mint qu'en nous plaçant an point de vue usuel du sens
eoininun et de la logique des sciences exactes, nous avons
entrevu la possibilité de traiter, au moyen de procédés
scientifiques plus sévères, la grande question de Y individualité
spécifique ou non spécifique des corps naturels. 11 est évident
qu’au point de vue du sens le plus conunuii, on doit
savoir s'entendre préliminairement, afin de ne pas confondre
arbitrairement les notions de partie, de tout et de groupes
de touts, et qu'il sera possible de parvenir à s’entendre à
cet égard, lorsqu’on s'attachera à Itien caractériser les relations
et les tendances des parties à se constituer en touts,
et celles des touts à se grouper en associations ou systèmes.
Tout en ayant égard à ces tendances , il n’en faudra pas
moins que chaque partie, chaque tout et chaque groupe de
touts soit considéré suivant la logique des sciences exactes,
comme plus ou moins nettement circonscrit dans l ’espace,
dans le temps et dans sa nature. Tels sont les préliminaires
indispensables que nous avons cru devoir adopter pour
essayer d’éclaircir, sinon de résoudre, la question de l’individualité,
qui, dans l’observation la plus générale et la plus
spéciale des corps naturels, nous semble devoir fournir le
point de départ de toutes les déterminations en sciences
naturelles.
Cette grande question, qui deviendra de plus en plus fondamentale
dans l’étude de ces sciences, ne nous semble avoir
été posée assez nettement que dans ces derniers temps par
l’illustre Lamarck. Voici comment ce naturaliste philosophe
la définit, en parlant des corps vivants auxquels il assigne
sur l’individual ité dans le règne v égé tal , par Steinheil , inséré
dans le recueil des Mémoires de la Socié té d’histoire naturelle de
St rasbourg, i 8 3 /i.
pour premier caractère général « Y individualité de l’espèce
<. existant dans la réunion, la disposition et l'état des mo-
« lécules intérieures intégrantes diverses qui composent leur
« corps, et jamais dans aucune de ces molécules considérée
.. séparément; » et pour bien faire concevoir l ’interprétation
qu’il en donne, il ajoute la note explicative suivante : « L’in-
.. dividualité spécifique des corps vivants réside toujours
« dans une masse résultant de la réunion et de la disposi-
„ tion de molécules intégrantes diverses; mais elle est tantôt
.. simple et tantôt composée.
. Elle est simple, lorsqu’elle réside dans le corps entier;
elle est composée, lorsque le corps entier est lui-mème
« composé d individus réunis.
« Dans la plupart des végétaux comme dans un grand
nombre de polypes, l’individualité est évidemment com-
,< posée, en sorte qu elle résulte d’individus réunis, mais
» distincts, qui donnent lieu, en général, à un corps commun
-, non individuel. » (V. tom. 1", p. 5a. Anim. sans vertèbres.)
On comprend très-facilement qu’un observateur et qu’un
penseur aussi sagace que Lamarck n’a point dû passer sous
silence la considération des parties anatomiques composantes
de ces individus, et celle de l’origine de ces individus, de leur
développement et du terme de leur existence. Toutefois, il
nous semble n’avoir point songé à mettre en relief un fait
assez important, celui des diverses sortes d’associations ou
de socialités que ces individus forment en se groupant suivant
de certains ordres.
Nous pouvons déjà dire qu’à la notion de Y individualité
se rattache naturellement celle de la dividualité ou divisibilité
en parties anatomiques, physiques et chimiques, et celle
encore de tous les groupes individuels connus sous les noms
d’a.ssociationsd’individusonde,voc/-tftréVetd’espècesgroupées