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CONS ID É R AT IO NS
■nonie excite dans notre esprit 1'argu.nent ainst fornude :
Semper p o st hoc, ergo propter hoc. On pourrait encore démontrer
par I’absurde la constance de I’harmome des formes
siderales avec les formes animales et végétales. Ce
fait étant établi comme constant, conduit à une deuxième
appreciation des formes qui se présentent comme ayant été
créées suivant un ordre progressif, hiérarchique, par une in telligence
suprême capable de concevoir et d’effectuer
I ensemble et les détails de la constitution des êtres naturels,
depuis ceux qui nous paraissent être infiniment grands ’
jusqu’à ceux qui sont encore, par rapport à nous, infiniment
petits. M. de Blainville nous semble avoir le mieux
sen ti, le mieux démontré l ’importance de l’oriire hiérarchique
dans le règne animal, et avoir été le pins conséquent
de tous les naturalistes français, en proposant un ordre
serial fondé sùr ce principe convenablement interprété, ou
convenablement lu , pour nous servir de ses propres expressions.
C’est cet ordre sérial hiérarchique étudié en progression
décroissante, ou croissante, qu’il s’est attaché à^’per-
fectioimer de plus en plus, et au perfectionnement duquel
d convie tous les esprits sérieux. M. de Blainville, acceptant
avec sympathie les errements de Linné, et avec réserve ceux
de Lamarck, nous semble avoir posé beaucoup plus nettement
que ses prédécesseurs et que ses contemporains la
question des deux termes extrêmes de la hiérarchie animale.
On sait qu il place l ’homme en dehors et au-dessus de toute
a serie animale, comme premier terme ou summum de
animalité, et qu’il propose comme dernier terme extrême
et infime de tout le règne animal, les spongiaires considérés
comme des etres à formes irrégulières, ou dépourvus de
lormes.
La suprématie de l ’organisation et des facultés de rhomme
p r é l i m i n a i r e s .
„■a pas besoin d’être démontrée. C’est un fait bien avéré
dont le sentiment intérieur et dont notre propre dignité nous
commandent rigoureusement d’accepter la vérité comme axm-
iniqne. Mais il n’en est pas de même à l’égard de l’infimite
et même de la réalité de l’organisation animale des spon-
..iaires, auxquels les naturalistes même de notre époque n assignent
pas le même rang, soit parmi les zoopbytes, soit
parmi les végétaux cryptogames. De tons les spongiaires
connus, le seul qui nous a paru s’offrir dans toutes les conditions
les plus favorables à une étude qu’il est possible de
compléter de plus en plus, nous a semblé être l ’éponge
d’eau douce, ou la Spongille qui, dans un ouvrage d’un auteur
justement célèbre (i), se trouve encore placée parmi les polypes
A ce sujet, il nous a semblé encore que l’etude du
polype d’eau douce ou de l’Hydre, faite dans une direction
prescrite par l’état actuel des sciences zoologiques, pouvait
servir non-seulement à éclairer plusieurs questions encore
agitées de nos jours dans la science du développement des
corps organisés, mais encore à montrer combien l’organisation
d’un polype ou même d’un alcyonnaire est, quoique tres-
simplifiée, bien supérieure à celle de tous les spongiaires en
général, parmi lesquels M. de Blainville a très-bieri fait de
replacer l ’éponge d’eau douce, en suivant avec plus de raison
les errements de Linné.
Nous avons maintenant la conviction de la suprématie de
la forme humaine, et nous pouvons considérer provisoirement
comme probable et même comme acceptable a p r io n ,
l’infimité de l ’animalité des spongiaires qui n ’ont plus de
formes déterminables. Mais cette infimité animale de 1 un
quelconque des spongiaires, pris pour type de tout le groupe
( , ) V o y e z Laniari-k. Aniiiiaiix sans vertèbres. 2® édit. T . II, p. i . .