poinçon de liard, le prix ordinaire de 2 4 florins Il fil les coins des différents
florins d’or frappés par ce monnayeur, en 1 6 1 9 2; puis on lui commanda
ceux des demi-réaux et des pièces de 4 et de 2 patards destinés
à la forge de Marguerite, veuve de Simon, en 1 6 2 2 3.
La fabrication des monnaies se ralentit ensuite au point que, le 31 janvier
de l’année suivante, la chambre des finances décida de ne plus donner à
Jérôme Noël le traitement que le commissaire Wyntgis lui avait promis :
on lui accorda 1 8 0 florins Brabant, une fois, tant en considération des s e r vices
qu’il avait rendus aux monnaies dè Hasselt et de Liège, qu’en payement
d’un poinçon qu’il avait fait pour Maestricht * En compensation, il fut chargé
d exécuter et de vendre, à son profit, un recueil dans lequel seraient gravés
en taille-douce tous les rixdalers circulant au pays, avec leur évaluation 5,
Lorsque Herman Libert fut autorisé, en 1 6 2 9 , à forger des Bavière et
des demi-Bavière, on lui donna pour graveur Jérôme Noël 6. Cet artiste
termina sa carrière au service de la monnaie de Dinant. Cela résulte de deux
décisions de la chambre des finances : l’une, du 2 mars 1 6 3 2 , obligeant
le directeur de cet atelier à solder le restant du compte de Jérôme Noël ;
I autre, du 2 8 avril 1 6 3 4 , ordonnant de payer à « la relicte feu Jérosme
Noël » les honoraires de son mari, pour les vacations qu’il a faites pendant
dix-sept jours à Dinant, à charge par elle de rapporter les coins, poinçons,
matrices, etc., encore eh sa possession 7.
Après Jérôme Noël, nous trouvons les frères Henri et Michel NATALIS
( N o ë l ) , mentionnés comme les prédécesseurs de François Slévarl, graveur
des monnaies de Ferdinand de Bavière au 2 avril 1 6 4 0 . À cette époque,
le premier était décédé et le second, nouvellement éxpatrié. La chambre des
1 Chambre des finances, Protocole, reg. 22, fol. 125 et 127 v°.
2 lb id ., reg. 22, fol. 228 ; reg. 23, fol. 39 v° et 40.
3 Pièces justificatives, n° XXXV.
* Chambre des finances, Protocole, reg. 22, fol. 275.
3 lb id ., reg. 23, fol. 153 v°. Ce livre, devenu très rare, parut en 1625, sous le titre de :
Ordonnance et renovation de son alteze Sermi nostre Prince sur le faict de la monnoye; a Liege,
chez Jerosme Noël.
6 Pièces justificatives, n° XXXVI.
7 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 233 v°; reg. 24, fol. 53.
comptes ayant réclamé vainement à leurs représentants les coins et les poinçons
des monnaies, renouvela son ordre le 3 mai, en l’adressant cette fois
aux « représentans Hierosme Noël * » .
F rançois STÉVART grava entre autres les coins de la monnaie de cuivre
de Dinant, en 1 6 4 0 2. Il fut continué dans sa charge par Maximilien-Henri
de Bavière, et nommé graveur des monnaies du comte de Reckheim le
1 6 août 1 6 8 8 . Il remplissait encore ces deux emplois le 1 8 juin 1 6 8 8 3.
Le successeur de Slévart nous est resté inconnu. On peut néanmoins,
sans trop se risquer, nommer ici Henri FLÉMALLE, frère du peintre Berlholel
Flémalle. Cet artiste, ciseleur et orfèvre très habile, fut chargé par Maximi-
lien-Henri de Bavière, en 1 6 6 7 et en 1 6 7 0 , d’exécuter les deux médailles
sur la peste dont il est question dans le Recueil héraldique des bourgmestres
de Liège A 11 mourut, d’après Abry, en 1 6 7 8 ; cependant, comme
il fut remplacé en 1 6 8 6 par son fils Nicolas, en qualité d’orfèvre de la
cathédrale, il y a lieu de croire que la première de ces deux dates doit être
lue 1688..
Nicolas-F rançois MIVION, le meilleur élève de Flémalle, est né à Slatte,
faubourg de Huy, en 1 6 8 6 . Après avoir passé quelques années à Paris,
travaillant à des pièces d’orfèvrerie et gravant des coins pour la monnaie
du roi, il vint s’établir à Liège, où il ne tarda pas à être nommé orfèvre en
titre du chapitre (1 3 septembre 1 6 8 8 ). Protégé par Jean-Louis d’Elderen,
! Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 334 et 338. II nous est impossible d’établir
le lien de parenté qui unissait Jérôme aux frères Henri et Michel. Ce dernier, alors
déjà célèbre comme graveur en taille-douce, naquit en 1611. On assure que son père était
Henri Natalis, graveur des coins de la monnaie de Liège (voy. c i-de ssu s), auquel on
attribue le portrait gravé de La Ruelle (1637); mais, d’après ce qu’on vient de lire, l’auteur
de cette gravure serait plutôt le frère de Michel, nommé également Henri. (Cf. Bull, de l’in st.
arch. lièg., t. VIII, pp. 339 et suiv.)
2 lb id ., reg. 23, fol. 341.
3 De Chestret, Les contrefaçons de Gronsveld et de Reckheim, dans la Revue belge de
numismatique, année 1883, p. 222. — Un nommé François Stévart, qui prêta serment comme
« ouvrier assistant à la presse des monnoyes », en 1662, ne doit pas être confondu, nous
semble-t-il, avec le graveur du même nom.
4 Voir aussi Revue belge de numismatique, année 1863, p. 451; et Biographie nationale,
art. Henri Flémalle.