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1° Qu’en recueillant des Spongilles Irès-jeunes,
c’est-à-dire ayant depuis un quart, une demie et une
ligne, jusqu’à cinq ou .six lignes, on voit que ces corps,
organisés de diverses grandeurs, et fixés sur des tiges
de Ceralopliyllum, etc., sont pourvus de bonne heure
d un prolongement en cul-de-sac, qui devient un tube
percé, à son extrémité libre, d’une ouverture par laquelle
on voit sortir continuellement des corpuscules
diversiformes. Ce courant continu est toujours sortant,
et produit a l’extéiieur d’antres courants qui ont
lieu dans le vase où l’on place la Spongille pour l’observer
au microscope simple.
Ce premier résultat est une confirmation de ce qui
a déjà été publié à ce sujet par MM. Grant et Dutro-
chet.
2® Que le tube de la Spongille ne se contracte pas,
lorsqu’on le touche momentanément, ni même lorsqu’on
le pique avec une pointe, et c’est probablement
ce qui a fait dire à MM. Grant et Dulrocbet, et à
quelques-uns de leurs prédécesseurs, que le tissu de la
Spongille n’était point irritable.
Mais si on soumet ce tube à des frottements légers
et réitérés; si on laisse tomber une Spongille de quelques
pouces de hauteur dans un vase contenant de
l’eau ; si on percute avec le doigt la plaque du porte-
objet du microscope, pendant qu’on l’observe; enfin,
si on ballotte dans l’eau des Spongilles dont le tube est
bien distendu, très-transparent, et à ouverture très-
béante, toutes ces actions mécaniques font retirer
graduellement le tube, qui, par l’effet d’une contrac-
NOUVELLES RECHERCHES SUR LA SPONGILLE. 207
tion progressive el lente, se trouve réduit à n’être plus
(|u’un mamelon opaque surmontant une base convexe,
large et transparente. Dans cet état, l’ouverture
du tube est pres(|ue ou eutièrement fermée, et le courant
cesse.
Ce résultat me semble coïncider avec les change-
gementsde formes de ce tube, déjà observés par M. Du-
trocbet.
3° Que le lissu animal de l ’enveloppe exlérieure et
du tube d’une jeune Spongille ressemlile au tissu plastique
rudimentaire des embryons, tel queje l’ai décrit
dans des mémoires sur l’histologie, d’après mes observations
et celles de M. Dujardin.
4“ Que les éléments de l’organisation de la Spongille
fiuviatile sont :
a, une enveloppe extérieure plus ou moins bien
circonscrite, transparente, et ordinairementprolongée
au milieu en un seul tube ouvert, à côté duquel on
observe quelquefois un deuxième prolongement en
cul-de-sac, toujours moins long que le tube.
4, des spicules siliceuses, dont plusieurs saillent sur
divers points et au delà de l’enveloppe extérieure. Ces
spicules manquent toujours sur le tube et sur le prolongement
en cul-de-sac, lorsqu’il existe. Elles tendent la
membrane extérieure, et forment au-dessous d’elle un
grand espace aréolaire transparent, dans lequel se
meut le fluide du courant.
c, une masse intérieure percée d’ouvertures plusou
moins larges, qui communiquent avec le grand espace
aréolaire, siège du courant. Le tissu de celte masse