liégeois. Cependant une ordonnance monétaire du roi Philippe le Hardi,
publiée par de Saulcy, porte ce qui suit :
« Et voulons et commandons que les deniers de Namur, dou Breban, de
Liège, de Cambrai et de Valenciennes, novellement faiz, chacun pour trois
parisis, ne soient prins ne mis en tout notre roiaume que pour deux deniers
et maylle de Parisis, tant comme il nous plaira... » (Juillet 1 2 7 3 .)
Ainsi que l’a fait remarquer M. R. Serrure >, le mot denier est employé
ici, comme dans beaucoup d’anciens documents, non dans un sens restreint,
pour désigner la douzième partie du gros, mais dans le sens générique de
pièce de monnaie. En effet, ces deniers étaient faits pour trois parisis, mais
le roi les réduit à deux deniers et une maille parisis. Or, trois deniers parisis
valaient à peu près 5 quatre deniers tournois, c’est-à-dire un tiers de gros ou
un esterlin; donc les deniers en question devaient être de véritables esterlins,,
et comme ils étaient « novellement faiz » en 1 2 7 3 , il faut reculer au moins
jusqu’à celte année l’apparition de la grosse monnaie de Liège. Malheureuse-
ment ces esterlins de Henri deGueldre n’ont pas été retrouvés jusqu’à présent.
205. Buste de face, à tête bouclée et tonsurée, tenant une palme de la mam droite et un
livre ouvert de la gauche : Î J -S -N , ,
— Large croix traversant un petit cercle intérieur et se prolongeant jusqu au bord
de la pièce. Dans les angles : D | I j 0 112
A. — G r.O ,3 l. Jïeu. 6. de num., 1 884, pl. X, n* 9 (la figure porte par
erreur une crosse):
Coll. du musée arch. de Namur, de M. Naveau et de
l'auteur. — 66 fr., vente De Goster.
Cette jolie obole a été frappée avant la consécration de Henri de Gueldre
(1 2 5 9 ) , puisque celui-ci y figure sans lès attributs épiscopaux. C’est, avec
la suivante, la plus ancienne monnaie liégeoise connue portant le nom de
Dinant.
t Bulletin mensuel de numismatique et d’archéologie, t. III, p. 97.
2 Nous disons à peu près, parce qu’on s’accorde généralement sur ce point, que le denier
parisis était d’un quart plus fort que le denier tournois; en d’autres termes, que quatre
parisis équivalaient à cinq tournois. D’o ù i l résulte que trois parisis valaient 3 3/4 tournois,
et que, rigoureusement, il faudrait 3 t /16 parisis pour faire quatre tournois ou un esterlin.
206. Buste de face, à tête tonsurée, tenant une palme de la main droite : Ï^-GN
— Croix et légende comme ci-dessus.
A. — Gr. 0,37. Coll. de M. Piat. 3
Sur le sceau que l’élu employait pendant la première partie de son règne,
on le voit représenté avec la palme et un livre qu’il lient appuyé contre sa
poitrine. Il est donc probable que ce dernier objet, quoique invisible sur la
présente obole, s’y trouvait également.
JEAN D’ENGHIEN, 1 2 7 4 -1 2 8 1 .
Contre-scel : une aigle éployée *.
Jean d’Enghien, successeur de Henri de Gueldre à Stavelot et à Liège, fit
son entrée dans, celte dernière ville le 31 octobre 1 2 7 4 . Le commencement
de son règne fut troublé par la guerre de la Vache, que les Liégeois, d’un
côté, les Brabançons, les Namurois et les Luxembourgeois, de l’autre,
rendirent fameuse par leurs cruautés.
Jean d’Enghien ayant été surpris dans un guet-apens, mourut victime
de la vengeance de Henri de Gueldre, le 2 4 août 1 2 8 1 .
Dans un répertoire des archives communales de Liège, dressé en 1 6 3 5 2,
on mentionne des « Lettres de Jean, évesque de Liège et les états du pays,
sur le fait des monnoies, de l’an 1 2 8 1 , le jeudi après la fesle de S‘-Barnabé
(1 2 juin). » Ce document est aujourd’hui perdu.
207. Lion à gauche tenant l’épée haute, dans un écusson triangulaire : x I -O ij-
2 ÏH H S - S x S P G »
¡fiïft#- Grande croix coupant la légende x I iS | ODI | S H | S I S , et anglée des lettres
iir o ia r ir (B u y ).
A. — Gr. i,2 5 . D e R e n e s s e , pl. V, n°
* Le sceau dont se servaient les échevins d’Enghien, dès le XIIIe siècle, porte un écu
gironné d’argent et dé sable semé de croisettes d’argent, de dix pièces. (Annales du Cercle
arch. d’Enghien, t. Ier.)
% Bulletins de la Commission royale cFhistoire, 2e série, t. IV, p. 184.