ALBÉRON II DE GUELDRE ou DE CHINY ', 1 1 3 6 - 1 1 4 5 .
Après une assez longue vacance du siège, eut lieu I élection d Albéron II,
au plus tard pendant le carême de l’année 1 1 3 6 . Le fait capital de son
règne est la reprise du château de Bouillon, qui fut attribuée à la présence
de la châsse de saint Lambert, qu’on y avait transportée (1 1 4 1 ).
L’épiscopat d’Albéron est représenté comme une époque de désordres
pour l’Église. Dénoncé au pape par Henri, prévôt de la cathédrale, l’évéque
se rendit à Rome afin d’y présenter sa justification. Comme il était en route
pour regagner ses États, il mourut le 2 7 mars 1 1 4 5 .
88. Busle mitré, de profil à gauche, tenant une crosse au-dessus de laquelle on voit
la lettre A.
— Arbre : .............S (probablement denaris).
^ Gr. 0,76. Æev. b. de fium , 1 8 5 5 , p. 1 46, et pl. IV", n° 7.
(Trouv. de Maestricht, XIIe siècle.)
Cab. de l’État belge.
L’apparilion de la mitre sur ce denier, dont le revers offre la reproduction
fidèle d’un revers d’Albéron 1“ , engage M. De Coster à l’attribuer au successeur
immédiat de ce prince, Alexandre I1' (Rev. b. de num,., 1 8 5 1 , p. 1 3 ).
Nous pensons que si l’âge de cette monnaie ne doit pas être reculé jusqu’à
Albéron Ier lui-méme, elle ne peut appartenir qu’à Albéron II. L’arbre était
un emblème adopté par Albéron 1«; or, comme le remarque M. Meyers,
il se trouve que cet arbre (en italien albero) fait précisément allusion au
nom de l’évêque, et dès lors il est tout simple de le retrouver sur une pièce
d’Albéron II. Selon Dannenberg, cette observation ingénieuse n’a de valeur
que pour autant que le coin ait été l’oeuvre d’un graveur italien. Mais il ne
faut pas perdre de vue que nos évêques se rendaient fréquemment en Italie,
tantôt auprès du pape, tantôt avec l’empereur, et que, même sans être Italien,
on devait apprécier, dans l’entourage du prélat, un jeu de mots tout a fait
dans le goût de ce temps.
l Une dissertation savante de M. Goffinet, insérée dans le tome XI du Bulletin de rin stttu t
archéologique liégeois, tend à prouver qu’Albéron était fils d’Otton II, comte de Chiny.
8 9 . Buste à gauche tenant de la main droite une crosse (? ); derrière, une palme.
— Bâtiment avec dôme au centre.
A. — Gr. 0,69. Coll. de M. Piat.
Il serait difficile d’assigner une autre place à ce denier : les attributs de
l’évêque sont les mêmes que sur le numéro suivant, incontestablement
d’Albéron II, et le dôme porte un appendice commun à ces deux monnaies.
90 . Buste mitré de face, tenant une crosse (?) de la main droite et une palme de la gauche :
. . . -E (?) R -0
— Bâtiment avec dôme et tourelle.
A. — Gr. 0,89. D e R e n e s s e , pl. III, n° 2.
Coll. de l’auteur.
9 1 . Buste mitré tourné à droite vers une crosse; derrière, une palme. Sous la volute
de la crosse apparaît une fleur de lis : A-L
— Derrière une enceinte cr énelée, bâtiment avec tour centrale entre deux grandes
fenêtres (?) et deux croisettes.
A. — Gr. 0,94. Coll. de M. Piat.
Ce denier est classé par M. Perreau au règne d’Alexandre II. Sans
contester formellement celle attribution, nous trouvons que le droit a trop
d’analogie avec la monnaie précédenle, pour en pouvoir être séparé.
HENRI II DE LIMBOURG, d it DE LEYEN, 1 1 4 5 -1 1 6 5 .
Le 1 2 mai 1 1 4 5 , l’accusateur d’Àlbéron, que l’on croit fils de Henri Ier,
comte de Limbourg, fut désigné pour le remplacer. Sa consécration eut lieu
le 2 4 juin suivant.
Ce prélat guerrôyeur, après avoir défait le comte de Namur à Andenne,
accompagna Frédéric Barberousse dans ses trois premières expéditions
d’Italie ( 1 1 5 4 -1 1 6 4 ) . Il y gagna la bienveillance de l’empereur, fut comblé
d’honneurs et de richesses, et mourut à Pavie le 6 octobre 1 1 6 5 .
Il avait acquis les chàleaux de Rolduc, de Duras et de Born, qui furent
rendus en fief à leurs possesseurs où perdus dans la suite. Son intimité avec
13