41« INSECTES COLÉOPTÈRES.
Nos MYLABRES proprement dils.
(MYLABRIS. Fab., Oliv., Latr.)
(Pl. Si, »s- 7)
Les longueurs respectives des antennes varient un peu , et ces modifications
ont une influence sur la forme de leurs articles, des intermédiaires
principalement. Ces considérations paraissent avoir déterminé M. Mégerle '
( Dejean, Catal. de sa collect, de coléopt. ) à former de quelques espèces
le genre Lydus f mais deux de celles ( ntgiricus , trimacutulns ) qu'il y fait
entrer nous ont oflert un caractère moins incertain et plus tranclié ; la
division inférieure des crochets de leurs tarses est dentelée en peigne ,
tandis qu'elle est simple dans les autres mylabres.
Le M. de la chicorée ( M. ckicorii, Lin. ), d'Olivier (col. Hl, 47, I , a, b,
c, d, e. ) (a) est long de six à sept lignes, noir, velu, avec une tache jaunâtre
presque ronde à la base de chaque élytre, et deux bandes de la
même couleur, transverses et dentées, l'une près de leur milieu, et
l'autre avant le bout. Les antennes sont entièrement et constai^menl
noires. J'ai quelquefois trouvé cette espèce aux environs de Paris, mais
elle est bien plus commune dans le midi de la France et les autres contrées
méridionales de l'Europe. Ses propriétés vésicantes sont aussi
énergiques que celles de la cantharide des boutiques, et on l'emploie
même à sa place, ou mêlée avec elle, en Italie. Les Chinois se servent du
/)/. yuslulé (Oliv. , ibid., 1, I , f. et II, 10, b.). (1)
LES CENAS
(0EN.4S. — LaU-., Oliv. Meloc. L\n.—Lyiln. Fab.)
(Pl. 5.',, lig.g.)
Semblent faire le passage des Mylabres aux hétéromères suivans. Leurs
antennes,dont la longueur ne dépasse guère celle du corselet, sont presque
FAMILLE DES TR..4CHÉI.II)IÎS. -î "
de la même grosseur partout. Le premier article est presque en massue et
eu forme de cône renversé ; immédiatement après le suivant, qui est très
court, la tige fait un coude cl forme un corps cylindrique ou en fuseau ,
composé d'arliclcs courts, serrés, transversaux, h l'exception du dernier,
qui est conoïde (a). (1)
Les autres hétéromères de la même tribu ont les antennes toujours
composées de onze articles bien distincts, presque de la même grosseur
partout, ou plus menues vers leur extrémité, et souvent beaucoup plus
longues que la tète et le corselet. Elles sont irrégulières dans plusieurs
mâles (}).
LES MELOES propres
(MELOE. Lin., Fab.)
(Pl. 55, fig. 1.)
Ont des antennes composées d'arlicles courts et arrondis, dont les inlerniédiaires
plus gros, et quelquefois disposés de telle sorte, que ces organes
présentent en ce point, dans plusieurs mâles, une échancrure ou un
croissant. Les ailes manquent, et les éluis ovales ou triangulaires, et se
croisant dans une portion de leur cùlé interne, ne recouvrent que partiellement
l'abdomen, surtout dans les femelles, où il est très volumineux.
Suivant M. Léon Dufour, le jabot de ces insectes peut être considéré
comme un véritable gésier, étant garni intérieurement de plissures calleuses
, comme anastomosées entre elles, et séparé de l'estomac ou ventricule
chylifique, par une valvule formée de quatre pièces principales, résultant
chacune de l'adossement de deux cylindres creux, tridentés en
arrière. L'estomac est formé de rubans musculaires , transversaux, bien
prononcés.
Ils se traînent à terre ou sur les piaules peu élevées, dont ils broutent
les feuilles. Ils font sortir par les jointures de leurs pieds une liqueur oléagineuse
, jaunâtre ou roussâtre.
Dans quelques cantons de l'Espagne, on se sert de ces insectes h la place
de la cantharide, et on les mêle avec elle. Les maréchaux en font aussi
usage. On les regardait autrefois comme un spécifique contre la rage.
(i) royez, quaiil au.-c autres es|>èce',
l'arlicle My labre ¿Q rEncydon. method, ;
la Synonymie des insectes de Sclicenheir, et
Fiscli, Entom. delaRussic, II, xi.i, el xi.,
(«) Pl. 54, fig.
5-Í) ; mais celle Synonymie, malgré la ]>elle
Monograpliicde Billbei'g, sollicite un iioiiveU'.\
amen. (i) Fores Latr., Gcner. crnst. et insect., TI, p. atg, eti,
rr.ncyclop. mélliod.
(a) Pl. 5.;. ftg. «l«.
lo; el l'iiniclc OEuas Ae
[}.) Pl. 55. fig. i l'.
s i s a