sur ce sujet, eussent procédé comme ou le doit dans
des sciences réputées comme devant être une histoire
exacte des faits d’observation directe.
Il est certain, pour nous , que les premiers observateurs
qui étaient des naturalistes très-recornmanda-
b l e s , ne posaient point en principe que Y Hydre, qui
se reproduit p a r bourgeons et par boutures, devait encore
se propager par des oeufs, et que l ’histoire de la
reproduct ion de cet animal ne pouvait être complète
que lorsqu’on aurait démontré la réalité de ses oeufs.
Pour bien constater la réalité des oeufs de l ’Hydre,
il fallait éviter de les confondre : i® avec les boutures ’
ce qui était facile; 2® avec les bourgeons, ce qui présentait
quelques difficultés, en raison de ce que les
deux sortes de corps reproducteurs qui se forment dans
le même endroit du corps de cet animal , pouvaient
etre considérés comme deux sortes de bourgeons ,
l ’un estival et l’autre hibernal. Dans ces derniers temps,
les personnes qui ont adopté sans examen préalable,
la théorie ovologique de R. Wagner, et auxquelles nous
démontrions que l ’oe u f de l ’Hydre est un ovule simple
et umv e r s icula ire , opposaient à cette détermination
que ce prétendu oeu f n ’était autre chose q u ’un bour geon
ou gemmule hibernal (i).
( i) Nous citons ic i tex tue llem en t un passage de l’ar tic le Zoophytes
(Diet. p itt. d ’Hist. n a t „ t. IX , p. 601, col. 2 ) , dont 1 ’auteur
a i t , en p a r lan t des oeufs de ces animaux :
. L ’o vule se compose donc alors de deux vésicules con c entré,ues
« ou emboîtées. M. L a u ren t d’a pas vu la vésicule g e rm in a liv e
« dans l’oe u f de l’H y d r e ; mais ce t oeuf, d ijà vu par T rem b le y et par
NOUVELLES RECHERCHES SUR L’HYDRE. 89
Il est é v id ent , pour nous , qu’on s’expose à méconnaître
la réalité de Toenif de l ’Hydre, lorsque , sous la
préoccupation de vues théoriques incomplètes, on est
induit à le confondre avec un bourgeon.
Le doute sur la réalité de l’existence de ce véritable
oeu f doit donc être attribué à plusieurs causes qui
sont ; 1° la rareté des occasions qu’on a eues jusqu’à
ce jo u r de se les procurer ; 2° les empêchements cpie
les observateurs ont éprouvés alors qu’il s’agissait de
compléter leurs rechercbes sur ce point ; et 3 ° la préoccupation
de ceux qui niaient les oeufs parce que
THydre n’a pas d’ovaires , ou parce que ses oeufs ne
sont pas composés comme ceux des autres animaux.
En constatant que ces trois causes réunies ont jiu
retarder pendant un siècle ( i )u n e détermination scien-
« R o ë s e l, q u i n’a pas constaté sa nature, est-il le véritable oeuf, ou
i< p lu tô t n ’est-il pas trop avancé pour q u ’on le compare à l ’ovule qui
« seu l a , corn/ne on le sait, une vésicule gcrminative? J ’aimerais
" mieux y voir un gemmule hibernal, ou compa rable à ce lui q u e j’ai
« signale p liish au t chez le sC o r in e s e tc h e z l’e sp è c ed e P o lyp e q u e je
, crois enco re Inédit. » L ’auteur ign o ra it ou a v a it o u b lié en i 8 3y le
tex te de Pallas ( 1 7 6 6 ) , ce lui de W a g le r (17 78 ), et entin ce lu i de
M. E b ren b e rg ( 18 3 7 ) , qui ont dit a v o ir vu e t reconnu ces oeufs
qu’ils ont décrits et ligurés,
( i ) Nous croyon s de v o ir transcrire te.xtuellement les documents
scientifiques én um é ré s succinctement p a r IM. E b ren b e rg , au sujet
de l ’existence et de la spinosité de l’oeuf du P o lyp e d’eau douce ou
H yd re , dont il a négligé de déterminer la composition.
« Un h eu reu x a c cident, que j ’avais, pendant quinze ans, cherché
tous les jo u rs dans p lusieurs parties du monde, m’a offert une
ressemblance enco re plus grande, dans les oeufs de l ’Hydra vidga