celui de Stalte ou de la rive gauche. II y a quelque temps, dit M. Wigny ',
on voyait encore à Statle un vieux mur, percé de meurtrières et que l’on
appelait mur al mannoîe. Ce dernier atelier marqua ses produits du nom de
L estai et parait n’avoir fonctionné qu'entre les années 1 2 9 0 et 1 3 1 2 .
Dînant»
Armoiries : d'argent au lion naissant de gueules (couronné d'or) *.
On rapporte que saint Monulphc laissa à l’église de Tongres tous ses biens
patrimoniaux, entre autres le château de Dinant (Dionanl, Deonalum, etc.),
au pied duquel il avait consacré, en 5 5 8 , un temple en l’honneur de la
Vierge 3. En 9 3 4 , à ce qu’il parait, l’évéque Richaire remplaça cette église
par une autre, dédiée à Notre-Dame et à saint Perpèle.
Les rois francs des deux premières races, y compris Charlemagne, monnayèrent
à Dinant; puis on y forgea, au nom d’Olton (III), des deniers qu’il
est permis, en l’absence d’une concession monétaire, de considérer comme
purement impériaux.
Au commencement de l’époque féodale, la souveraineté de Dinant était
partagée entre l’évêque de Liège et le comte de Namur; cependant tout ce
qui concernait la monnaie appartenait uniquement à ce dernier. Cet état
de choses est constaté par une charte de l’année 1 0 6 0 ou environ : Malleus
et incus, monda et monelarius et percussura et inscriptio numismalis ad
comitem pertinent *.
Peu d’années après, le 2 5 juin 1 0 7 0 , le roi Henri IV, en autorisant
l’évéque Théoduin à reconstruire le fort de Dinant, lui concéda au même
1 Abrégé chronologique de l’histoire de la ville de Huy. 1882.
2 Sur les armes officielles de Dinant, le lion se trouve ridiculement entouré de joncs
de gueules. Un sceau de cette ville, appendu à une charte de 1271, porte un donjon accompagné
d’une tour crénelée.
3 Acta sanctorum, t. II, p. 198, et les historiens liégeois.
4 Énumération des droits que le comte de Namur possède à Dinant, dans le Cartulaire
de la commune de Dinant, publié par St. Bormàns, p. 1.
endroit la monnaie cl le tonlieu, pour être tenus librement en fief de
l’Empire *.
Ainsi l’indivision tourna peu à peu à l’avantage du pouvoir épiscopal, et
Dinant finit par devenir une possession exclusivement liégeoise. On voit bien,
une dernière fois, dans un accord conclu en 1 2 9 7 , que les deux souverains
réservent expressément leurs droits sur celte ville *, mais déjà Henri de
Gueldre ( 1 2 4 7 -1 2 7 4 ) y avait battu monnaie e t , selon toute apparence,
l’atelier des comtes de Namur était fermé depuis le règne de Godcfroid
( 1 1 0 5 -1 1 3 9 ) .
La numismatique dinantaise, après avoir repris quelque importance sous
Ferdinand de Bavière, finit en 1 6 4 0 , avec une autorisation de frapper dans
la ville une monnaie de cuivre et d’affecter au paiement de la garnison
le bénéfice résultant de cette fabrication.
Bouillon.
Armoiries : de gueules à la fasce d'argent.
Avant de passer à l’église de Liège, la terre de Bouillon [Ballon, Bulonium)
appartenait à la maison d’Ardenne. Godefroid IV, le Barbu, duc de Basse-
Lorraine, y forgea des deniers, sur l’un desquels on voit le nom de sa femme,
Béatrix de Toscane, qu’il avait épousée en 1 0 5 3 5. Son petit-fils, Godefroid
de Bouillon, parlant pour la croisade ën 1 0 9 6 , vendit le château dont il
devait illustrer le nom, à Otberl, évêque de Liège.
Par un arrangement conclu en 1 1 2 7 i , les dépendances de Bouillon, qui
relevaient de l’église de Reims, furent données en fief à l’évêque Alberon Ier,
d’où l’on a conclu, bien à tort, que le château lui-même était sous la suzeraineté
de celte église.
Le comte de Bar s’en empara en 1 1 3 4 et n’en fut expulsé qu’en 1 1 4 1 .
1 Conceiimus etiam ibidem monetam, telonium, mercalum, ut hec libéré teneat episcopus.
(Ordonnances de la principauté de Liège, 1™ série, p . 8 .)
2 Piot, Revue belge de numismatique, année 1855, p . 2 07.
3 C. Picoté, Patria belgica, 1 8 7 8 , p . 693.
* Chapeauville, t. II, p. 1 00.