de ces pièces laissait parfois à désirèr, le chapitre, dans sa réunion du
3 0 mai, fut d’avis qu’il fallait suspendre le monnayage des espèces d'or et
d’argent, jusqu’à ce que l’épreuve en eût été faite et la quantité déterminée.
Il exceptait cependant de cette mesure la nouvelle monnaie d’argent, dont
il permettait d’achever la fabrication *.
On fit l’ouverture de la boîte des dalers et des écus d’or le 2 4 octobre,
après quoi la chambre des comptes ordonna provisoirement à Jean Gofïin
de ne plus monnayer. Le 2 novembre, elle l’autorisa à reprendre la fabrication
des dalers, pour la somme qui lui restait 2.
Quant aux nouvelles monnaies, il y en avait encore à faire, mais on ne
frappa probablement jamais les huitièmes ou pièces de 5 palards, puisque,
le 1 6 novembre 1 6 4 6 , la chambre des finances donna l’ordre à Jean Goffin
de lui dire exactement ce qu’il avait battu en pièces de 4 0 , de 2 0 et de
■10 patards 5.
Dans une ordonnance de 1 6 S 6 4, il est question d’une instruction donnée
encore à Goffin, le 1 6 février 1 6 S 0 ; nous ignorons ce qu’elle est devenue.
La fabrication des monnaies de cuivre, si active au commencement du
règne de Ferdinand de Bavière, fut reprise vers la fin de l’année 1 6 3 6 .
Déjà le 3 septembre 1 6 3 5 , le gouverneur du château de Bouillon avait
demandé la permission de faire battre monnaie, mais la réponse du chapitre
nous est restée inconnue. Cependant il fallait licencier une partie de la garnison
et f’on était sans argent pour la payer. Dans cette extrémité, le chapitre
ne trouva d’autre expédient que d’autoriser la fabrication d’une monnaie
légale dans le duché de Bouillon, et d’en affecter les régaux à la paye des
soldats congédiés (5 décembre 1 6 3 6 ) .
A la demande du gouverneur et pour subvenir à l’extrême besoin des
soldats, l’autorisation de forger une monnaie de cuivre qui aurait cours
dans le duché, fut renouvelée le 3 février 1 6 4 0 , et la quantité limitée
à 1 0 ,0 0 0 livres 5.
t Conclusions capitulaires, reg. 150, fol. 163 et 164.
2 Chambre des finances, Protocole, reg. 25, fol. 93 v°.
. 3 I b ii., fol. 94 v”.
* Pièces justificatives, n” XLVIII.
s Conclusions capitulaires, reg. 141, fol. 7. — Pièces justificatives, n» XL.
Entre ces deux émissions, il y en eut une autre dans un endroit qui n’est
pas désigné (Hasselt ou Maeseyck?); on sait seulement qu’une instruction
relative à la fabrication d’une nouvelle monnaie de cuivre fut soumise au
chapitre, le 2 7 novembre 1 6 3 7 *.
De même que la garnison de Bouillon, celle de Dinant était dans la nécessité.
Le gouverneur de la ville s’adressa, comme toujours, au chapitre, qui, dans
sa réunion du 4 mars 1 6 4 0 , décida que Son Altesse ferait forger 6 ,0 0 0 livres
de cuivre à Dinant, et que les bénéfices de l’opération seraient distribués
aux soldats 2.
Ce monnayage était placé sous la surveillance d’un wardien nommé Art
(Arnold) Clocquerts et durait encore le 1 0 novembre 3.
En cette année 1 6 4 0 , on frappait de la monnaie de cuivre non seulement
à Bouillon et à Dinant, mais encore à Hasselt et à Visé. L’entrepreneur de
celle vaste fabrication était un orfèvre nommé François Schelberg, auquel
Henri Munters, le prévôt des monnayeurs de Hasselt, devait fournir tous les
ouvriers dont il avait besoin *.
C’était Christophe De Fraisne qui remplissait, le 1 0 juillet 1 6 4 0 , les
fonctions de wardien à la monnaie de cuivre de Hasselt. Le 2 avril, on y
forgeait des liards et des gigots ou demi-liards. Cela dura jusqu’à ce que
la chambre des comptes, dans sa séance du 6 juillet 1 6 4 1 , eût ordonné
à Schelberg de ne plus faire travailler à Hasselt. Mais, le 1 9 octobre, sur
les plaintes du magistrat de la v ille , elle lui permit d’y forger encore des
liards et des gigots, à déduire de la quantité fixée dernièrement par Son Altesse.
Cette quantité devait être de 4 0 ,0 0 0 livres de cuivre, comme il conste
t Conclusions capitulaires, reg. 144, fol. .101. -t- Le 13 mars 1637, un bourgeois de
Maeseyck, nommé Léonard Lincen (Linssen?), ayant demandé la permission d’y frapper
de la monnaie de cuivre, le chapitre suspendit sa décision jusqu’à ce que cette requête eût
été appuyée par les bourgmestres. (Ibill., reg. 142, fol. 101.) :
2 Pièces justificatives, n° XLI.
3 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 341. — Protocole du notaire Bellevaux,
reg. 1637-1658.
* Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 333 et passim. François ou France
(Franz) Schelberg, qualifié de bedeau (virgifer) de Saint-Lambert, au mois de novembre 1640,
fut nommé orfèvre de la cathédrale le 8 février 1642. Il eut un fils qui devint chanoine et
écolâtre de Sainte-Croix.