Godefroid III, duc de Lolhier, lui engagea à titre de fief, en 1 1 7 1 , le
domaine de Herstal, mais cet engagement ne dura pas longtemps. Il en fut
de même, sans doute, d’une autre aliénation, par laquelle l’empereur lui
remit en gag e , en 1 1 7 4 , tous ses biens au delà de la Meuse, notamment
le faubourg (burgus) de Maestricht et celui de Saint-Trond, en exceptant
de ces possessions la prévôté de Saint-Servais et l’abbaye de Nivelles.
Il y a lieu de croire que ce fut sous le règne de Rodolphe, en 1 1 8 0 ,
que le comté de Looz devint un fief de l’église de Liège, comme condition
du traité de paix conclu entre le comte Gérard et l’évêque *.
Ce prélat ayant fait rebâtir la cathédrale de Saint-Lambert, qu’un vaste
incendie avait détruite en 1 1 8 5 , consacra le nouveau temple en 1 1 8 9 .
La même année, afin d’expier les désordres résultant de la cupidité et de
la révoltante simonie que lui reprochent tous les historiens, il partit pour la
Terre-Sainte avec l’empereur Frédéric. Revenu dans son pays natal, il mourut
près de Fribourg (en Brisgau), le 5 août 1 1 9 1 2.
Ce fut surtout du temps de Rodolphe et de ses premiers successeurs que
l’imagination capricieuse, bizarre même, des artistes d’alors se refléta sur
la monnaie. Certes beaucoup de types inventés par eux pourraient trouver
leur explication dans les chroniques locales, si toutes étaient parvenues jusqu’à
nous; mais en voulant trop déchiffrer, dit M. Chalon, on finit quelquefois
par faire comme ces medioevisles qui trouvent tout un poème dans la moindre
pierre d’un monument.
116. Buste de face à tète tonsurée, tenant de la main droite un sceptre fleurdelisé :
RO-G EPC (var. ROts).
— Oiseau (faucon?) en repos à gauche, entouré d'une plante.
A. — Gr. 0,89. Djb R e n e s s e , pl. I, n° 2 (Notger).
Coll. de l'auteur, etc. — De très beaux exempl., 5 fr.,
vente De Cosler; i l fr., vente Dugniolle.
1 Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, t. XV, p. 454.
2 Voir, sur .Rodolphe de Zaeringen, les Regesta de ce prince, publiés par M. S ch o o l-
m e e s te r s , dans le tome I er du Bulletin de la Société d'art et d’histoire du diocèse de Liège.
On remarquera que la lettre d du mot Rodolphe est remplacée, à la
manière des Allemands, par la consonne plus forte t.
Quoique le prélat prenne sur ce denier la qualification d'episcopus,
la tête nue et l’absence de la crosse disent assez, selon De Coster, qu’il
attendait encore (de l’antipape) la confirmation de son élection.
117. Buste mitré de face, tenant une crosse de la main droite : RO-tj-EPC
— Oiseau comme ci-dessus.
h . — Gr. 0,88. D e R e n e s s b , p. 2, et pl. I, n° 1 (Notger).
Cab. do l’État belge, de la ville de Liège, du comte
de Robiano et de l’auteur.
On découvrit, parait-il, plusieurs exemplaires de cette pièce et de la précédente,
dans une urne (?) de terre cuite trouvée sous les décombres de la
cathédrale de Liège; ce qui prouverait que ces monnaies y furent placées
lors de la reconstruction de cet édifice par Rodolphe de Zaeringen.
118. Buste mitré, de trois quarts à droite, d’un évêque bénissant, suivi par un clerc
portant la crosse : ROF-EPC (var. UPC).
— Sous une arcade accompagnée de constructions, un faucon en repos à gauche,
tenu en laisse par un personnage couché sur le d o s, à l’exergue de la pièce.
Autour_du faucon, le nom de l ’oiseau en langue vulgaire : FAC-VN
A. — Gr. 0,85. Trouv. de Ny, n* 6. — Trouv. de Tillet.
L’abréviatiou R o f suppose l’emploi de f pour p h , dans Rodolphus.
Cette manière d’écrire était anciennement très commune; on rencontre
même la forme Raulfus.
119. Buste d’évèque mitré, de trois quarts à droite, De la main gauche il tient une crosse ;
de la droite il bénit un personnage à tête nue, ayant les mains jointes : ROF
— Buste de profil a droite coiffé d’une espèce de bonnet. Il est précédé par un
autre personnage portant un flambeau, et montre du doigt le perron placé
entre eux. A l’exergue, un poisson : P-ERV-VO-C (or, je m’appelle perron).
A* Gr. 0,87. Trouv. de Ny, u° 7, — Trouv. de Tillet.
Plusieurs variétés.