2 “ Les doubles palards à 4 deniers 7 grains et de 1 0 6 5/4 au marc;
3 “ Les demi-réaux à 8 deniers 4 grains et de 8 2 3/, au marc;
4° Les pièces de 4 palards à 4 deniers 2 0 grains et de 3 3 ’/« au marc
Quant à l’atelier monélaire de Maeseyck, il avait perdu son chef, Mathieu
Vanden Nederhoven. Le gendre de ce dernier, Pierre Verschul ou Ver-
scheulen, qui, dès avant le 5 mal 1 6 1 2 , lui avait été provisoirement substitué
, fut chargé, le 1 8 mai 1 6 1 3 , de forger des demi-liards et « point
d’autres # , pour environ 8 0 0 florins Brabant. Il était encore à la tète de
l’atelier de Maeseyck au mois de septembre 2.
La monnaie de Bouillon, sous la direction de Paul Manlicb, produisit
une quantité considérable de numéraire. Cependant, on reconnut que ces
espèces n’avaient ni le poids ni le titre portés dans les ordonnances, qu’elles
étaient « instables et différentes » . C’est ainsi que l’aloi des simples et des
doubles écus d’or variait de 17 carats 7 grains à 1 9 carats 2 grains; celui
des florins d’or était de 1 6 carats 6 à 9 grains, au lieu de 1 8 carats 6 grains.
Enfin les dalers de 3 0 palards étaient estimés, pour les changeurs, sur le
pied de 8 deniers 1 6 grains, au lieu de 9 deniers 2 g r a in s5.
II fallait prendre des mesures radicales pour parer à ces abus. Manlich fut
arrêté et poursuivi en raison du dommage qu’il avait causé *. Le 1 4 avril 1 6 1 4 ,
* W o lter s, Notice historique sur fancien chapitre de Thom, p . 6 6 .
2 Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 46 et 110 v°; reg. 22, fol. 90 v°. — A la
demande des monnayeurs du comté de Looz, Ferdinand de Bavière confirma deux fois
les privilèges de leur corporation : 1° le 29 avril 1613, sur la requête de Henri Munters, de
Curange, prévôt; de Gérard Munters et d’Arnold van Elsrack, tous deux jurés et orfèvres;
de Tilman Cannarts; d’Aert Goetbloets; de Renier van Elsrack; de Henri Houtappel; de
Quintin Houtappel, son fils; de Jean Borgers; d’Aert Cannarts; de Gautier van Elsrack ;
de Henri Munters et de Frans Munters, frères; 2° le 3 octobre 1622, sur la requête de
Gérard Munters; d’Arnold et de Renier van Elsrack, tous deux jurés; de Gérard Deekens;
de Jean Bischops; de Quintin Houtappel; d’Ernest Laureten et consorts. (Pièces justificatives,
n° XXX; Dépêches du conseil privé, reg. 40, fol. 78.)
3 Ordonnance des archiducqz, etc.; Anvers, 1614. — Carte ou liste de 1633.
* Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 168. — Paul Manlich paraît avoir été un
spécialiste des plus recherchés pour son honnête industrie : vers l’époque où il fut chassé
de Liège, on le trouve non seulement à la tête des ateliers véreux de Château-Regnault
et de la Tour-à-Glaire, appartenant à la princesse de Conti, mais il entra encore au service
du prince de Sedan, qui le fit ensuite condamner pour crime de fausse monnaie.
(Voy. J. R ouyer, dans la Rev. num. française, 1887 ; et A. P inchart, dans la Rev. belge
de num., 1848, p. 47.)
on s'assura que Jean Vairin, tailleur des coins de la monnaie de Bouillon,
avait remis ces coins au wardin Thomas Masset, et, le lendemain, on lui en fil
rapporter les poinçons à la chambre des finances '. Le prince créa la charge
de commissaire et directeur général des monnaies, et en revêtit, le 2 6 avril,
Guillaume Wynlgis, docteur ès droits, au traitement annuel de 2 0 0 florins de
Brabant et de 4 0 0 pour l’agence de Hollande 2. Il nomma, le 2 9 avril,
Thomas Creyen ou Urayen, maître de la monnaie du duché de Bouillon,
pour six ans, et lui fit donner, par son commissaire Wynlgis, les instructions
les plus minutieuses (2 3 mai) 3. Creyen n’alla cependant pas travailler à
Bouillon; car on le trouve désormais à la tète de l’atelier récemment établi
à lla sse ll, dans une maison appartenant à Mme de Mombeeck. Il fut chargé
de déduire du produit des régaux la moins-value des florins d’or et des
écus d’or, simples ou doubles, forgés par Manlich. On lui adjoignit, comme
essayeur et wardin, Charles de Conninck, qui prêta serment le 2 3 mai et fut
envoyé à Hasselt quelques jours après *.
Ce fut donc entre les mains du mailre monnayeur nouvellement établi
à Hasselt que, par un mandement publié le 31 mai, le prince ordonna de
rapporter les florins d’or et les écus d’or, simples, doubles et quadruples,
si déloyalèment fabriqués par Paul Manlich 5. Ces pièces devaient être
reprises dans les huit jours, au taux fixé par l’édit du 2 8 février 1 6 1 4 8,
puis rompues ou refondues, en présence du wardin ou des détenteurs. Passé
ce terme, le monnayeur n’en devait plus payer que la valeur intrinsèque.
Toutefois, cette mesure rigoureuse fut tempérée par un édit du 6 sep-
1 Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 162.
2 Chambre des finances, Octrois, reg. des monnaies, fol. 1. On voit, dans ce même
registre (fol. 12 v°), que G. Wyntgis était fils de Melchior Wyntgis, conseiller et maître de
la chambre des comptes de Brabant. Quant à l’agence de Hollande, c’était par son intermédiaire
qu’on se procurait les métaux précieux destinés à être monnayés.
3 Ibid., fol. 4. — Pièces justificatives, n° XXXII.
* Chambre des finances, Octrois, reg. des monnaies, fol. 11 v°; Protocole, reg. 21, fol. 166
et 168. Ce Ch. de Conninck est cité comme wardin de la monnaie de Liège le 3 juillet 1613.
(Ibid., reg. 22, fol. 83.)
8 Pièces justificatives, n° XXXI.
6 Cet édit, publié le 5 mars, évaluait le florin d’or à 3 florins 6 patards, l’écu d’or
à 4 florins.