le favorisa tellement que ce fut lui qui dépouilla ses adversaires. Alors ils
s’écrièrent avec dépit : « Voyez donc ce prêtre qui nous a tout gagné! »
Aussitôt Jean de Bavière, se levant de table : « Je ne suis pas prêtre! dit-il,
et quant à votre argent, je n’en ai que faire! » et, le jetant à leurs pieds,
il s’en alla.
Mais ici l’élu avait un autre motif de s’appeler seulement duc et comte.
Il fallait, comme l’a remarqué M. Dumoulin, faire passer son florin d’or pour
celui que son père, le duc Albert de Bavière, avait fait frapper à l’instar des
florins du Rhin, en qualité de comte de Hollande, pendant les années 1 3 9 8
et 1 4 0 1 ’ . Pour mieux donner le change, il fallait aussi imiter autant-que
possible le mol 2 ÏL B 0R , qui se présente tout d’abord sur la monnaie hollandaise
: le graveur a donc imaginé de placer le premier 2Ï du mot B2ÏV2SRI0
au commencement de la légende, en ayant soin de donner à la lettre V qui
suit, une forme si étrange qu’on pourrait la prendre pour un L.
Le mot FLORIIÎI, pour PL0RII2VS, qui se trouve par erreur sur la pièce
d’Albert, a même été servilement reproduit sur celle de son fils; et ce qui
prouve à l’évidence l’intention frauduleuse de ce dernier, c’est que sa monnaie
ne pèse que 3*r,0 1 , tandis que celle de son père pèse 3 5r,5 0 .
2 8 2 . Type ordinaire des florins ou saint Jean, avec une croix entre les jambes du saint :
S • IO f jT Ï 0 I -S • BHOICUFS • (S. Joliannes benedictus?):
Dans un encadrement formé de quatre arcs de cercle, l’écu au lion du Palatinat
entouré de quatre pelils écussons : en haut, Bavière; en bas, Empire; ii droite
et à gauche, un écusson portant une croix haussée : «F SR O R ST T Î O P ID I •
m S2S0OTI WR VD
(jr. 3^40. Coll. de M. Piat. — Exempt, à fleur de coin , 380 fr.,
vente De Costcr.
Jean de Bavière fil forger plus tard un florin analogue en Hollande. Ces
deux pièces rentrent probablement dans la catégorie des monnaies connues
sous le nom de florins de Bavière.
t Voyez Van der Chïs, De Muutm der .voormaligc graafschappm HoUand m Zeeland,
p . 264, et pl. VII, n" 4.
283. Écusson écartelé de Bavière et du Palatinat, dans un encadrement de trois demicercles
alternant avec autant d'angles saillants; à l’extérieur, six fleurons dans
les angles rentrants : 88 IOI^S: D S I : G R 2 Ï : 0 P S : L 0O JO I: 2 : CCOÎR0S
i L O S
— Croix pattée coupant ta légende intérieure : MOI2 | S T 2 S | S P S | L S D .
Légende extérieure : 88 BIÎDICPHV : SIW : I2OSI20 : D l t l : R R I : I ^ V ! # P I
A. -f1- Gr. 2,21. Coll. de la ville de Liège.
Imitation du gros frappé en Hollande par Albert de Bavière (Van d e r
Chys, pl. VII, n° 5).
284. Aigle, la tête à gauche, debout sur deux écussons inclinés, l’un de Bavière-Palatinat,
l’autre du Palatinat ; au-dessous, une rose : IOÎj’S : D 0 I : G : 0L0CCIF :
L 0 O D I 0 ; 2 : CCOffi : L O S
— Croix pattée coupant la légende et anglée des lettres J-, 1 j Xj I TU I 5 0^
(initiales de Huy ou Hasselt, L ièg e , Tongres ou Thuin et Dînant). Légende :
BUDictro | q : V 0 nm | m : n o m i \ 120 : d ih
A. — Gr. 2,18. Coll. du V,e de Joughe.
Variété avec €CIi€OT e t trois points entre ch aq u e mot.
Cab. de l'État belge et de M. Piat.
Autre avec €E P IS , au lieu de €£Ii€ECCTfl
Catalogue De Coster, n° 631; vendu 50 fr.
Pièce exactement imitée du voeidrager d’Albert de Bavière (Van d e r Chys,
pl. VIII, n° 1 2 ), avec celle seule différence que la lettre remplace la
lettre du mot 8 jo iL 7 î/tD , dans les angles de la croix. Le type du voetdrager,
ainsi nommé parce que l’aigle lient les deux écussons dans ses serres, était
employé en Flandre par Philippe le Hardi, qui en emprunta la légende
pieuse Benedictus, etc. 1 aux monnaies de Louis de Mâle.
285. Ëcu de Bavière-Palatinat, dans un encadrement de dix arcs de cercle : 88 B 2 SV 7 SR I 0
i 101} : 0 P S i L 0 O D P
1 Psaume CXVIl, verset 24.