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mais il nous faut faire remarquer actnellement i° que dans
le règne animal tous les individus actuellement vivants d’une
même espèce plus ou moins élevée dans la sé r ié , ne sont
point réunis en un seul groupe et dans un seul et même lieu
en même temps; 2° qu’ilsnesontpas également tous dispersés
et séquestrés de leurs semblables sur tous les points de la
terre , et 3° qu’ils forment réellement des associations ou
groupes sociaux permanents on temporaires plus ou moins
nombreux et répartis dans les diverses régions du globe.
L’étude des associations formées par des individualités
distinctes et isolées , observables dans la série animale, appartient
à l’histoire naturelle de.s moeurs , tant que les
espèces ue se reproduisent que par un seul m ode, c’est-à-
dire par des oeufs. Mais du moment où certaines espèces
d'animaux se reproduisent non-seulement par des oeufs,
mais encore par des bourgeons ou de nouveaux individus
qui restent plus ou moins longtemps continus à leur mère,
ce groupement produit par la génération gemmipare arecu,
à tort ou à raison, le nom de socialité, et les espèces qui le
présentent normalement ont été dites sociales.
Il faut donc avoir égard à la manière dont se produisent
ces sortes de socialUés gemmaires pour ne pas les confondre
avec les individualités subdistinctes adagrégées, agrégées ou
agglomérées, qui existent ou peuvent exister telles qu’elles
se présentent depuis l ’oeuf qui les a produites.
De ce qui précède, nous pouvons déduire que la notion de
l ’individualité dans les sciences naturelles est très-difficile à
bien formuler, si l’on ne s’attache pas à bien déterminer ses
degrés depuis les espèces où elle est très-distincte jnsqu a celles
où elle n’est plus que subdistincte, et jusques encore à celles
où elle tend à se confondre. Hâtons-nous de le dire tout de
suite : la dégradation de l’individualité coïncide en général
avec la dégradation de l’organisation et avec celle de la
forme caractéristique des divers degrés de l'animalité et de
la végétabilité.
L'étude de la constitution organique ou inorganique des
individualités naturelles embrasse le dénombrement et la description
de tous les composants connus sous les noms de
parties anatomiques ou dissécables, Ae particules ou molécules
intégrantes physiques qui ne sont plus dissécables,
quoique encore sécables , et enfin A'atomes ou éléments chimiques
insécables et plus ou moins évaluables en pouls et
en volume.
Après avoir essayé de caractériser les phases du développement
complet des individus et les degrés de l’individualité;
après avoir constaté que les individus naturels (ani maux,
végétaux et sidéraux) sont plus ou moins susceptibles
de former les trois principales sortes de groupements connus
sous les noms Ae Socialités, Espèce et Règ n e ,'o o a svm o n s, de
mentionner le fait de leur dividualité ou divisibilité en part
ie s , particules ou molécules et en atomes ou équivalents,
et nous avons ainsi réuni un assez grand nombre d’éléments
scientifiques, qui devront servir à résoudre la question
dont nous nous occupons.
Cet exposé de faits nous prouve combien un observateur
doit être attentif pour bien reconnaître les moments où une
partie d'un ancien individu organisé vase transformer en un
nouvel individu semblable à ses parents, et comment un
seul, ou deux, ou trois, ou quatre individus sont à la fois
des centres de socialités ou des spécimens de leur espèce
occupant tel rang dans le règne auquel elle appartient.
Il va sans dire maintenant que parmi toutes les individualités
observables pour nous dans le système général des
corps terrestres et astronomiques, les naturalistes ne peuvent