1
•^50 INSECTES COLÉOPTÈRES,
Tantôt le corps est oblong, avec la tête étranglée postérieurement, aussi
large ou guère plus étroite que le bord antérieur du corselet ; cette partie
est en forme de carré arrondi aux angles; les élytres sont en carré long,
brusquement et fortement tronquées à leur extrémité postérieure. Les
cuisses postérieures, du'moins dans les mâles, sont ordinairement renflées.
Le dernier article des palpes maxillaires est un peu plus grêle que
le précédent, presque cylindrique, un peu aminci vers le bo\it et obtus.
Les tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles.
LES NECROPHORES.
(NECROPHORUS. Fab. — Silpha. Lin. - Dermcstes. Geoff.)
(1-1. 35. fig. ï.)
Les antennes, guère plus longues que la têle, sont terminées brusquement
en une massue presque globuleuse, de quatre articles (a) ; le premier
est long et le second beaucoup pins court que le suivant. Le corps est
presque parallélipipède, avec le corselet plus large en devant, toutes les
jambes fortes, élargies à leur extrémité et terminées par de forts éperons,
et les élytres tronquées à angle droit.
Les mâchoires sont dépourvues d'onglet corné. L'instinct qu'ils ont
d'enfouir les cadavres des taupes, des souris, etautres petits quadrupèdes,
les a fait nommer enierreurs,por(c-morts. Us se glissent dessous, creusent
la terre, jusqu' à ce que la fosse soit assez profonde pour contenir le corps,
e t l'y font entrer peu-à-peu, en le tirant à eux; ils y déposent leurs oeufs,
et leurs larves trouvent ainsi leur nourriture. Elles sont longues, d'un
blanc grisâtre, avec le dessus de leurs anneaux antérieurs revêtu d'une
petite plaque écailleuse d'un brun fauve, et de petites pointes élevées sur
les derniers. Elles sont munies de six pattes et de mandibules assez fortes.
Pour passer à l'état de nymphes, elles s'enfoncent profondément dans la
t e r r e , et s'y construisent une loge, qu'elles enduisent d'une substance
gluante. Ces insectes, ainsi que beaucoup d'autres qui vivent dans des
matières cadavéreuses, ont une forte odeur de musc. Leurs habitudes ont,
dans ce dernier temps, fixé l'attention de ceux qui font métier de la destruction
des taupes, et l'ouvrage intitulé l'Art du taiipier, nous offre à cel
égard quelques faits qui avaient échappé à l'observation des naturalistes.
Il faut que ces insectes aient un odorat très fin, puisque peu de temps
après qu'une taupe a été tuée, l'on ne tarde pas à voir voler autour des
nécrophores, qu'on eût vainement cherché dans ce lieu auparavant.
00 Pl. 35, fig. 3«
FAMILLE DES CLAVICORNES.
L e canal digestif des nécrophores et des boucliers est trois fois au moins
plus long que le corps. L'oesophage est très court, et suivi d'un gésier ellipsoïde,
dont la tunique inlerne et un peu scarieuse est hérissée, du
moins dans plusieurs espèces, de soies pointues, dirigées en divers sens,
mais disposées en huit bandes longitudinales, séparées par des intervalles
lisses. Le tube intestinal est fort long, surtout dans les nécrophores et les
nécrodes. La surface de l'intestin, dans les derniers, ainsi que dans les
boucliers, est toute couverte de points saillans et granuleux. Il s'ouvre,
soit latéralement, soit directement, dans un renflement lisse que l'on
peut, selon M. Dufour (Annal, des scienc. nat., octob. 1824) comparer h
un coecum. Il reçoit par côté une bourse pédicellée, ovalaire ou oblongue,
faisant partie de l'appareil excrémentitiel. Le nombre des vaisseaux biliaires,
qui sont grêles, très longs, fort repliés, et ont chacun une insertion
propre, autour de l 'extrémité du ventricule chylifique (Dufour, ihid., juillet
1S25), est de quatre. Il paraît, d'après la figure du canal digestif du
Piecrophorus vespillo, donnée par Ramdohr, que son gros inlestip, au lieu
d'élre couvert de papilles granuleuses, aurait des rubans musculeux ,
transversaux, formant des plis annulaires.
Le N. fossoyeur on point de Honyric {a) {Silpha vespiLlo ^ Lin.; Oliv., col.
II, 10,1, l);est long de sept à neuf lignes, noir, avec les trois derniers
articles des antennes rouges, el deux bandes orangées, transverses et
dentées sur les étuis et los hanches des deux pieds postérieurs armées
d'une forte dent j leurs jambes sont courbes.
Le A', des morts {N. mortuoriim, Fab.; Panz., Faun. insect, germ. , XL!,
s;, est plus petit, avec les antennes entièrement noires. La seconde bande
transverse orangée des élytres de l'espèce précédente ne forme ici ordinairement
qu'une grande tache en croissant.
On la trouve spécialement dans les bois el souvent dans les champignons.
Le Ff. germanique {N. germanicus, Fab.; Oliv., ihid., 1, 2, a, b) a souvent
plus d'un pouce de longueur. Il est lout noir, avec le bord extérieur
des élytres fauve, et une tache d'un jaune ferrugineux sur le front.
Le iV. inhmncur (iV. hnmalor, Fab.; OUv., ibid., 1, 2, c) diffère du
précédent par la couleur orangée de la massue des antennes. Il est
aussi constammcntpl us petit.
L'Amérique septentrionale en fournit plusieurs espèces, dont une
surtout (grandis- Fab.) surpasse toutes les autres en grandeur. Ce genre
(a) l'I. :i5. I
ï . r