34 DES INSECTES
bienfait de l'auteur de la nature, et compensent un peu
les pertes et les incommodités que les autres nous font
éprouver. Quelques-uns sont employés dans la médecine,
dans les arts et dans l'économie domestique.
Ils ont aussi beaucoup d'ennemis: les poissons détruisent
une grande quantité d'espèces aquatiques; beaucoup
d'oiseaux, de chauves-souris, de lézards, etc., nous
délivrent d'une partie de celles qui font lein- séjour sur
terre ou dans les airs. La plupart des insectes essaient de
se soustraire, par la fuite ou par le vol, aux dangers qui
menacent leur existence ; mais il en est qui emploient, à
cette fin, des ruses particulières ou des armes naturelles.
Parvenus à leur dernière transformation, ou jouissant
de toutes leurs facultés, ils se hâtent de propager leur
race, et ce but étant rempli, ils cessent bientôt d'exister.
Aussi, dans nos climats, chacune des trois belles saisons
de l'année nous ofFre-t-elle plusieurs espèces qui lui sont
propres. Il paraît cependant que les femelles et les individus
neutres de celles qui vivent en société, ont une carrière
plus longue. Plusieurs individus, nés en automne,
se dérobent aux rigueurs de l'hiver, et reparaissent au
printemps de l'année suivante.
Ainsi que les végétaux, les espèces sont soumises à des
circonscriptions géographiques. Celles, par exemple, du
Nouveau-Monde, à l'exception d'un petit nombre, et
toutes boréales, lui sont essentiellement propres; il offre
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aussi plusieurs genres particuliers. L'ancien continent en
possède à son tour qui sont inconnus dans l'autre. Les
insectes du midi de l'Europe, de l'Afrique septentrionale
et des contrées occidentales et méridionales de l'Asie ont
de grands rapports entre eux. Il en est de même de ceux
des Moluques et des îles plus orientales, celles de la mer
du Sud comprises. Plusieurs espèces du nord se retrouvent
dans les montagnes des pays méridionaux.
Celles d'Afrique diffèrent beaucoup de celles des contrées
opposées de l'Amérique. Les insectes de l'Asie méridionale,
à partir de l'Indus ou du Sind, et en allant à
l'est, jusqu'aux confins de la Chine, ont de grands traits
de ressemblance. Les régions intertropicales, couvertes
de très grandes forêts et très arrosées, sont les plus
riches en insectes; et, sous ce rapport, le Brésil et la
Guyane sont le plus favorisés.
Toutes les méthodes générales relatives aux insectes
se réduisent essentiellement à trois. Swammerdam a pris
pour base les métamorphoses; Linnoeus s'est fondé sur
la présence et l'absence des ailes, leur nombre, leur consistance,
leur superposition, la nature de leur surface,
et sur l'existence ou l'absence d'un aiguillon; Fabricius
n'a employé que les parties de la bouche. Les crustacés
et les arachnides, dans tontes ces distributions, font
partie des insectes, et ils en sont même les derniers dans
celle de t jnnseus, qu'on a généralement adoptée. Brisson