Ces 2 8 8 grains, qui constituaient l’or ou l’argent pur, se décomposaient quelquefois,
chez les Allemands, en 1 6 Loth ou deniers, de 1 8 grains chacun II
Le remède de loi était la tolérance du titre; le remède du p o id s était celle
du poids.
La taille est la division du marc ou de tout autre étalon monétaire en un
certain nombre de pièces égales.
Rapports des monnaies e t monnaies de compte.
II est très difficile, si pas impossible, de déterminer exactement la valeur
actuelle des anciennes monnaies 2, lorsqu’on n’en connaît pas soit le poids et
le titre, soit l’équivalence en d’autres espèces. Flocsem lui-même, dans la
première moitié du XIVe siècle, se trouvait déjà embarrassé : Quoi provincioe,
dit-il, lot sunl moneloe. A cette diversité des monnaies, résultant de l’état
politique, se joignaient d’autres difficultés : les mêmes appellations se rencontrent
fréquemment pour l’or, l’argent et le cuivre; le titre et le poids des
monnaies, de même que les ordonnances, changeaient Continuellement; il y
avait aussi plusieurs systèmes de poids, souvent difficiles à distinguer; de plus,
la rareté des métaux précieux et, par conséquent, leur valeur sont subordonnées
au temps et aux circonstances. Enfin, on employait souvent des monnaies
de compte, dont les rapports avec les espèces métalliques ne sont pas
toujours connus.
Voici la liste de certaines monnaies génériques autrefois en usage dans le
pays de Liège, liste dressée d’après les documents officiels, l’ouvrage de
Sohet 3 et les recueils d’édits de 1 6 2 3 et de 1 6 7 8 , pour autant du moins que
ces indications ne prêtent pas à confusion.
* B üdelius, pp. 29 e1>35.
2 Cette partie de notre histoire économique a été laborieusement défrichée, au siècle
dernier, par P. Simonon, dans les trois ouvrages suivants, d’une valeur scientifique malheureusement
très médiocre : Traité de la réduction des rentes, etc. Liège, 1751; in-40. —
Traité historique et méthodique sur l’usage et la nature des anciennes monnoyes d’or et d’argent.
Liège, 1758; in-4°. — Nouveau traité des rentes et des monnoies. Liège, 1765; in-4°.
3 Instituts de droit liégeois, liv. Il, pp. 99 et 100.
Monnaie de Liège.
Le florin liégeois se divisait en 2 0 patards de Liège, plus connus sous le
nom de liards ou aidants '.
Le liard valait 2 gigots. Il se divisait en 2-4 so z, sols ou sous liégeois,
monnaie de com ptea.
La livre de Liège, monnaie décompté, valait 2 0 sols liégeois 3.
Ancienne monnaie forlis.
Dans les édits monétaires de la fin du règne de Louis de Bourbon, les
aidants ou patards de Liège semblent se confondre avec ceux de Brabanl.
La monnaie liégeoise s’affaiblit ensuite graduellement et subit toutes espèces
de perturbations. Sous Érard de la Marck, on recommence à compter en
monnaie forte ou de Brabant : à partir de 1 8 1 2 jusque inclus 1 8 2 7 , dans
la plupart des édits, les évaluations se font de celte manière, avec la remarque
« qu’un florin de bonne monnoye fait deux » ou « qu’un palar de bonne
monnoye vaut deux Liégeois. » Mais bientôt la monnaie faible reprend le
dessus, au point que le mandement publié le 1 4 juin 1 8 6 7 , conformément
aux ordonnances impériales, fixe le taux du patard de Brabant à quatre
aidants liégeois. Celte évaluation fut confirmée par l’édil de 1 8 7 7 et par celui
1 Les premiers aidants de cuivre ou brûlés d’un aidant plein, probablement forgés sous
Gérard de Groesbeeck, n’apparaissent que dans un édit de 1583. Quant au mot liard, il se
présente pour la première fois, comme synonyme d’aidanl liégeois, en 1581.
2 Cette évaluation du gigot, bien que hors de doute, paraît inconciliable avec l’édit de
1494, où il est dit : « Deux mites feront un solz liégeois; ainsi les six feront un gigot. »
Il ne fallait donc alors que trois sols pour un gigot.
3 Par son ordonnance du 24 septembre 1511, Érard de la Marck fixa la manière de
compter dans ses États, en prescrivant de recevoir : « vingt desdis patars dudit jour des
Roix en avant, pour le florin comon, et ¡celui patart pour vingte-quattre solz ossy cornons,
monoie ligO'ise: » (Ordonnances de la principauté de Liège, 2e série, p. lOtj'V,
Les Coutumes du pa ys de Liège (t. III, p. 205) sont encore plus explicites. On lit dans
un record des échevins, du 4 septembre 1592 : « Certifions et attestons que la livre, mon-
noie de Liège, de toutte antiquité, at vàllu, comme encour faict au présent, vingt soz de
mesme monnoie, que les vingte quattre soz font l’aidant ou patar de Liège, et que vingt
desdits patars ou aidans font le florin monnoie de Liège. »