titre et les armes du prince, comme duc de Bouillon. Ces pièces devaient
être fabriquées au même pied que les dernières d’Adrien Franssen, et pour
une somme de 9 ,0 0 0 florins Brabanl. En conséquence, la chambre des
comptes prescrivit, le 1 2 novembre, à la veuve Simon de se conformer aux
instructions données en 4 6 1 3 par le wardin du cercle de Westpbalie, savoir
que les demi-réaux devaient tenir 8 deniers 4 grains de fin, et être taillés
de 8 2 J3 pièces au marc de Cologne. En même temps, elle ordonna au
graveur de changer les anciens coins et de placer l’écusson de Bouillon
au milieu des armoiries de Son Altesse f .
On voit que l’instruction donnée à la veuve Simon ne concernait que les
demi-réaux, la fabrication des autres pièces n’ayant pas été jugée nécessaire.
Aussi, lorsque, le 8 avril 1 6 2 3 , le wardin Ch. de Conninck fit connaître à la
chambre des finances qu’on avait forgé, en demi-réaux, presque les deux
tiers de la somme accordée, lui fut-il répondu qu’il fallait continuer la fabrication
de ces pièces jusqu’à concurrence de la somme entière 2.
Dans l’ordonnance de la chambre au graveur, on remarque le nom de
Herman Liberl .associé à celui d’Adrien Franssen, l’un et l’autre désignés
comme ayant forgé auparavant des demi-réaux et des pièces de 4 et de
2 patards. Un registre de la chambre des comptes contient sur ce Libert la
note suivante : « (2 3 mai 1 6 1 4 ) Là mesme est accordé à Herman Libert,
orphèvre, et al accepté l’estat de chambgeur, et partant Messieurs l’ont
suspencé (relevé) de son serimenl de monnoyer de Stavelot 3 » . L’ordonnance
de la chambre, en citant Liberl, n’entendait donc probablement parler
que des monnaies qu’il avait fabriquées pour le prince, comme abbé de
1 Pièces justificatives, n° XXXV. L’instruction donnée par la chambre des comptes
semble assimiler les monnaies forgées conformément aux prescriptions de 1613 à celles
qui t’avaient été d’après la règle établie en 1608. Cependant on a pu remarquer que les
demi-réaux de 1613 et de 1622 n’avaient pas la même valeur intrinsèque que les demi-réaux
de 1608.
2 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 120 v°. Chose singulière! alors qu’il n’y
avait el qu’il ne devait y avoir aucune pièce de 4 ni de 2 patards de cette fabrication, un
édit du 22 décembre 1622 les avait évaluées prématurément, comme frappées nouvellement
en même temps que les demi-réaux, au prix des pièces semblables forgées précédemment.
(Mandements, 1596-1626, à la bibliothèque de l’université de Liège.)
3 Ibid., reg. 21, fol. 166 v°.
Stavelot. Il est vrai qu’il existe une commission de monnayeur donnée à
Herman Libert, bourgeois de Liège, pour forger toutes espèces de monnaies
d’or et d’argent au pied du duché de Bouillon 1 ; mais celle pièce est sans
date, et nous ne savons pas de quelle instruction elle a pu être suivie.
Les seuls documents bien explicites que nous ayons rencontrés sur le
monnayage dirigé par Libert, datent de 1 6 2 9 . Par commission du 1 9 novembre
de cette année, il fut autorisé à forger des Bavière et des demi-
Bavière, valant 6 patards 1 liard et 3 palards 1 gigot. Ces pièces devaient
être fabriquées conformément aux instructions données à Libert, dans la
réunion des députés du cercle de Westphalie tenue au mois d’octobre dernier,
c’est-à-dire que, sous le rapport de la taille et de l’a lo i, elles devaient
être semblables à celles d’Ernest de Bavière. L’orfèvre Pierre De Fraisne,
nommé wardien essayeur 2, en fit l’épreuve le 1 9 décembre : il trouva que
les pièces de huit albus (les Bavière) tenaient 8 deniers 1 grain de fin, el les
demies 8 deniers */, g ra*n) Ie lout conformément à l’ordonnance 3.
La fabrication de ces monnaies paraît avoir été suspendue quelque temps;
on voit du moins que, le 1 2 avril 1 6 3 1 , la chambre des comptes, à la
demande de Liberl, lui fit remettre les coins des réaux et des demi-réaux
(Bavière et demi-Bavière) qu’il était chargé de forger, et ce afin qu’il pût
achever le monnayage des 2 ,0 0 0 marcs qui lui avaient été commandés.
Celte fabrication se prolongea jusqu’en 1 6 3 2 , puisque, le 1 8 février de cette
année, la chambre fixa au lendemain l’ouverture de la boite aux Bavière
et aux demi-Bavière dernièrement forgés par Herman Libert
A cette époque il y avait déjà quelque temps que l’ancien atelier monétaire
de Dinanl se trouvait rétabli. Le 2 mars 1 6 3 2 , la chambre des comptes fil
écrire à Jean Vanden Hoeve, monnayeur de Dinant, qu’avant de lui renvoyer
la boîte aux monnaies, on attendait qu’il eût fourni ce à quoi il s’était
en g a g é 3. Ce nom de Vanden Hoeve doit cependant avoir été mis par erreur,
1 Conseil privé, Dépêches, reg. 36, fol. 172.
2 Le célèbre orfèvre liégeois Pierre Defraisne, né en 1612 d’un père également orfèvre,
était apparemment le fils du wardien des monnaies de Ferdinand de Bavière.
3 Pièces justificatives, n” XXXVI et XXXVII.
i Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 224 et 232 v°.
3 Ibid., fol. 233 v°.