JEAN D’ARCKEL, 1 3 6 4 -1 3 7 8 .
Armoiries : d’argent à deux fasces bretessées de gueules.
Jean d’Arckel, évêque d’Utrecht, fut nommé par le pape au siège épis-
copal de Liège, puis investi par l’empereur et inauguré le 3 0 juillet 1 3 6 4 .
La succession du comté de Looz continuant d’être revendiquée, les armes
à la main, par Arnould d’Oreye, les Liégeois résolurent de mettre le siège
devant son château de Rummen. Ils s’en emparèrent en 1 3 6 8 , e t , le
8 octobre de l’année suivante, le dernier prétendant au comté de Looz
renonça définitivement à tous ses droits en faveur de l’église de Liège *.
De 1 3 7 1 à 1 3 7 6 , la principauté ne cessa d’être agitée par des troubles
intérieurs, qui, deux fois, contraignirent l’évêque à se retirer à Maestricht, et
les états à proclamer Walter de Rochefort mambour du pays.
Jean d’Àrckel mourut le 1er juillet 1 3 7 8 .
De même que sous le règne précédent, les séjours que l’évêque fit à
Maestricht imprimèrent une grande activité à l’atelier de Saint-Pierre. On
monnaya à Tongre s, et probablement aussi à Saint-Trond, car on trouve,
parmi les témoins assistant à un relief du 17 janvier 1 3 7 7 , un certain
Renier, muntmeister de Sanclo Trudone. Ce maître monnayeur de Saint-
Trond paraît être le même que maître Renier de Bomershoven, échevin de
Saint-Trond en 1 3 8 6 , et que maître Renier de Bommershoven, li monoiers,
qui relève sa part dans une terre sise à Alken, le 8 avril 1 3 7 2 2.
2 5 0 . Dans un encadrement formé de douze arcs, agneau nimbé, devant une croix à long
pied ornée d’une bannière. Au pied de la croix : IOÎj’-DXÎÎC. Légende :
* a g i t » o a i ° B vitiione: » g r a » s p v s c c o p v s » jüsodisxj’
■— Dans un encadrement composé de quatre arcs, alternant avec autant d’angles
saillants, croix ajourée ayant en coeur une rosette et terminée par des trèfles ornés.
1 Différentes dates o n t é té assignées, à cette ren on c ia tion , don t l’acte m êm e a é té pu b lié
par D a r is, Notices su r les églises du diocèse de Liège, t. VI, p. 1 62.
s Cour féodale de Liège, r eg. 4 1 , fo l. 92 v° e t 6 2 v°. — De Borman, Le livre des fiefs du
comté de Looz, p . 262.
Dans les cantons de la croix, quatre fleurs de lis, et huit à l’extérieur de l’encadrement
* x p ’cc | v m c c im | x p ’cc g R S G H A m g x p ’cc g iM P S R A m
Variété avec S G I 2 V S (Catalogue de Jonghe, n° 1 131). -
Autre avec 6CPISC0PVS
Or. — Gr. 6,04. Rev. 6. de num., 1869, pl. XV, n° 2.
Coll. de l’auteur, etc. — 65 flor., vente Micbiels;
180 fr., vente De Coster; et seulement 50 fr., vente
. Dugniolle. ,
Le grand mouton d’or, qui dérive des aignels français, était vulgairement
appelé double mouton d ’or, bien que le poids n’en fût pas deux fois celui du
petit mouton ’.
La disposition bizarre des mots : Joh’d u x ... Bullone, etc., indique assez
que cette superbe monnaie est une imitation d’une pièce étrangère.
MM. De Coster'et C.-A. Serrure 2 enlèvent à Jean III ( f 1 3 8 8 ) le grand
mouton de Brabant, pour en gratifier la duchesse Jeanne ( f 1 4 0 6 ) , et semblent
ainsi donner raison à M. Perreau, qui attribue la pièce liégeoise à
Jean de Bavière (1 3 8 9 -1 4 1 8 ) . Cependant, depuis longtemps, l’auteur d’un
article imprimé dans VEsprit des Journaux 5, â propos d’une trouvaille où
figuraient deux grands moutons d’or liégeois, avait prouvé que ces monnaies
ne pouvaient appartenir qu’à Jean d’Arckel. La composition de ce trésor,
dont les pièces les plus récentes étaient de Louis de Mâle, mort en 1 3 8 4 ,
lui fournissait son principal argument. Nous ajouterons que, sur toutes ou
presque toutes ses monnaies liégeoises, Jean de Bavière a pris le titre d'élu
et non d’évêque; que le grand mouton ne se rencontré pas dans les édils
monétaires qui citent les espèces de Jean de Bavière; enfin, que les documents
contemporains mentionnent des doubles moutons comme ayant eu
cours sous Jean d’Arckel *. Le grand mouton de Liège appartient donc à
cet évêque et est imité de celui de Jean III, duc de Brabant. C’est la plus
ancienne monnaie liégeoise portant le titre de duc de Bouillon.
4 Cf. Chalon, Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, p. 77.
| Notice sur le cabinet monétaire de S. A. le prince de Ligne, 2de édition, p. 163.
3 Lettre sur une ancienne monnoie d'or de Liège, octobre 1778, p. 243.
4 Chroniques de Liège, citées dans Henàux, t. I, p. 496.