d’une décision du 2 8 février 1 6 4 2 , accordant à Schelberg la faveur de ne
payer, sur celte fabrication, que 4 palards de régaux par livre, au lieu de
4 */, palards *.
L’alelier des monnaies de cuivre de Visé nous est connu par quelques
actes notariés, d’où il résulte qu’un nommé Louis Voes s’élait engagé, le
11 juillet 1 6 4 0 , à fournir à Schelberg 1 2 ,0 0 0 livres de flans de cuivre,
destinés à être convertis en liards au titre de duc de Bouillon. Ces liards,
une fois « cognés » à la forge de Visé , devaient être remis à Voes, en la
ville de Liège. A la date du 1 0 novembre, Schelberg avait livré une certaine
quantité de liards, mais comme le reste se faisait probablement attendre, il
promit d’en activer la fabrication jusqu’à l’achèvement de son entreprise 2.
Les émissions de monnaies de cuivre continuèrent à se succéder sans
interruption. Le 2 3 novembre 1 6 4 0 , le chapitre autorisa François Schelberg
à frapper, sous le bon plaisir du prince, 7 à 8 ,0 0 0 livres de demi-liards 3.
Le lieu où ces pièces pourraient être forgées n’est pas indiqué. Ce devait
être Hasselt ou même Liège, car il est prouvé que, dans la capitale aussi,
on fit des monnaies de cuivre avant le 6 juillet 1 6 4 1 4.
Ce fut probablement après avoir permis, comme on l’a vu, de forger
4 0 ,0 0 0 livres de cuivre, que le prince ordonna, le 16 août, de rapporter
tous les anciens liards au monnayeur. Celui-ci devait en rendre la valeur
en liards nouveaux, portant, d’un côté, l’écusson écarlelé de Bavière sur la
crosse et l’épée^ de l’autre, les lettres F - B s. Une grande partie de ces liards
fut frappée à Liège, où l’on se vit bientôt obligé de convoquer les ouvriers
de l’âtelier de Hasselt, pour ne pas en interrompre la fabrication 6.
Avant même qu’elle fût achevée, le 9 septembre 1 6 4 2 , Schelberg s’adressa
à la chambre des comptes pour obtenir un nouvel octroi, mais on lui
répondit que l’intention de Son Altesse y était actuellement opposée 7.
1 Chambre lies finances, Protocole, reg. 23, fol. 338, 360 et 368; reg. 24, fol. 112.
2 Pièces justificatives, n° XLII.
3 Ibid., n° XLIII.
4 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 360.
5 Grand greffe des échevins, Mandements, 1627-1724.
6 Chambre des finances, Protocole, reg. 23, fol. 363 v° et 365.
7 Ibid., reg. 25, fol. 17.
Le contrat que Frans Schylbert (sic) fit, le 2 8 octobre, pour la taille de
7 à 8 ,0 0 0 livres de flans à convertir en liards J, ne peut donc se rapporter
qu’à une ancienne concession.
Depuis le 15 juillet 1 6 4 1 , Schelberg s’était associé Benoit Adriani. La
liquidation de leurs comptes nécessita l’intervention de la chambre des finances
et du wardien Nicolas Marteau, dit del Xhure. En conséquence, le 2 3 mars
1 6 4 2 , la chambre ordonna à Adriani de produire l’état des livraisons de
cuivre qu’il avait faites tant en platines de Hongrie ou en lingots, que pour
la monnaie de Maeseyck 2.
Maeseyck est donc le sixième endroit où, dans l’espace de deux ans,
l’on monnaya du cuivre. On finit même, paraît-il, par battre une foule
de liards à l’insu du chapitre; c’est pourquoi la chambre des finances, dans
sa réunion du 4 septembre 1 6 4 3 , ordonna à Schelberg de produire le
compte de tous les liards forgés par lui ou par ses substituts et compar-
chonniers 3.
L’alelier de Maeseyck n’avait pas encore renoncé à cette production
effrénée en 1 6 4 6 . Il fallut que, le 19 février, la chambre des comptes fil
sommer le monnayeur Ernest Laurens de lui remettre tous ses coins, fers
et ustensiles, avec un état pertinent de ce qu’il avait forgé en vertu de ses
commissions *.
Pour terminer, nous citerons ce passage d’OzERAi, Histoire du duché
de Bouillon, première édition, page 1 8 8 : « En 1 6 4 9 , dit-il, toute la monnaie
serait sortie des ateliers de Hasselt et de Bouillon, si l’hôtel de Metz n’eût
1 Protocole du notaire Richard Gangelt, 1641-1642, fol. S33.
2 Chambre des finances, Protocole, reg. 2S, fol. 6 v°.
• 3 Chambre des finances, Protocole, reg. 2§, fol. 37 v v J lE n cette année 1643, les habitants
du marquisat de Franchimont avaient adressé une requête à leur gouverneur, pour
qu’il priât Ferdinand de Bavière de leur permettre de battre des liards, dont ils prétendaient
avoir le plus grand besoin (Bull, de l’Inst. arch. liég., t. XXI). Ce qu’on vient de lire
rend l’octroi d’une pareille autorisation tout à fait improbable. Les liards de Franchimont
ou de Theux sont d’ailleurs inconnus, et il n’en est point fait mention dans les registres
de la chambre des comptes.
* Ibid., fol. 80. Ernest Laureten (sic) figure dans la liste des monnayeurs hasseltois ’
en 1661.