et à jusle titre, car c’était un ciseleur excellent, il fut chargé de graver les
coins et monnaies de ce prince. Sa commission fut renouvelée par Joseph-
Clément de Bavière, le 3 décembre 1 6 9 4 1 ; mais une maladie de poitrine,
occasionnée, dit-ori, par son ardeur au travail, l’emporta prématurément le
1 1 juin 4 6 9 7 .
Mivion fut remplacé par Gangulphe DE VIVIER, aliàs DU VIVIER ou
DUVIVIER, nommé le 2 8 juin 1 6 9 7 /et continué dans son office, sede
vacante, le 1 7 novembre 1 7 2 3 2. On trouve cet artiste qualifié autre part
de « graveur des cachets et de la Vaisselle du prince » , et l’on sait qu’il
s’exerça aussi dans la gravure en taille-douce. Gangulphe nous a laissé
deux ou trois médailles, mais son plus beau titre à notre reconnaissance
est d’avoir procréé un fils qui devint le célèbre graveur Jean Duvivier.
Après 1 7 2 7 , la fabrication des monnaies cessa entièrement jusqu’à l’interrègne
de 1 7 4 4 .
Il y avait alors à Liège un artiste de talent, nommé Philippe- J oseph JACOBY
ou JACOBI — il signait des deux manières — , qui modela et cisela pour
Jean-Théodore de Bavière, en 1 7 5 8 , un portrait en médaillon d’une exécution
admirable. Il fit aussi des médailles à l’effigie du même prince et à
celle de Charles d’Oultremont, ainsi que deux autres pour l’Académie de
peinture et la Société d'Émulation ( 1 7 7 5 et 1 7 8 5 ) .
Toutefois rien ne prouve qu’il ail été attaché à la monnaie avant 1 7 6 3 .
En cette année, Jean-Noël Dreppe avait été désigné pour graver les monnaies
du chapitre; son travail était même commencé, lorsque, le 17 mai,
nous ne savons pourquoi, on lui retira sa commission. Séance tenante, il fut
remplacé par Jacoby, lequel, dit un document, « demanda beaucoup plus
cher 3 » .
Sa commission fut renouvelée en 1 7 7 1 et en 1 7 8 4 , la dernière fois avec
1 « Commission de graveur et tailleur des coings de monnoies, médailles et jetons pour
Nicolas-François Mivion », Chambre des finances, Octrois, reg. 85, fol. 89 v”.
2 Chambre des finances, Octrois, reg. 85, fol. 166. Conclusions capitulaires, reg. 271,
fol. 4 0 . On doit se rappeler que Duvivier ne fut pas employé par le monnayeur pour
graver les coins des derniers liards de Joseph-Clément de Bavière (p. 356), ce dont il se
plaignit à la chambre des comptes, le 6 février 1722.
3 Chambre des finances, Protocole, reg. 64, fol. 76 v° et suiv.
un salaire de 2 0 0 florins Brabant (B b .-L .), pour la gravure des coins du
ducal, de l’écu et de l’escalin *.
Cet artiste excellait dans la gravure des cachets sur pierre fine. On lui
doit aussi quelques estampes en taille-douce et des dessins 2. Il était âgé
d’environ 8 6 ans, lorsqu’il mourut à Liège, le 2 3 septembre 1 7 9 4 3.
Léonard JEHOTTE, né à Herstal le 1er août 1 7 7 2 , obtint la survivance
de l’emploi de son maître Jacoby. A ce litre, il grava les dernières monnaies
du pays de Liège, frappées par le chapitre en 1 7 9 2 . Le 1 6 septembre de
la même année, le prince-évêque de Méan lui conféra l’emploi de son graveur
en titre. Sous la domination française, de même qu’après la créalion
du royaume des Pays-Bas, la gravure des sceaux, des timbres et des cachets
destinés aux nouvelles administrations, lui fut confiée. On doit pareillement
à son burin plusieurs médailles et jetons. Enfin, Jeholte s’occupa de gravure
en pierres fines, en taille-douce et parfois aussi, mais par exception, d’art
statuaire, de ciselure et de gravure sur bois. Vers la fin de sa v ie , il se
retira et alla mourir à Maestrichl, chez un de ses enfants, le 1er août 185 1 ■*.
* Chamb’re des finances, Rendages, etc., reg. 96, fol. 299; reg. 99, fol. 38 v°.
2 De Becdelièvre, Biographie liégeoise. — Bulletin de l'Institut archéologique liégeois,
t. VIII, p. 236. — Nous ne citerons pas la notice de la Biographie nationale, dont on était
en droit d’attendre quelque renseignement nouveau sur Jacoby.
3 Registre paroissial de Saint-Clément, à Liège.
* Ch. Piot, dans la Biographie nationale, t. X, col. 483.