idéaux ou arbitraires, auxquels ou assigne une valeur pour
développer la loi de la dégradation et de la diversité des
fbrines d'un règne donné. Mais si l’on est obligé de recourir
aux seuls procédés des sciences philosophiques et inatbéma-
tiques pour admettre l'unité des formes animales, celle des
i’orines végétales , et enfin celle des formes sidérales, il ne
doit point eu être de même lorsqu’on considère le système
solide des êtres vivants. Ce svstème se présente en effet
eoinme le substratum de tontes les formes et comme pouvant
exprimer trois plans ou formes secondaires, savoir: celles du
type des vertébrés , de celui des sternébrés, et enfin du type
des liétérébrés (mollusques et rayonnés) pour tout le règne
animal, et également les trois autres formes secondaires
d ’après le système solide des végétaux qu’on pourrait désigner
sous les noms de fongébrés, de stipébrés et de ligné-
brés. Ainsi, eu ayant égard à l’eiiveloppe, au système solide,
au système nerveux quand il existe, et au fond de l ’organisation
, on peut très-bien caractériser les formes des animaux
et celles des végétaux, sans négliger l’appréciation
exacte de toutes les sortes d’individualités, en faisant les corrections
nécessaires à l’égard des socialités qu’on aurait pu
prendre pour des individualités agrégées ou agglomérées.
Après avoir ainsi mis en relief le système solide des animaux
et de.s végétaux comme le substratum le plus durable et le
plus caractéristique des formes de ces corps organisés, on
doit bien penser que la mollesse plus ou moins grande des
tissus animaux ou végétaux n ’exclut pas des forme,s individuelles,
déterminables et régulières, tant qu’elles sont appelées
à vivre dans l’eau; mais que, lorsque cette mollesse,
exigeant toujours une vie aquatique, est poussée jusqu’à un
certain degré voisin de la diffluence, les formes individuelles
tendent nécessairement à devenir irrégulières, changeantes,
et à se coid’ondre entre elles. Cette prise en considération
des degrés de solidité et de mollesse tendant a la diiHuence
prouve encore que la fixité et la régularité des formes constituées
avec des éléments tissulaires solides sont un caractère
d’élévation, tandis que la variabilité et l’irrégularité des
formes qui n ’ont pour substratum qu’un tissu animal mou
et diffluent indiquent l’infériorité et la tendance à la fusion
des formes individuelles. 11 convient pourtant de faire remarquer
que, même dans les organismes animaux de plus en
plus inférieurs, et même les plus infimes, certaines portions
du tissu animal, homogène, mou et diffluent, peuvent se solidifier
et exhaler ou déposer dans leurs interstices des matières
solides cornées, calcaires ou siliceuses, qui revêtent des
formes conservables, d ’après lesquelles on peut déterminer
jusqu’à un certain point la nature des parenchymes et les
formes de ces organismes inférieurs.
Ces considérations préliminaires sur l’importance de la
forme des corps naturels en général, et plus spécialement
ici de celle des animaux, nous semblent suffisantes pour
montrer combien on doit apporter de précautions et de réserve
dans leur appréciation , lorsqu on sait qu il faut maintenant
examiner avec nn soin scrupuleux les formes des parties,
celles des individus et celles des socialités, en tant que
susceptibles d’être prises les unes pour les autres. Elles nous
semblent encore et définitivement .suffisantes pour prouver
que, pour atteindre à ce haut degre d interprétation et d appréciation
exacte des formes dans le regne animal, il faut
décidément se résoudre à en faire une histoire complète, en
les étudiant depuis leur origine jusqu’à leur terminaison, et,
par conséquent, à suivre le développement complet des
formes des oeufs, des eniliryons et des êtres nés ou téleions
de toutes les sortes et degrés d’individualités et de leurs