est-à-dire, capables de continuer l ’espèce. Ce
sont des particules.
Cette (diminatlon de fausses individualités animales spécifiques
étant faite avec l ’assentiment des zoologistes les plus
positifs de notre époque, il faut s’empresser de reconnaître
que dans presque tout le groupe des infusoires homogènes,
on ne connaît bien qu’un seul mode de reproduction (la
scissiparité). On ignore si les espèces qu’on y a établies se
reproduisent encore par des gemmes et par des oeufs. Par
conséquent, les espèces qui certainement, en raison de la
simplicité et de l’homogénéité de leur organisation, nous
l ’ I l É l . l M l l N A l H E S . X M
semblent devoir être classées dans les rangs les plus in fimes
de la série animale, ne se composent point d’individualités
spécifiques aussi nettement déterminées que celles
qui proviennent en général (du moins dans la très-grande
majorité des animaux) d’un (euf seulement, on en même
temps d’un oeuf et de giuiimes.
Ce n’est donc ([ue dans les animaux qui se reproduisent
au moyen d ’oeufs seulement, on sous les deux ou trois modes
dits oviparité, gemmiparité et scissiparité, que rindlvidua-
lité spécifique est plus on moins déniontralde.
Dans le règne animal , pour bien choisir et disposer les
individualités spécifiques ou les spécimens d’espèces, d faudrait
que toutes les diverses sortes d’individualités animales
eussent été déterminées exactement, ce qui nous semble
n’avoir pu encore être fait. Les études que nous avons cru
devoir faire de ce sujet, nous ont conduit à poser (“t à examiner
les questions suivantes ;
1. Les individus du règne animal sont-ils, i® les uns distincts
et isolés, 9.“ les autres subdistiiicts et réunis, et 3" d’autres
enfin adindistlncts et de plus en plus conbnidns?
Nos observations nous ont permis de répondre affirmativement
à cette première question.
IL Les individualités distinctes et isofi-es sont-elles, i"les
\mea p o lyoïques, a® les antres urnphioiquos, (^t les troisièmes
monoïques ( i ) ?
(i) Les espèces polyoi([ues, c’est-à-dire dont le spéciineu com-
proiul plus d’mi individu, sont dites , dioïques, lorsqu’il faut
nn mâle et une femelle [(onr la [u opagalion ; a® irioïqucs, lors([ue
le spécimen se compose de trois individns, l’un mâle, l’autre
femelle, et le troisième neutre, qui est une l'emelle avortée ; ’3° té-
/■/«o/V/iiM, lors-pi’il en l’aiil (|iialrc, savoir, deux individus à sexrs,