premières espèces épiscopales ne se distinguent en rien des monnaies impériales,
avec lesquelles elles se trouvent confondues dans des publications
particulières *, nous avons cru ne devoir commencer ces recherches qu’à
l’apparition du type episcopal, quelque timide qu’elle soit, ou tout au moins
au moment où la monnaie n’offre plus aucun caractère impérial,
variétés. A celte époque reculée, dont il n’est resté que peu de souvenirs numisma-
tiques, ou lorsqu’il s’agit de monnaies rares, les variétés sont mentionnées
d’une façon particulière. Lorsqu’elles deviennent plus communes et ne présentent
aucun intérêt, nous négligeons souvent, de les décrire. Qui pourrait,
en effet, nous en vouloir de ne pas avoir surchargé ce travail de ces innombrables
légendes dont on peut se faire une idée par le catalogue de Perreau
et les listes de Neumann 2 ? Constater que telle monnaie porte leod ou leodi,
telle autre eps ou epis, avec ou sans point, deviendrait de l’enfantillage, sans
compter qu’il serait cruel d’enlever à certains collectionneurs 1 innocent
plaisir de posséder des pièces inédites, inconnues à l’auteur de cette monographie.
Bien autrement importantes sont les variétés résultant d’une date ou d’un
différent monétaire, ces particularités nous donnant des renseignements précieux
sur la durée des types, l’activité des ateliers et les officiers de la
monnaie.
Les variétés de ces deux dernières catégories ne sont évidemment pas
loutes retrouvées, et comme les anciens comptes des monnayeurs n’existent
plus, il est souvent impossible de préciser le commencement et la fin d’une
fabrication.
Nous n’avons découvert, dans les archives de la chambre des finances,
qu’un registre, dit « des monnaies » , contenant, à la suite de quelques
ordonnances, une série de notes fort mal tenues et parfois interrompues,
1 Voyez notamment l’excellent ouvrage de Dannenberg, Die deutschen Münzen der sächsischen
und fränkischen Kaiserzeit.
2 Beschreibung der bekanntesten Kupfermünzen, t. II.
rapportant le résultat des essais de la monnaie et établissant les régaux dus
au prince ou au chapitre, depuis l’année 1 6 4 6 jusques inclus 1 7 0 3 .
Si tout ouvrage de ce genre fait nécessairement prévoir un ou plusieurs
suppléments, il est bon néanmoins de se mettre en garde contre l’existence
de certaines monnaies mentionnées dans le catalogue de Perreau. Ce travail
préparatoire, reposant souvent sur des indications fautives et de mauvaises
reproductions de monnaies, abonde en légendes mal lues, incorrectes, et va
parfois jusqu’à reproduire la même pièce sous des numéros ou sous des
règnes différents.
Il est vrai qu’il est impossible d’avoir à sa disposition tous les origi- planches,
naux d’une série monétaire étendue. C’est ce qui nous est arrivé pour les
premiers temps du monnayage liégeois, dont certains spécimens ne se
trouvent que dans les musées du nord de l’Europe. Pour le reste, nous
avons été presque-toujours à même, soit de contrôler l'exactitude des
gravures existantes, dans les cas très rares où nous les avons reproduites
intégralement, soit de faire dessiner les pièces sous nos yeux, au moyen d’un
ou de plusieurs exemplaires, lorsque ceux-ci appartenaient au même coin.
Dans ce dernier ca s, nous avons pris l’exemplaire le plus parfait dans son
ensemble, et nous ne l’avons complété que dans les limites imposées par sa
configuration
Celte manière de procéder, bien qu’employée avec la plus grande circonspection,
ne sera peut-être pas approuvée par les numismates d’un réalisme
exagéré. Mais si l’on considère qu’indépendamment des altérations chimiques,
l’imperfection habituelle des monnaies du moyen âge résulte presque toujours
de la mauvaise préparation des flans et de la négligence de la fabrication,
plutôt que de la rudesse des coins, on nous saura gré d’avoir attaché moins
d’importance à de simples accidents, qu’à l’oeuvre du graveur et à l’intention
du monnayeur. D’ailleurs, nous n’avons fait en cela que suivre l’exemple
4 La plus grande partie de ces dessins ont été exécutés par M. 01. Henrotte, de Liège,
avec une habileté et une patience dignes des plus grands éloges.