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 bienfait  de  l'auteur  de  la nature,  et  compensent  un  peu  
 les pertes  et  les  incommodités  que  les autres  nous  font  
 éprouver.  Quelques-uns sont employés dans la médecine,  
 dans  les arts et dans l'économie  domestique.  
 Ils  ont  aussi  beaucoup  d'ennemis:  les  poissons  détruisent  
 une grande quantité d'espèces  aquatiques; beaucoup  
 d'oiseaux, de chauves-souris, de lézards,  etc., nous  
 délivrent  d'une  partie  de celles  qui font  lein-  séjour  sur  
 terre ou  dans les airs. La  plupart  des insectes essaient  de  
 se  soustraire,  par  la  fuite ou par  le vol, aux  dangers qui  
 menacent  leur  existence ; mais il en est  qui  emploient,  à  
 cette fin, des  ruses particulières  ou  des armes  naturelles.  
 Parvenus  à leur  dernière  transformation,  ou  jouissant  
 de  toutes  leurs  facultés,  ils  se hâtent  de  propager  leur  
 race, et ce but étant  rempli,  ils cessent  bientôt  d'exister.  
 Aussi, dans nos  climats,  chacune des trois belles  saisons  
 de  l'année  nous  ofFre-t-elle plusieurs  espèces qui lui  sont  
 propres. Il paraît cependant  que les femelles et les individus  
 neutres de  celles qui vivent  en  société,  ont  une  carrière  
 plus  longue.  Plusieurs individus, nés  en  automne,  
 se dérobent  aux  rigueurs  de l'hiver,  et  reparaissent  au  
 printemps  de  l'année  suivante.  
 Ainsi que les végétaux, les espèces sont  soumises à  des  
 circonscriptions géographiques.  Celles,  par  exemple,  du  
 Nouveau-Monde,  à  l'exception  d'un  petit  nombre,  et  
 toutes boréales,  lui sont essentiellement  propres;  il offre  
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 aussi plusieurs genres particuliers. L'ancien  continent  en  
 possède  à  son  tour  qui  sont  inconnus  dans  l'autre.  Les  
 insectes du midi de l'Europe,  de l'Afrique  septentrionale  
 et des contrées occidentales  et méridionales de l'Asie  ont  
 de grands  rapports entre  eux.  Il en  est de même de ceux  
 des Moluques  et des îles plus orientales,  celles de  la  mer  
 du  Sud  comprises.  Plusieurs  espèces  du  nord  se  retrouvent  
 dans  les  montagnes  des  pays  méridionaux.  
 Celles  d'Afrique  diffèrent  beaucoup  de  celles  des  contrées  
 opposées  de  l'Amérique.  Les insectes de  l'Asie méridionale, 
   à  partir  de  l'Indus  ou  du  Sind,  et  en  allant  à  
 l'est, jusqu'aux confins de  la Chine,  ont  de  grands  traits  
 de  ressemblance.  Les  régions  intertropicales,  couvertes  
 de  très  grandes  forêts  et  très  arrosées,  sont  les  plus  
 riches  en  insectes;  et,  sous  ce  rapport,  le  Brésil  et  la  
 Guyane  sont  le plus  favorisés.  
 Toutes  les  méthodes  générales  relatives  aux  insectes  
 se réduisent  essentiellement  à  trois. Swammerdam  a  pris  
 pour  base  les métamorphoses;  Linnoeus  s'est  fondé  sur  
 la présence et l'absence des ailes,  leur  nombre,  leur  consistance, 
   leur  superposition,  la  nature  de  leur  surface,  
 et  sur  l'existence  ou  l'absence  d'un  aiguillon;  Fabricius  
 n'a  employé  que  les  parties  de  la  bouche.  Les  crustacés  
 et  les  arachnides,  dans  tontes  ces  distributions,  font  
 partie des insectes, et  ils  en sont même  les  derniers  dans  
 celle de t jnnseus,  qu'on  a généralement  adoptée. Brisson