habitant de Maestricht, dont la commission fut renouvelée le 1 9 juin 1 6 0 7 ,
aux gages ordinaires de 6 0 florins Brabant (Bb.-L.) par an '
Ce Georges Libert réparait en 1 6 1 1 , comme ayant travaillé pour les
monnaies de Bouillon et de Maeseyck. Le 1 4 septembre de celte année,
on lui accorda, pour entretenir les coins de ces deux ateliers et de celui dé
Liège, un traitement de 1 0 0 (petits) daliers par an, dont 6 0 florins à payer
par le monnayeur de Maeseyck et 9 0 pàr Paul Manlich 2.
Après la mort d’Ernest de Bavière, Georges. Libert, qualifié d’orfèvre,
continua de travailler pour l’atelier tle Bouillon, en 1 6 1 2 ; et pour celui de
Maeseyck, au moins jusqu’en 1 6 1 3 . Des ordonnances de payement, du
2 3 octobre 1 6 1 4 et du 7 mars 1 6 1 5 , témoignent qu’il avait livré à Adrien
Franssen des poinçons de gigot et de demi-gigot, destinés à la monnaie de
Liège. Il fit aussi des poinçons pour celle de Hasselt, en 1 6 1 4 3.
En même temps que Libert, et probablement sous ses ordres, travaillait,
pour l’atelier de Bouillon, J ean VARIN ou WARIN, dont le nom se rencontre,
pour la première fois, le 9 août 1 6 1 1 , puis le 1 5 septembre, à propos d’une
somme de 5 0 florins que Manlich lui avait payée hors des gages de Libert 4.
Sous Ferdinand de Bavière, Jean Varin figure avec le titre de tailleur des
coins de la monnaie de Bouillon, en 1 6 1 3 , et le conserve jusqu’à la dissolution
de cet atelier, en 1 6 1 4 .
Le 1 6 juin de cette année, après le rétablissement de la monnaie de
Hasselt, la chambre des finances ordonne de lui payer 7 2 florins Brabant,
pour les trois poinçons du daler, du quart de daler et du quart d’écu; puis,
le 7 juillet, il reçoit 2 4 florins pour le poinçon d’un souverain. Vers la
même époque, on voit qu’il gravait aussi des cachets. Au mois de janvier
1 6 1 5 , il fait un poinçon et douze coins de liard pour l’atelier de Maestricht,
auquel il livre encore « ung pied de dalers et ung dessus » .
1 Conseil privé, Protocole, reg. 94. — Chambre des finances, Protocole, reg. 18, fol. 173 v°
et 176. Notons que le traitement indiqué était indépendant du salaire attribué à la façon
des poinçons et des coins.
s Chambre des finances, Protocole, reg. 22, -fol. 7 v°.
3 lb id ., reg. 21, fol. 46 et 111; reg. 22, fol. 47 v», 90 v", 126 et 134 v».
4 lb id ., reg. 22, fol. 4 et 8 .
En dernier lieu, le 21 mai 1 6 1 5 , après la grande impulsion donnée à la
monnaie de Visé , nous remarquons cette annotation, qui prouve combien
l’artiste était besogneux : Messieurs des finances, « sur les instanttes requeste
de Jean Varin, attendu sa grande nécessité » , ordonnent de lui payer, outre
les cent florins lui comptés à compte de son élat, encore cent florins i .
Jérôme NOËL, « demeurant en la rue du Verd Bois » , obtint la charge
de graveur sous Jean Varin, le 2 3 mai 1 6 1 4 , avec obligation de se fixer
à Hasselt. 11 prêta serment le 31 mai et fut accepté aux conditions et gages
ordinaires 2. Le 4 octobre, la chambre des comptes chargea le monnayeur
de Hasselt de lui payer 1 1 7 florins Brabant, pour cinq poinçons. Noël travailla
ensuite pour Jean Simon, à Liège, et reçut, le 1 8 novembre, pour un
4 Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 162; reg. 22, fol. 79, 117, 1 1 9 ,1 3 3 v°
et 137. — La plupart des biographes font naître Jean Varin à Liège, en 1604. M. Éd. Fétis
(Bull, de l'Académie royale de Belgique, t. XX, 2e série, p. 352) dit qu’il naquit en 1603, et
l’auteur anonyme des Graveurs de l'école liégeoise ajoute que ce fut le 17 mai. En admettant
cette dernière date, on rapporte qu’à douze ans il entra au service du comte de Loewenstein-
Rochefort, dans la maison duquel son père, Pierre Varin ou Warin, seigneur de Blanchard,
remplissait l’office de gentilhomme. Là il montra des dispositions extraordinaires pour les
arts du dessin, ce qui probablement le fit attacher, comme graveur, à une officine monétaire
du voisinage établie à la Tour-à-Glaire, non loin de Sedan. Il paraît certain du moins
— M. Fétis est bien près de le prouver, d’après les documents découverts par M. Pinchart —
que Warin était employé à cet atelier de fausses monnaies en 1628, et qu’il allait être pendu,
quand Richeliéu, apprenant que c’était un excellent artisan, voulut qu’on le sauvât. Appelé
ensuite à Paris, il acquit bientôt un nom célèbre et une fortune immense, etc. *.
Un seul auteur, Louis Abry (Les hommes illustres de la nation liégeoise, publ. de la Société
des Bibliophiles liégeois), dit que Jean Varin était fils d’un autre Jean et de la fille de Guillaume
Hovius, bourgeois de Liège. Ce renseignement semble être confirmé par un registre
de Notre-Dame-aux-Fonts, à Liège, attestant, à la date du 6 février 1607, le baptême d’un
Jean Varin, fils des époux Jean et Jennekinne.
Il résulte de ce qui précède que Jean Varin, le graveur attaché à la monnaie de Bouillon
en 1611, n’a pu naître ep 1603. Ou bien il s’agit d’un autre Varin que l’illustre artiste,
par exemple son père, Jean Varin, époux de la fille de Hovius; ou bien le graveur général
des poinçons de France, établi loin de son pays, se sera rajeuni d’une dizaine d’années et fait
passer pour gentilhomme. (Voir, sur l’état actuel de la biographie de Warin, l’article de
M. J.-A. Blanchet, dans Y Annuaire de la Société française de numismatique, 1888, p. 84.)
2 Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 166 v° et 168.
* Remarquons encore qu’une déclaration du roi Louis XIV (Rev. m m . française, 1889, pp. 255 et suiv.)
fait connaître que Warin fut appelé des Pays-Bas en 1627, et que, d’après l’acte de naturalité de l’artiste,
il serait venu en F rance en 1626.