CHAPITRE PREMIER.
Des Blennies et des- JPholis.
Le nom de blennius, que l’on trquye dans Pline , selon
la leçon de Daleéhamps1, a, été employé par Artedi2, qui
l’a rendu générique en memetenips qu’il R fixé les caractères
du genre auquel il l’étendait _
ÿhêvvx signifie mucositç,.etfiKivvosmuqueux, et,par extension,
lâche et paresseux. Gomme on trouve dans les anciens
diverses mentions d’un poisson nommé tantôt $lh.svvos ou
fihawos, tantôt fitâvos , dont on ne d it rien autre chose , sinon
qu’il était petit et semblable au chabot3, et qu’il vivait
parmi les herbes des rivages4, on a cru pouvoir conclure
de ce nom que c’était aussi un poisson enduit demuçaifite,
et Bélon5 et Saîviani6 l’ont identifié avec les baveuses des
Provençaux ou lès blennies des naturalistes d’aujourd’hui.
En effet, elles réunissent, encore les deux ou trois autres
particularité attribuées aux blennies par les G/eçs.
G’cst particulièrement au Blennius ocellaris, Lin., que
le nom de /3ÀJw>s a été affecté. Cependant Rondelet a cru
devoir l’appliquer, mais, sans plus de certitude, à un
callyonime [çallyonimus Sudorii, Çuv. Val.), nommant
scorpioides le blennie ocellé.
Ne donnant plus autant d ’extension aux caractères des
blennies, nous les faisons consister en un corps alongé,
revêtu d’une peau molle et sans écailles; en une membrane
1. Plin., 1. XXXII — 2. Artedi, Gen. pisc., p. 22, et Syn.', p. 44*— M Ath.,
\. VH, p. re. 288. — 4. Opp., lla L r h l , v. —- &• Bélon, Aq., p. 221.
_ 6- Sait., Pisc., p. 2 17 , S. B P
branchiostègeà six rayons et bien ouverte, et en ventrales
attachées sous la gorge et composées en apparence de deux
rayons, l’interne étant souvent divisé en deux sous la peau.
Ceux qui sont analogues aux épines des autres poissons
acanthoptérygiens, diffèrent peü#par leur consistance deg
rayons articulé ; ceux-ci et ceux des autres nageoires, ‘à
l’exception d’une partie de la caudale, sont simples et sans
ramifications. La dorsale est unique et règne tout le long
du dos* Les yeux, quelquefois les narines ou la nuque,
portent des filamens tentaculaires de formes variées. La
bouche est petite, fendue à l’extrémité du museau; les
mâchoires forment un demi-cercle; les dents sont fortes,
simples, serrées sur un seul rang : chaque rangée est le plus
souvent terminée par une longue canine. Leur canal intestinal
est simple et sans cæcums. Ils n’ont pas de vessie
natatoire. Les mâles sont toujours faciles à .reconnaître
à l’extérieur par les houppes de papilles qui existent auprès
de l’ouverture extérieure des laitances et de la vessie urinaire
, et souvent aussi par des crêtes plus ou moins élevées.
L é laitances de tous ceux que j’ai disséqués étaient petites
et communiquaient à l’extérieur par un long canal déférent.
Les femelles, dont j’ai observé un grand nombre d’individus
de différentes espèces, n’offrent à l’extérieur rien de
semblatile. L’ouVerture de l’ovaire est un petit trou simple
en arrière de l’anus et en avant de l’ouverture de la vessie.
II. n’y a aucune sorte de papilles.
Les oeufs m’ont toujours, paru petits; rien ne me fait
gréümer que les blennies soient vivipares; je ne l’ai pas
non plus vu ayancer par aucun auteur. M.Risso dit même
spécialement que les femelles de certaines espèces ont les
ovaires pleins de plus d’un millier d’oeufc diversement