JEAN DE HEINSBERG, 1 4 1 9 -1 4 5 8 .
Armoiries : ccartelé : au 1”' cl au 4" parti de Looz et de Cltiny, qui est d’azur (ou de
gueules) it deux bars d’or (ou d’argent) accompagnés de huit (ou neuf) croisettes au
pied fiché d’or ; au 2" et au 5” de Ileinsberg, qui est de gueules au lion couronné
d’argent, la queue fourchue et passée' en sautoir; sur le tout de Heinsberg, ou de
Juliers qui est d’or au lion de sable. Heaume couronné, ayant pour cimier deux
oreilles d’àne.
Jean de Heinsberg, dit de Looz, parce qu’il descendait des comtes de Looz
et de Chiny par les femmes, était fils de Jean, seigneur de Heinsberg el de
Juliers. Il avait vingl-lrois ans lorsque le chapitre de Saint-Lambert l’élut
évêque de Liège, le 1 6 juin 1 4 1 9 .
Après avoir été investi par l’empereur et confirmé, lé 1 0 seplembre,
par le pape, il fit sa joyeuse enlrée le 1 0 décembre et fut sacré le
1 6 mars 1 4 2 0 .
Deux faits principaux marquent le gouvernement de Jean de Heinsberg
; la création, en 1 4 2 4 , du règlement communal qui porte son nom,
et les troubles suscilés par l’ambition du grand maïeur Walbieu d’Athin
( 1 4 3 2 -1 4 3 3 ) .
A l’exlérieur, on vit nailre les premiers démêlés des Liégeois avec Philippe
le Bon, duc de Bourgogne, qui venait d’acheter le comté de Namur. La
rivalité de Dmant et de la ville namuroise de Bouvignes donna lieu à ces
contestations, qui dégénérèrent en hostilités et se terminèrent au désavantage
des Liégeois.
Cédant à la violence que lui fil le duc de Bourgogne pour asseoir stir le
siège épiscopal un membre de sa famille, Jean de Heinsberg résigna son
évêché à Bréda, le 2 2 novembre 1 4 8 8 . De retour à Liège, il regretta sa
faiblesse et voulut tenir secrète sa convention avec Philippe. Mais la vérité
se fit jour; le clergé lui refusa obéissance et il dut quitter le pays (1 4 8 6 ).
A Maestricht, on comprenait sous le nom de vlieguyt on vleguil certaines
petites monnaies d’argent ou de billon qui circulaient dans celle ville et aux
environs. 11 en.est déjà fait mention, comme d’une valeur maestrichtoise, dans
le privilège de Jean de Bavière de 1 4 1 3 , où il est dit qu’on payera sept
vleguil et demi pour un vieux gros de cens
Selon la remarque de M. Dumoulin, le mot v l i e g u y t , signifiant « qui
s’envole » , lirait probablement son origine des deniers à l’aigle éployée
d’Aix-la-Chapelle, ou même des deniers à l’aigle prenant son vol ,, émis
avec profusion dans le voisinage de Maestricht, par Guillaume de Sombreffe,
sire de Reckheim.
Ce fut pour suppléer à la disparition des pièces de ce genre et de leurs
divisions que Jean de Heinsberg réorganisa l’atelier de Saint-Pierre. Par
commission du 8 février 1 4 8 0 -, délivrée à Curangc, il autorisa, pour uti
terme de six ans, deux bourgeois de Maestricht, nommés Wolffart van Col-
nenborg et Gilles Coussemeker, à forger dans lu franchise de Saint-Pierre :
1° Des v l i e g u y t à 2 deniers d’aloi, argenl-le-Roi, el de 3 6 pièces à la
demi-once de Troyes (8 7 6 au marc). D’un côté devaient se trouver les
armoiries de l’évêque, avec les mots : J o lie s e p u s le o d ie n ; de l’autre, une
croix simple avec : m o n e la s a n c t i P é t r i ;
2° Des d e r ti i- v l ie g u y t aux mêmes armes, à 1 denier 2 0 grains d’aloi et
de 6 8 à la demi-once ( 1 0 8 8 au marc) ;
3 S Des h e lle r ou q u a r t s d e v l i e g u y t , ayant les armes d’un coté et une croix
avec une étoile de l’autre, à 1 denier d’aloi et de 8 0 à la demi-once
(1 2 8 0 au marc).
L’écoulète de Saint-Pierre, Aloff Happart, fut nommé wardien de la
monnaie el chargé de veiller à l’exécution de ces prescriptions.
30 t. Sous un encadrement de huit arcs, le prince couronné, assis sur un trône gothique
dont le bas traverse la légende. De la main droite, il tient l’épée haute; de la
gauche, l'écu écartelé de Heinsberg : * IOfyS 5 D S I î GR7Î x . x H P S x -
* l iQ O D ’ i Z 5 CCOM’ ï DO S
__ * Dans un encadrement de quatre demi-cercles à intersections ornées, croix ajourée
Voir eneu autlen groten cijm geldts, zeven vleguil ende eneu halven, payments van Trieht.
{CttAHAY, Coutumes de la ville de Maestricht, p. 144.) . . > •
2 Pièces justificatives, n? VII.