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V O Y A G E DE LA BONITE,
ses! point montrée telle que Ta figurée Cortia. Elle a
(lù ii.xer particulièrement notre attention, parce que
c’est en elle que siège la couleur de l’Hydre. La dé-
lermination de la coloration variable de cette coucbe
sera ex[)osée, lorsque nous traiterons de l’analomie
et de la physiologie de ce zoophyte. Nous devons nous
borner a dire ici que cette couche interne est formée
])ar un amas de globulins d’environ un centième de
millimètre, réunis par une substance homogène et
agglomérés en petits tas pendant la contraction du sac
stomacal, ce qui fait paraître alors la surface de celte
couche toute parsemée de mamelons, tandis que,
lorsque le sac stomacal est fortement distendu par une
proie volumineuse et encore vivante dans sa cavité,
cette couche interne qui, pendant la contraction de
ce sac, était épaisse, colorante et mamelonnée, semble
être complètement effacée en raison de la minceur à
laquelle elle est réduite par la distension.
Les globulins de la coucbe interne du sac stomacal
de I Hydie sont si peu adbéieuts entre eux, que leur
aggloméraliou sur les points qui bourgeonnent doit
ju esider eu partie à ce boui geounement. Il faut croire
aussi que 1 irritation pioduile par la présence de la
noui rilure augmente l’épaississemeut de cette couche
interne (pii absorbe les sucs exprimés des proies avalées.
Pendant toute la durée de la formation du corps
des embryons gemmaires, on peut s’assurer que les
deux couches cutanées, c’est-à-dire, la peau externe
et la peau interne du sac stomacal de la mère, se con-
linueiit avec les mêmes couclies cutanées du boiii-
N O U V E L L E S RECHERCHES SUR L ’HYDRE. 59
geon, et on peut conslalei' que fré(|uemmenl la couche
interne, qui est plus épaisse à la base et dans
Tinlérieur du bourgeon, est plus spécialement le siège
du bourgeonnement. En effet, cette couche interne
étant presipie entièrement composée de globulins,
dont le nombre et l’agglomération s’accioît graduellement
, pousse de plus en plus en dehors la peau externe
du bourgeon. Cette agglomération de globulins
semble ainsi se comporter physiologiquement dans le
tube du bourgeon, de la même manière que le fait la
substance vitelline qui s’introduit de plus en plus dans
le canal intestinal des animaux supérieurs, pour con-
tiibuer à son ampliation et à ses formes diverses.
Tels sont les résultats de nos observations à l’égard
de la formation du corps des embryons gemmaires.
Les bras et le pied de ces embryons nous ont paru se
former de la manière suivante :
Lorsqu’un tubercule, premier rudiment d’un bras,
commence à poindre sur l’extrémité mousse du bourgeon
, on voit à sa base une saillie de la couche globulineuse,
sous-jacente à la peau transparente; et au
fur et à mesure que le bras rudimentaire pousse et
s’allonge , un filament de siilistance globulineuse colorée
se voit dans son intérieur, et ce filament s’est
formé par un rayonnement excentrique de la couche
gloliulineiise interne qui pousse en dehors la peau
transpaiente, qui est elle-même forcée de s’allonger,
et de se disposer ainsi en bras ou tentacules. On voit
ensuite les globulins de l’intérieur des bras dispaïaître
peu à jieu , depuis le sommet jusqu’au voisinage de la