Nous ne croyons pas inutile de finie remarquer
<pie, lors(]ue la ligature était placée autour du corps
des Hydres, avec les précautions que nous prenions
pour ne point entamer leur peau, nous la laissions
toujours jusqua ce que le partage en deux moitiés fût
fait. Peut-être aurions-nous pu la retirer au bout de
trois ou de six heures, et obtenir le même résultat;
mais la crainte de blesser THydre en voulant desserrer
le noeud, nous a toujours arrêté; el nous avons
toujours préféré en agir ainsi, pour ne pas perdre le
fruit de ces expériences q u i , quoique fort simples ,
n’en sont pas moins très-délicates et vétilleuses, à cause
de la petitesse des objets.
Nous termineions ici ce que nous avions à dire sur
le troisième mode de reproduction des Hydres, en
(ai.sant remai-quei- à ce sujet :
]° Que la scissipai'ité naturelle et celle obtenue par
la ligaluie semblent se rattaclier au phénomène de
la lédinlégi’alion.
2" Que lorsqu’on coupe une Hydre en deux moitiés
el en tronçons ti'ansverses oû se trouve encore une
portion du sac stomacal, la reproduction an moyen
de ces tronçons peut et doit encore rentrer dans le
phénomène de la rédintégration.
3° Enfin , que lorsqu’on divise les Hydres en fragments
longitudinaux, dont les bords peuvent se rapprocher
et rétablir ainsi la cavité intestinale, la reproduction
obtenue avec ces fragments longitudinaux, se
reformant en tronçons cavitaires, se rattache encore
<à la rédintégration.
NÜ LV E L LE .S RECHERC.HE.S .SUR L ’HYDRE. 29
Tels sont les cas de scissiparité naturelle on expérimentale
qui nous semblent devoir être rapprochés
du phénomène physiologique, qui n’est point encore
une véritable reproduclion et qu’on a distingué sous
le nom de rédintégration, pour signifier qu’une portion
plus 011 moins considérable d’un individu vivant
renouvelle les parties tpii lui maïujueiit pour se compléter,
el devient en quelque sorte un nouvel individu
entier.
Mais lorsqu’on pousse la division des Hydres jusqu’à
les réduire, par des coupures successives, en
lambeaux excessivement petits et dont les bords ne
peuvent plus venir s’affronter el se reformer en tronçons
cavitaires, on arrive ainsi à avoir sous les yeux
des fragments irréguliers qui semblent alors se rattacher
aux oeufs, ou du moins aux embryons qui se développent
dans un ovule sous une véritable coque.
Les très-petits fragments, les bourgeons naissants
et les oeufs des Hydres sont donc trois sortes de corps reproducteurs
dont nous devons maintenant étudier le
développement, en les comparant entre eux, pour
achever de déterminer leurs différences et leurs
analogies.