et là valeur. Pour empêcher l’introduction de ces monnaies le prince fil une
ordonnance spéciale, le 2 3 octobre 1 3 6 6 '.
L’année suivante, quoiqu’il eût arrêté la fabrication des brûlés, la multitude
en devint telle et le préjudice si grand, qu’après avoir pris de nouvelles
mesures contre les faux monnayeurs, il dut finir par baisser le prix de
ses propres deniers, afin de déprécier ceux qui leur faisaient concurrence 2.
Ainsi s’explique la couleur jaunâtre ou de laiton, propre aux monnaies
de cuivre contrefaites, que l’on remarque parfois sur les mites portant le nom
de Gérard de Groesbeeck.
523. Pièce aux mêmes types, mais sans date : GERA • EPS • LEO :
— COMES | LOSSE | DV2C-B | VLLO
C. Coll. du séminaire de Sf-Trond et de M. Bamps (var.).
524. Écusson ovale et orné de l’évêque, fixé sur la colonne du perron. Aux côtés, les
lettres L -G . Légende partagée de haut en bas par le sujet : GERARDVS» A* -
GROISBEECK
— Croix ajourée et ornée, ayant au centre un quatre-feuilles renfermant un globule.
Dans les angles, la date I-5-6-5. Légende : . . •LEO*DVX*BVLLON‘ C ..L O S ..
C. Coll. du séminaire de S*-Trond.
Brûlé de 2 sols ou douzième d’aidant.
On remarquera que le perron se trouve ici, pour la première fois, accosté
des lettres L-G.
525. Écusson ovale et orné de l’évêque, timbré du chapeau de cardinal. Dans le haut
de l'écu, un point : + GER AR • D . G • CAR • ET • EPIS • LEOD • DVX •
‘ ■ — Croix ornée dont chaque bras est terminé par une feuille qui traverse la légende;
au centre, un fleuron dans un encadrement formé de quatre demi-cercles :
BVLL ■ M | AR • FRA | N • COM | LOSSE •
C. D e R e n e s s e , p l . XXXV, n ° 1 4 .
Le titre de cardinal nous dit assez que celle monnaie n’est pas antérieure
1 Revue belge de numismatique, année 1857, p. 3S8.
2 Chapeauville, t. III, pp. 4 2 6 et 427.
à l’année 1 8 7 8 . Le module et le poids en sont extraordinaires pour le
temps. Aussi ne voyons-nous que celle pièce dans laquelle on puisse reconnaître
les brûlés d ’un aidant qui furent mis à 1 6 sols par l’édit de 1 3 8 3 .
826. Écusson ovale et orné de l’évêque. Au-dessus, un point : + GER. D .G .C A R • ET -
EPIS • L EO D -D V-
— Croix ornée traversant la légende; le centre évidé renferme un fleuron (?) :
' BVLI • | • M • FR • | • COM - 1 • LOSS •
C. D e R e n e s s e , pl. XXXVI, n° 16.
Coll. de la ville de Liège, de M. Doudart de la Grée
et de l'auteur.
Pièce qui paraît être le brûlé d’un demi-aidant réduit à 8 sols par l’édit
de 1 3 8 3 .
ERNEST DE BAVIÈRE, 1 3 8 1 -1 6 1 2 .
Armoiries de Bavière-Palatinat avec les quartiers intervertis. Couronne : te bonnet
électoral, d’écarlate rebrassé d’hermine, garni de perles et sommé d’un globe
crucifère.
Le 3 0 janvier 1 3 8 1 , le chapitre de Saint-Lambert donna à la principauté
de Liège un chef puissant, dans la personne d’Ernest, fils d’Albert, duc des
deux Bavière, et d’Anne d’Autriche. Son inauguration eut lieu le 1 8 juin,
mais son diplôme d’investiture se fit attendre jusqu’au i janvier 1 3 8 3 .
Déjà administrateur des évêchés de Freisingen et de Hildesheim, Ernest
ne tarda pas à être élu abbé de Stavelot. Pour comble de fortune, il devint
archevêque électeur de Cologne, le 2 3 mai 1 3 8 3 , et postulé de Munster,
en 1 3 8 3 .
L’accumulation de tant de dignités ecclésiastiques ne put déterminer ce
prélat à recevoir les ordres sacrés; mais il continua de prendre les mesures
les plus rigoureuses contre les protestants, pendant que le fléau des troupes
étrangères, favorisé par son absence habituelle, ne cessait de désoler le pays.
Ernest de Bavière mourut en Weslphalie, le 17 février 1 6 1 2 .
On voit, sur les jetons de ce prince, la devise Ornnia, placée sous un oeil
ouvert, et cette autre : Aud ia lu r altéra p a rs, qu’on retrouve sur ses monnaies.