2 8 6 INSECTES COLÉOPTÈRES.
Les larves ont le corps long, presque demi-cylindrique,
mou, souvent ridé, blanchâtre, divisé en douze
anneaux, avec la tête écailleuse, armée de fortes inandi-
. bules, et six pieds écailleux. Chaque côté du corps a
neuf stigmates; son extrémité postérieure est plus épaisse,
arrondie, et presque toujours courbée en dessous, en
sorte que ces larves, ayant le dos convexe ou arqué, ne
peuvent s'étendre en ligne droite, marchent mal sur un
plan uni, et tombent à chaque instant à la renverse ou
sur le côté. On peut se faire une idée de leur fonne par
celle de la larve si connue des jardiniers, sous le nom de
ver blanc, celle du hanneton ordinaire. Quelques-unes
ne se changent en nymphe qu'au bout de trois à quatre
ans ; elles se forment dans leur séjour, avec de la terre
ou les débris des matières qu'elles ont rongées, une coque
ovoide ou en forme de boule allongée, dont les parties
sont liées avec une substance-glutiueuse qu'elles
font sortir du corps. Elles ont pour aliment les bonzes,
le fumier, le terreau, le tan, les racines des végétaux,
souvent même de ceux qui sont nécessaires à nos besoins,
d'où résultent pour le cultivateur des pertes considérables.
Les trachées de ces larves sont élastiques,
tandis que celles de l'insecte parfait sont tubulaires. l i
système nerveux, considéré dans ces deux âges, présente
aussi des différences remarquables. Les ganglions sont
moins nombreux et plus rapprochés dans l'insecte par-
FAMILLE DES LAMELLICOIUMES. ^8 7
venu à sa dernière transformation, et les deux postérieurs
jettent un grand nombre de filets disposés en
rayons. D'après les observations de M. Marcel de Serres,
sur les yeux des insectes, ceux de la plupart des lamellicornes
offrent des caractères particuliers, et qui rapprochent
leur organisation de celle des yeux des ténébrionites,
des blattes, et autres insectes lucifuges.
Le tube alimentaire est généralement fort long, surtout
dans les coprophages, contourné sur lui-même, et
le ventricule chylifique est hérissé de papilles, que
M. Dufour a reconnues être des bourses destinées au séjour
du liquide alimentaire. Les vaisseaux biliaires ressemblent,
par leur nombre et leur mode d'implantation,
à ceux des coléoptères carnassiers, mais ils sont beaucoup
plus longs et plus déliés.
Nous partagerons cette famille en deux tribus, (i)
La première, celle des SCARABÉIDES {Scaraboeides)^
nous offre des antennes terminées en massue feuilletée,
et plicatile dans la plupart, composée, dans les autres,
d'articles emboîtés, soit en forme de cône renversé, soit
presque globuleux ('). Les mandibules sont identiques
(i) L'anatomie esl, selon M. Diifour, si
diffinente, que ces deux tribus devraient
constiUicr deux familles. Les sections seraient
alors des tribus, et formeraient quel-
{a) l'I. .19, fig. Ii;i)l. lig. «"•
ques-unes de leurs divisions, autant de genres
principaux [Bousier, ^ipliodie, Ccoirtipe,
Scarahi'e, Riitèle^ Hanneton, Glapltyre,
Céloine, po>ir la première trilni).
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