Creyen reçut l’ordre de rendre ses comptes le 13 avril 1 6 1 S, en y comprenant
tout ce qu’il aurait forgé jusqu’à ce jour, tant en or qu’en argent.
Toutefois l’atelier de Visé subsista, nominalement du moins, jusqu’en 1 6 1 9 .
Le 5 avril de cette année, la chambre des finances ordonna au wardin
de Conninck de se transporter incontinent à Visé, d’y rassembler le matériel
et les ustensiles de l’établissement, de les faire charger sur un bateau et de
ramener le tout à Liège '.
Au commencement de l’année 1 6 1 8 , Ferdinand de Bavière avait établi
à Maestricht un monnayeur nommé Guillaume Verhoultaert 2. Le droit
qu’avait le prince de battre monnaie dans la Nieuwstad étant contesté par les
souverains du Brabanl, l’atelier de Maestricht ne produisit, parait-il, que
quelques dalers et des liards 3.
Verhoultaert demanda, l'année suivante, l’autorisation de reprendre le
monnayage; mais la chambre des comptes était mal disposée pour lui, et
il échoua *.
La monnaie de cuivre se frappait presque exclusivement à Liège, où
l’atelier d’Adrien Franssen produisit des gigots et des demi-gigots en 1 6 1 4
et peuLêlre encore au commencement de 1 6 1 5 6. Cependant, déjà au mois
d’octobre 1 6 1 4 , on trouve que Jean Simon dirigeait à Liège la forge aux
monnaies de cuivre. A la fin de cette année, la chambre des finances prescrivit
d’y employer jusqu’à dix-huit ouvriers. Un jour, elle envoya chez le
monnayeur, à I’improviste, quelques personnes de confiance, pour vérifier
la taille des liards et des gigots : on trouva que les 6 6 gigots pesaient juste un
demi-marc. Charles de Conninck fut chargé de surveiller cette fabrication 6.
Par commission du 6 septembre 1 6 1 5 , le prince autorisa Jean Simon
* Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 212; reg. 23, fol. 18 v°.
2 Pièces justificatives, n° XXXIII.
3 3 février 1615. « Messieurs (des finances) ordonnent à Guilheame Verhouttaert, mon-
noyeur de Mastricht, de payer à Jean Varin vingtenueff florins dixseptz patars, pour un
poinçon de liartz qu’il at fait pour ladite monnoye et douses coings dédit learts, ung pied
de dalers et ung dessus qu’il at livré. » (Chambre des finances, Protocole, reg. 22, fol. 133 v°.)
* Chambre des finances, Protocole, reg. 21, fol. 244 et 262 v°.
s Ibid., reg. 22, fol. 126 et 134 v°.
6 Ibid., reg. 21, fol. 185, 190 v°, 191 v° et 198.
à frapper, à titre d’essaj, des tiers de liard, du poids de 2 8 grains ou environ,
pour la somme de 3 ,0 0 0 florins Brabant Ces pièces de 8 sols sont mentionnées
dans le cri du 5 mars 1 6 1 6 .
Pendant qu’on frappait tout ce cuivre, l’atelier aux monnaies d’argent,
établi dans la cité, semble avoir été languissant. Son directeur, Adrien
Franssen, ayant donné ou reçu sa démission, le prince nomma à sa place
Jean Simon, qui fut proposé au cercle inférieur de Westphalie le 1 2 mai 1 6 1 5 .
L’assemblée, tout en différant son acceptation, arrêta le nouveau pied auquel
le maître de la monnaie de Liège pourrait forger, provisoirement et à litre
d’essai, les demi-réaux et les pièces de 1, 2 , 4 , 6 et 8 patards 2.
Il résulte d’un document du 2 4 avril 1 6 1 8 qu’à celte époque la fabrication
des monnaies se trouvait suspendue 3. Elle fut reprise en 1 6 1 9 , probablement
après l’arrivée à Liège du matériel de Visé. On voit alors Jean Simon
forger des florins d’or, en vertu d’un ordre émané du prince le 8 novembre
de l’année précédente ■*. Mais bientôt, le coin de ces florins fut radicalement
changé : le 2 décembre 1 6 1 9 , la chambre des finances commanda au graveur
Jérôme Noël « de faire ung poinçon de florin d’or avec ung aygle d’un
costé, et de l’autre coslé une nostre Dame, et au pied d’icelle ung écusson
avec les armoiries de S. A. » s . Hâtons-nous de dire qu’aucune pièce de cë
type ne nous est parvenue.
Jean Simon fit aussi des dalers et des demi-dalers; un document postérieur
nous a conservé la trace de l’instruction qui lui fut donnée pour cette
fabrication e. Il mourut avant le 4 février 1 6 2 1 , jour où sa veuve Marguerite
reçut l’ordre de payer au wardin de Conninck le montant de son é ta t7.
Le 7 novembre 1 6 2 2 , la veuve Simon obtint de Ferdinand de Bavière
la permission de forger, concurremment avec les dalers de trente patards,
des demi-réaux et des pièces de quatre, de deux et d’un patard, portant le
1 Pièces justificatives, n° XXXIV.
2 H ir sc h , t. VII, pp. 419 et 424.
3 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 1 v°.
4 Ibid., reg. 22, fol. 228; reg. 23, fol. 40.
8 Ibid., reg. 23, fol. 39 v°r
‘ 6 Pièces justificatives, n° XXXV, dans l’Instruction.
ÿ Chambre des finances, Protocole, reg. 22, fol. 244.