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lie ces iiidiviilus, nous ne pûmes parvenir d’abord à
les voir se leproduire de celle manière. Tonies les
Spongilles f iuirenl par mour ir; les unes avaient été
envabies par des mucédiuées ; les autres furent dé I ru il es
par les animaux microscopic|ues. Parmi les individus
morts sans s’être reproduits par des oe u f s , quelcpies-
uus avaient échappé à l’envabissemeut par les mucédiuées,
et à la destruction par les animaux mi-
croscopi(|ues. Nous les vîmes s’atrophier leiilemeiil,
graduellement , et nous ne fûmes pas peu surpris de
voir qu’après que leur tissu , de plus en plus raréfié,
a t roph ié , était réduit à la charpente spiculaire, la
reproduction de la Spongille s’opérait au moyeu d’une
li'oisième sorte de corps reproducteurs qu ’on pourrait
conqiarer aux caïeux des végétaux. Nous caractérise-
lons plus bas ce troisième mode de reproduclion des
Spongilles, qui me semble n’avoir point encore été
obsei'vé par aucun naturaliste, attendu q u ’ il n’en est
nullement fait mention dans les tiaités généraux, ni
dans les monograpbies sur les Spongiaires et sur la
Spongille, ni dans les recueils périodiques relatifs aux
sciences nalurelles.
En poursuivant nos observat ions, nous n’avions
pas encore recuei lli , pendant l ’automne de 183g et
l ’hiver de i 8 4 o, de ces Spongilles qui contiennent
les corps leprodncTenrs appelés sporules par M. A n drziouski,
et propagules par M. Boiy-Saiut-A'incent.
Ce n’est que dans le priiitenqis de i 8 4 o (avril el mai)
que nous avons commencé à nous les procurer en
très-grand n ombre , el nous avons reconnu que les
NOUVELLES RECHERCHES SUR I-A SPONGILLE. 117
corps reproducteurs de celle sorte sont en eilet très-
nombreux, et disséminés dans les divers poinls du
tissuglut ineuxdesSpongi l les. Ces observations avaient
déjà été faites par M. Bory-Saint-Vincent, qui a dil à
ce sujet : «Les propagules des épbidaties sont souci
vent si nombreux sur quelques individus, qu’ ils en
«pénètrent toute la substance, et la mucosité y di-
« minue alors notalilement. » (Voyez article Spongille
du Dictionnaire pittoresque d’histoire naturelle.)
Pai'mi les Spongilles qui contenaient les propagules
que M. Andrziouski a vus faire des mouvements lents
en se détachant de la Spongille mère, nous en avons
trouvé un certain nombre qui contenaient , outre les
propagules , les corps oviformes pris pour des graines
ou sporanges par les fauteurs de la végétabilié des
Spongilles. Nous comparâmes ces corps oviformes qui
s’y forment au printemps, en même temps cpie les
propagules destinés à se séparer d e là mère; nous comparâmes,
disons-nous, ces corps oviformes printaniers
avec les corps oviformes que nous avions recueillis eu
automne et pendant Fbiver, el nons conslalâmes des
différences que nous n’attribuâmes d’abord q u ’à l’âge.
En continnanl d’observer comparativement les corps
ovi formes du printemps et de l’é t é , avec ceux recueillis
en automne et en hiv e r , nous reconnûmes cpiil y
avait entre eux des différences réelles qui permetlenl
d ’établir deux sortes de corps oviformes ou oeufs.
Ces obsei’valioMS nous couduiseut donc à admettre
déjà quatre sortes de reproduclion , el par conséquent
quatre sortes de corps reproducleurs dans les Spon