rons en revue que les plus intéressantes, en déplorant que tant d’autres
n’aient pas laissé de trace.
C’est en Russie, en Pologne, en Prusse, en Danemarek, en Suisse, qu’on
a trouvé nos premières monnaies, mêlées aux produits d’une foule d’ateliers
étrangers. Les plus anciens trésors qu’on ait découverts dans notre sol ou
aux environs, avaient été enfouis après l’émancipation complète du type
épiscopal, et ne contenaient aucune pièce de provenance lointaine; d’où il
suit que la circulation de notre numéraire devint plus restreinte à mesure
qu’il perdit son caractère impérial.
La découverte de monnaies sans contredit la plus retentissante a été faite
à Maestricht, au commencement de 1 8 8 6 , et magistralement décrite par
M. de Cosler, dans la Revue belge de numismatique de cette année. Elle se
composait d’environ trois cents deniers, y compris une grande quantité
de pièces brisées, détériorées ou totalement usées. Enfoui vers l’année 1 0 8 0 ,
ce trésor atteste le fait important que c’est vers le milieu du XIe siècle, que
la monnaie des évêques, de même que celle de presque tous nos barons,
termina son évolution et fut marquée à leur nom.
. Immédiatement après, se place la trouvaille de Thourolte (Oise), faite
en 1 8 6 4 . Indépendamment de monnaies françaises intéressantes, ce dépôt
renfermait un certain nombre de curieux deniers, paraissant tous appartenir
à l’est de la Belgique et spécialement au temps de l’évéque Otbert ( 1 0 9 2 -
1 1 1 9 ) . M. C.-A. Serrure y a consacré une notice, accompagnée d’une excellente
planche, dans les tomes I et II du Bulletin mensuel de numismatique
et d’archéologie.
Un dépôt de monnaies, presque aussi remarquable que le premier, avait
été trouvé à Maestricht vers 1 8 4 1 . Composé de neuf cents pièces environ, il
faillit passer tout entier au creuset. M. le major Meyers ne put en sauver que
quatre-vingt-deux, généralement d’une belle conservation et représentant
quarante-cinq types ou variétés *. II en publia, dans la Revue belge de
1 Le cahinet des médailles, à Bruxelles, s’est rendu acquéreur de la collection complète
de tons ces types.
numismatique, année 1 8 8 3 , un catalogue complet, avec le résumé des
opinions émises et de nouvelles observations. De son travail il semble résulter
qu’aucune monnaie de ce trésor n’est étrangère à l’ancien diocèse de Liège,
et que l’émission en doit être circonscrite entre les années 1 1 0 2 et 1 1 4 8 ,
au plus tard.
Au mois de juillet 1 8 8 8 , deux colporteurs vendirent à Liège, en partie à
un amateur, en partie à un marchand d’antiquités, un dépôt de monnaies
découvert à Houffalize, dans la province de Luxembourg. Après plusieurs
démarches inutiles, nous parvînmes à concentrer dans nos mains, non pas la
trouvaille entière, mais ce qui en restait encore, car déjà bon nombre de
pièces avaient été détruites. D’après les indications que nous recueillîmes, ce
trésor avait dû renfermer primitivement quatre cent trente-huit pièces, dont
deux cent trente grands deniers français de même type. Ceux-ci étant écartés,
le reste se composait de contrefaçons (Nachmünzen) à l’effigie de l’empereur
Frédéric Barberousse, de monnaies des évêques de Liège Henri II et Alexandre
d’Ouren, de Godefroid III, duc de Lothier, et d’un denier inédit de Louis Ier,
comte de Looz. Il y avait donc absence complète de monnaies de Rodolphe
de Zaeringen, d’où il résulte que l’enfouissement de ce trésor doit avoir eu
lieu avant l’année 1 1 6 7 . Plusieurs types inconnus de monnaies liégeoises et
quelques oboles font le mérite de cette trouvaille; mais toutes ces pièces
étaient frappées avec une négligence telle, que fort peu ont été jugées dignes
d’être conservées.
Les monnaies de Rodolphe de Zaeringen et d’Albert de Cuyek étaient
encore peu connues, lorsque deux grandes trouvailles vinrent jeter un jour
complet sur la numismatique liégeoise du dernier tiers du XIIe siècle. Au
mois de juin 1 8 4 9 , un particulier de Ny, arrondissement de Marche, y
trouva, dans une prairie, un vase grossier, rempli d’environ dix-neuf cents
deniers d’argent, généralement bien conservés. C’étaient, pour la plupart, des
monnaies liégeoises, un certain nombre de deniers impériaux et quelques
pièces brabançonnes, le tout formant une collection de vingt-trois types différents.
M. de la Fontaine se chargea d’étudier cette trouvaille et sa notice Tut