du 2 octobre 1 6 0 0 , qui introduisit l’usage de la monnaie brabançonne dans
les cris du perron. Il en résulte que :
Le florin de Brabant valait 4 florins de Liège. Il se divisait en 2 0 patards;
donc le florin de Liège valait 5 patards de Brabant.
Le patard ou sou de Brabant (stu y v e r) valait 4 liards ou aidants liégeois.
Le marc fo rtis valait 3 florins de Brabant ou 1 2 florins liégeois. Il se
divisait en 2 0 sols fortis.
Le sol fo rtis valait 3 vieux patards de Brabant et se divisait en 1 2 deniers
fo rtis ou 1 2 liards.
Le vieux patard de Brabant se divisait en 2 4 sols de bonne monnaie
de Brabant, et comme il valait 4 liards, 6 sols de Brabant valaient un liard
ou 2 4 sols de Liège; donc un sol de Brabant valait 4 sols de Liège '.
Le denier fo rtis Se divisait en 2 oboles fo r Its ,* donc l’obole fo rtis valait
3 sols de Brabant ou un demi-liard.
L’obole fo rtis se divisait en 2 copés fortis.
Monnaie boné.
Le marc boné de Liège, usité en fait de cens, valait 4 livres ou 8 0 sols
de Liège, c’est-à-dire 3 liards 8 sols. II se divisait en 2 0 sols boné.
Le sol boné valait 4 - sols de Liège et se divisait en 1 2 deniers boné 2.
Le denier boné valait 4 deniers liégeois. Il se divisait en 2 oboles boné
ou en 4 copés (bonés ?).
L obole boné valait 2 deniers liégeois; le copé boné, 4 copés liégeois.
* Défense de faire circuler les deniers de cuivre étrangers « à plus grande valeur que
ung sôz de bonne monnoie de Brabant, dont les 24 font le pattar, ou de 4 soz Ligeois. »
(Cri du 27 avril 1S79, Ms.) -
2 lia enitn rationes ineunt. Qubd a tempore hominum memoriam exeedenle, marcha Leo-
diensis. æstimata fuerit 80 solidis, solidus 12 denariis, qubdque de pressenti marcka oestimetur
quatuor libris, libra 2 0 solidis, vel oestimatio marckoe sit trium liardorum, vulqo aidant, et
o ctosolidorum... lnsertum verb esse Archivis DD. Scabinorum Leodiensium attéstationem,
anni 1886 Martii 4 , quâ testatum fanunt quod très liardi, vulgb aidant, octo solidi monetoe
currentis solvanlur pro marcka census monetoe Leod. (De Méan, Observationes et res nuiicalce
t. IV, p. 97.) ■ . ' "
Il est évident que la plupart des monnaies de compte tiraient leur origine
de certaines monnaies effectives, dont il fallait fixer les rapports avec le
numéraire en circulation. Mais comme il y a eu, selon les temps, différents
florins, patards, aidants, etc., et que la valeur intrinsèque de ces pièces
a presque toujours été en diminuant ', ces rapports paraissent avoir été
assez imparfaitement établis et donnaient lieu à des procès qu’il devait être
parfois bien difficile de juger en connaissance de-cause.
P ou vo ir monétaire e t fabr ication des monnaies.
Il est impossible de savoir si et jusqu’à quel point, dans les premiers
temps, le haut clergé et les nobles pouvaient exercer un contrôle sur le droit
monétaire des évêques. En 1 2 1 0 , le chapitre de Saint-Lambert se plaignit
au pape de ce que l’évêque avait mis en circulation de la monnaie fausse,
que ce corps n’avait pas autorisée 2. A cette époque, l’intervention du chapitre
était donc déjà requise pour toute émission monétaire. Dans la suite,
après la formation des trois étals, c’étaient eux qui devaient être consultés :
on voit Louis de Bourbon, rentrant à Liège en 1 4 7 7 , s’engager à ne faire
battre monnaie que « par la grande délibération et ordinance desdits trois
Estats, comme d’anchienneté il al esté u ze it 5. »
Pendant les interrègnes, le grand prévôt de la cathédrale, comme administrateur
du temporel de l’église, était investi du droit de frapper monnaie 4.
Mais cette administration passant peu à peu dans les mains du chapitre, le
prévôt cessa de bonne heure d’exercer sa prérogative. Il n’en reste déjà plus
de trace après 1 2 0 0 , et celte année est précisément celle du dernier interrègne
qui précéda l’époque où les chanoines, abandonnant la vie commune,
se partagèrent les revenus dont la gestion appartenait précédemment au
1 C’est ce qu’ignorent nombre de personnes, même très savantes, qui réduisent brave-
ment, en monnaie actuelle, les patards et. les aidants d’argent du XVe et du XVIe siècle,
comme s’il s’agissait des patards et des aidants de cuivre du XVIIIe.
2 Liber chartarum ecclesioe leodiensis, Ms., liv. I, n° 116.
.3 Hènaux, Histoire du pays de Liège, 3e éd ition , t. II, p. 1 93,
4 Voyez P e r r e a u , Recherches sur les grands prévôts du chapitre de S*-Lambert, p, 7 ,