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222 VOYAGE DE LA BONITE.
travers la membrane, et peut-être dans la masse du
tissu glutineux sous-jacente à cette membrane.
Après avoir bien dèbariassé la Spongille, qui était
bien vivante, de la poussière brune qui la recouvrait
en partie, nous pûmes reconnaître que la membrane
extérieure et la masse sous-jacente du tissu glutineux
n’avaient point changé de couleur, et qu’elles
étaient aussi translucides qu’avant leur immersion
dans une eau ferrée. Mais nous aperçûmes sous la
membrane et vers la base du tube excréteur, de petits
amas de granulations d’un rouge-brun, et nous vîmes
deux ou trois de ces petits amas rouge-brun, qui,
entraînés par le courant, sortaient du tube, et retombaient
au fond du bassin à une petite distance.
Nous avons fait figurer ce résultat d’une expérience
fortuite (voy. Pl. 2, fig. sjp).
Quoique la membrane extérieure, la masse glutineuse
et les spicules siliceuses n’aient subi aucune
modification de leur couleur naturelle, devra-t-on en
conclure que l’oxyde de fer n’a point pénétré dans le
tissu vivant et dans les spicules des Spongilles soumises
à cette expérience? Nous ne le pensons point.
Dans ce cas, la substance colorante qui avait pénétré
à travers la membrane, et peut-être jusque dans le
tissu glutineux sous-jacent, était, sans nul doute, trop
divisée pour pouvoir manifester sa couleur. Mais sa
pénétration nous semble suffisamment prouvée par
les fèces colorées en rouge-brun, qui se détachaient du
tissu vivant sous la forme de petits amas.
Ces premiers résultats de tentatives de coloration du
NOUVELLES RECHERCHES SUR LA SPONGILLE. 223
tissu vivant des Spongilles devront être rapprochés de
ceux qu’on obtient dans les expériences relatives
à la coloration des tissus vivants des infusoires, des
hydres et des autres animaux plus ou moins élevés
dans la série animale.
Maladies , mort, état cadavérique.
Maladies. Lorsqu’on connaît les divers degrés d’expansion
vitale de la membrane extérieure et de la
masse glutineuse sous-jacente qui caractérisent l ’état
de santé et de vigueur des Spongilles diversement colorées,
depuis le blanc jusqu’au vert foncé, on peut
constater que ces corps organisés ne sont exposés qu’à
deux genres de maladie.
La première est une atonie générale qui se manifeste
par la flaccidité de la membrane et par l’affaissement
du tissu sous-jacent qui perd sa translucidité,
et prend, de même que la membrane, une teinte de
vert ou de blanc mat, selon que les individus offraient
ces deux couleurs translucides pendant leur état de
santé. Quand cette maladie se termine par la mort, ce
qui arrive fréquemment, la substance du cadavre de
ces Spongilles se désagrégé rapidement, et il ne reste
plus que la charpente spiculaire. Lorsque ce sont des
individus spongillaires q u i , après avoir produit des
corps oviformes de première saison, meurent de cette
maladie,leur cadavre spiculaire retient dans leur reseau
les oeufs qui sont destinés à se développer ultérieurement,
soit sur place, soit au loin, lorsque la charpente
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