plupart des poissons voraces, mais spécialement, d’après
M. le prince de Musignan'o, le perça labrax.
Muge, mugeo, mujon, -sont leurs noms provençaux : les
Espagnols prononcent mugél; sur le golfe de Gascogne on
les nomm e meuïlle, d’où l’on a fait sur les cotes de la.Manche
mulet, et en anglais, Toutes, ces dénominations rappellent
celle de MugilV qu’ils portaient en latin, et bon
voit par la comparaison des passages empruntés des Grecs
par les Latins, ou réciproquement, qu’en grec on les nommait
KS^&JÇ. | |
Le sens de ces dfeùx expressions se constate par tout
ce que les anciens rapportent de la frugalité demies mugils
ou Cestreus, par tout ce qu’ils disent de leur naturel pacifique,
de leur habileté à sauter hors ides filets, duXaîbou-
danep. avec, laquelle ils se portent eni certaines;saigons.-aux
embouchures des Neuves , ou ; vers lesf lafis .et. les étangs
qui communiquent avec la mer; car, du reste ,?* on ,©e
trouve ni dans 4ristote, ni dans ses successeurs* ;aucùne
indication tirée de leur conformation, et qui eût pu les
faire reconnaître, si leur nom n’eut pas; mis sur la voie,
et si ce que l’on sait de ; leurs habitudes , ne se fût pas
1. M. Griffith, ;dans la traduction anglaise du Règne-animal, dit qôe çé nom
dé. M ugil est .supposé'"la çonüaçticm, des .deux mots latins.multum u gilis, afin
d’exprimer ¥agitïïe ijçs roouvemens de ce poisson. Le’ célèbre, et'isavant phil^foguc,
M. Hase, que q’a* eon$idté à ce sujet, à ett la bonté de -me' répondre qtié cette
étympIpâBJest tirée Ûé Séville, qui dit dans ses Origines; lib . X llj sàp- 6,
26, p Mugilis nomen habet, quod
senserit piscatordni insidias, 'corijfestimf reirorsum redièns, ita Iransilit rite, ut voïare
piscem vidias. .Touteiüis I f . Hase croit cef te4 £p^®gM! mon fausse que tant d?alitres
imaginées par.les. grampiÿirieü^ des temps çlassiqùesj. Il est plus probable que le
molPife mugit- est' dérivé, de mticjis, dont la racine fa u a ts), rappelle sans
àucun dodt'edeï'àorrwi "de jiê ^ v ^ uei p èffifa ç, ooira©''àiû1müge‘s-par ]esv ®feçl.
Voyez aussi Schellers, au mot jn u giL ■ J
asrue ce que les; écrivains en racontent.
Les anciens; Grecs distinguaient déjà plusieurs espèces
de muges ^Àristote1 nommé dans le genre des cestreus les
chabnes ou chéhnes,\eB myxons, les cép&ales.
' 0 m m autte passage® il p‘fésehte leu^/?^<z/e et le cestreus
'comme deux espèeesdu même genre, et à quelques lignes
de là il dit que le céplvale qui se tient près du'rivage,
est nommé par quelques-uns chelon, et qu’un autre céphale,
vivant loin dù rivage, ne se nourrit que. de son
prppre muerais, ce qui,semble indiquer le myxon; ainsi
dahs '^ d e rn ie r endroit c’est qui est le nom générique.'
p
9| À'ti contraire, Ilieesius, dans Athénée3, fait des cestreus,
ainsi que des céphales, des chèlones et des myxins, autant
d ’espèôfes de leuciseus, tandis qu’Euthydemus y divise les
cèstrms en spheneus, en dactylos et en céphales4; et que,
selon Polémon, il y en avait que l’on nommait plot es ;
variations qui prouvent seulement qùe dans mes -temps-là
les nômenclatUres'popukires n’étaient ni plus régulières ni
plus fixes que duuôtre ; mais quoiqu’à en juger par les nombreux
passages d’Aristote5, où il emploie toujours le mot
de Ksavggu# ehaque fois qu’il parle des muges en général,
1 . Hist. anim., I. -Vÿ ,c. 1 1 , p. $3g>4 '.A’P%pv?cu t i nusty tuv tuç'çi®» ; oi ÿjèv
%eîM.Mviç', visu JMttfôtfoiïvoçfkiSttë tfdçyeç, x’aw v jéej|®v tutKéfMvoç, Kat Q xt<p»hes.
~-*-Et I. tuaypkutâiet siAtâw&sç %eù.£vt&, va v «sç-gsW, tut/
jMtÇavèi, etc. Le second passage semble exclure le sargue dn genre des Cestreus,
où on le “croyait placé par une interprétation hasardée du premier.
2; L: VHI, c. a/p. goséb— 8. L. VH.,-3<s6. — 4. L. VH., 3oj. — f-. Arist.,
De anim. hist., 1, IV, Cî a o, p. 331 a ; Il V, c. gj p. 3 3 8d ;c .io , p. 83g e; c.-1 1 ,
p. 83gffipl. VI, c.' ï5y p. 871 di|b; CV17, p. 873 b, ç; 1. VHI, c. 2, p. 900 e;
C, i3, p. 909 b.