Le magnifique spécimen dont nous donnons la gravure, appartient à la
ville de Liège. Les autres exemplaires de cette monnaie, toujours plus petits
et rognés, se distinguent par des légendes différentes. Parmi ces variétés,
il y en a en cuivre jaune.
427. Armoiries de Horu remplissant le champ; au-dessus, des nuages, cl tout autour,
des flammèches : tg IOIrjS * D S * b O B H * S P S ’* L tSO D IO T
|g f j _ Croix fleurdelisée : * iH O n® H 2 S * BO V 2S * F2S€OT2S * SCCI’ IRBV’
B. N. De R e n e s s e , p l. X X , n°. H .
' Coll. de la ville de Liège, du séminaire de S'-ïrond
et de M. Navcau.
Denier non1 d’une épaisseur extraordinaire pour le temps.
• D’après M. Perreau, celle monnaie aurait été frappée pendant le séjour
que Jean de Horn lit à Sainl-Trond, en 4 4 8 9 , lorsqu’il se jela dans celte
place, pour la défendre contre l’armée des la Marck L Ic i, comme sur le
denier de Robert de Thourolle, les monnayeurs sainlronnaires n’ont pas
oublié que leur ville portait une aigle dans ses armoiries,
ÉRARD DE LA MARCK, 1 3 0 6 -4 5 3 8 .
Armoiries de la Marck au lion issant. Heaume à masque couronné d’une fasce éehiquetéc,
avec un lion enlre deux cornes de buffle pour cimier.
Érard de la Marck, fils de Robert; sire de Sedan, et neveu du Sanglier
des Ardennes, fut élu le 3 0 décembre 1 5 0 5 et Sacré le 2 mai suivant. Il ne
reçut l’investiture de la principauté que le 2 2 avril 1 5 0 9 .
Après avoir servi longtemps la France, Érard ne craignit pas de rompre
la neutralité du pays de Liège, en concluant à Sainl-Trond un traité d’alliance
avec la maison d’Autriche ( 1 5 1 8 ) .'Pour le récompenser, l’empereur Maxi-
milien augmenta les privilèges de la nation, et Charles-Quint le fit élever
à la dignité de cardinal, le 9 août 1 5 2 1 . De son côté, l’évêque seconda les
i L’atelier monétaire de Sainl-Trond, p. 7.
vues de l’empereur, en s’opposant avec une rigueur excessive à l’introduction
du protestantisme dans ses États.
Par sa prudence et son énergie, Érard sut réprimer la sédition connue
sous le nom de mutinerie des Rivageois. Il créa des institutions utiles, protégea
les arts, et mourut en laissant la réputation d’un administrateur habile
et d’un prince magnifique (1 6 février 1 5 3 8 ).
Les cris du perron de 1 5 4 0 et de 1 5 4 5 nous apprennent qu’il existait
un double (florin d’or) Erardus à la Notre-Dame et S. Lambert, monnaie
importante qui nous est restée inconnue (comparez n°s 4 3 3 et 4 3 4 ) .
Ce fut en 1 5 0 7 , selon Bruslhem, en 1 5 0 8 , selon Chapeauville, en tout cas
avant d’avoir reçu ses lettres d’investiture, qu’Érard de la Marck commença à
frapper des monnaies d’or et d ’argent de la valeur des espèces brabançonnes.
Afin de faciliter au pays de Liège et aux provinces limitrophes l’usage réciproque
de leur numéraire, il eut soin d’envoyer, sous la conduite de son.
chancelier, une députation chargée de soumettre ces monnaies aux communautés
et aux états du Brabant. Ceux-ci furent d’accord pour les approuver,
mais en déclarant qu’il appartenait à d’autres d’en déterminer exactement
la valeur. Il faut croire que les essayeurs n’y trouvèrent rien à redire, car
Chapeauville ajoute que cette mesure, eut effectivement pour résultat de
favoriser les relations commerciales entre les deux nations *.
A la réunion des états du 9 septembre 1 5 1 1 , l’évêque décida une nouvelle
émission de monnaies d’or et d’argent, « au pied et valeur » des espèces
dernièrement fabriquées en Brabant. En même temps, il ordonna qu’après
le jour des Rois (6 janvier 1 5 1 2 ) , les rentes, cens, etc., constitués avant la
1 1 807. Eodem tempore ipse dominus reverendissimus numismala sut nominis cæpil cudere :
aureum valgris unius Pbilippei Brabantiæ, argenteum vero similiter in valore Brabantio.
Demum missis ad communitates et deputatos patrioe Brabantiæ cancellarw suo et domino
Petro de Cortembach, sigillifero, cum aliis' nonmllis viris eminenlibus, gui monetam ipsiits
deferebant examinandam et appretiandam, eum ad finem, ut sine diflicultate a finitimis fkret
oequalis mus utriusque monelæ. Quam quidem diligenter inspectam approbarunt, sed qu s appre-
mtionem tamquam ad se non perlinentem a se abdicarunt. (Chronique de B rusthe/ , dans te
Bull, de l’Inst. arch. liég., t. VIII, p. 24.) — Cf. Chapeauville, t. III, p. 240.