I être la marche historique thi développeiiient complet d’un
etre. Nous savons quel est cet ordre que nous croyons avoir
suffisaiiimeiit caractérisé. Nous sommes convaincu que le
seul principe, qui, toujours employé et appliqué avec prudence,
puisse et doive nous prémunir constamment contre l ’erreur
et nous mener droit au but, est celui de la finalité des êtres
créés. Nous savons enfin que la finalité de ces êtres, considérés
comme des individus spécifiques ou non spécifiques,
est manifestée par la série des formes successives qu’ils revêtent
depuis leur origine jusqu’au dernier terme de leur
existence, et que leur forme eu général peut et doit être interprétée
comme pouvant révéler leur constitution intérieure et
les conditions extérieures de leur existence. L’expérience et
la pratique des études en histoire naturelle tendent donc
toujours à confirmer de plus en plus ce dernier aphorisme
relatif à riinportance de la forme. Mais il convient de ne
pas se faire illusion à cet égard, et même il faut s’empresser
de faire remarquer que, dans ce qu’elle a pu faire dans cette
direction, la science nous semble n’avoir eu recours jusqu’à
présent qu’à des procédés empiriques, et que les résultats
qu on a obtenus n ont point encore été généralisés autant
qn’il serait possible de le faire.
Sans nul doute il a bien fallu, il faudra toujours que l’ob-
servatiou des moeurs des animaux fasse d’abord connaître
les relations des conditions extérieures de l’existence avec
des formes plus ou moins aquatiles, terrestres ou aériennes,
et adaptées à la sphère d’activité, aux divers genres de nourriture
et de reproduction des êtres vivants. Sans nul doute
encore, il a bien fallu et il faudra toujours qu’ou recoure aux
procédés empiriques de l ’aiiatomie pour constater les principaux
détails de l’organisatioti intérieure que cachent les
enveloppes dont les limites donnent la forme extérieure.
On peut dire à ce sujet que les études pratiques de l’anatomie
comparée des adultes fournissent à la classification des animaux
un assez grand nombre de données, que les zoologistes
ne manquent pas d’énumérer en même temps qu’ils
donnent les caractères extérieurs, et en faisant remarquer la
concordance de ces derniers caractères avec ceux tires de la
structure intérieure des organismes.
Il est évident que le recours aux procédés anatomiques
est toujours indispensable lorsque l’enveloppe ou la peau
des animaux, non ou diversement colorée, est opaque ou
translucide, et ne peut être rendue transparente par aucun
procédé connu. Mais il n’en est pas de même lorsque cette
enveloppe ou la pellicule qui, dans les organismes inférieurs
en tient lieu, est naturellement transparente ou peut être
rendue telle au moyen de procédés dont l’expérience a prouvé
l ’efficacité. On peut alors constater que la transparence naturelle
ou expérimentale des animaux facilite considérablement
l’étude de l ’organisation intérieure, et même plus ou
moins intime, qui cesse alors d’être voilée par l’enveloppe;
on peut alors obtenir plus promptement la notion empirique
du rapport des formes extérieures avec le fond de l’organisation
et avec les conditions extérieures de son existence. Il est
donc important, dans l’étude de la forme des animaux et de
celledes végétaux, d’avoir égard à l’opacité, à la translucidité et
à la transparence de l’enveloppe et des organes sous-jacents,
et de savoir au besoin employer les procédés de coloration,
qui rendent bien plus évidents les phénomènes qu’on a besoin
de démontrer. Il est donc très-nécessaire de rattacher à l ’étude
de la corrélation des formes extérieures avec les formes et
l’organisation intérieures, celle des degrés de transparence
et de coloration naturelles ou obtenues expérimentalement.
Mais cela ne suffit pas. Il est un point encore très-important